Réaction à l'article d'Antoine Robitaille - "Dépenses de député, dépenses privées"

« La Révolution démocratique »

Tribune libre

«La Révolution démocratique»
Par: Christian Montmarquette
«Tu ne peux gouverner les autres si tu ne peux te gouverner toi-même…»
Les crises, autant politiques que démocratiques, si elles constituent fort malheureusement des périodes difficiles à traverser, peuvent toutefois êtres profitables, lorsque mises à profit, servent de moteur pour faire avancer la société. Ainsi en fût-il lors du krach de 1929, qui a permis la mise en place de la politique du «New Deal» institué par le président Franklin Delano Roosevelt, pour contrer les effets négatifs de la Grande dépression et du même coup en prévenir d’autres.
Nous vivons dans une démocratie qui remonte à Mathusalem, alors que le monde a connu une accélération sans précédent, et où il s’est produit plus de transformations durant les 100 dernières années qu’au cours des 100 derniers siècles.
En conséquences, n’avons-nous pas désespérément besoin d’un sérieux ajustement entre le système politique et la réalité ?
On pourra bien nommer tous les commissaires à l'éthique que l'on voudra, si un gouvernement comme le gouvernement actuel, suffisamment incompétent, irresponsable et corrompu au point d’être capable de modifier préalablement la loi afin de légaliser la fraude et le conflit d'intérêt détient le pouvoir, un commissaire à l’éthique n'y changera rien.
Depuis quelques années et conséquemment à une suite d’élections de gouvernements minoritaires, j’ai constaté que nombre de nos politiciens, journalistes et autres animateurs : ces chers «amoureux de la démocratie», revenaient perpétuellement le fait que trop d’élections «fatigue l’électorat» « Dérange la vie du monde» «Et en plusse..! Ça coûte cher !!» ..affirmaient-ils et laissent-t-ils répandre sans relâche dans notre société…
On entend régulièrement : Les gens sont tannés des élections… Pas encore des maudites élections… La population est fatiguée de la politique… Les nouvelles sont redondantes... Cette campagne électorale est ennuyante pour mourir… Les pancartes défont le décor des villes et sont de la pollution visuelle…etc… etc… etc… Et comble de la manipulation, on vous lance des élections deux semaines avant Noêl, pour être bien sûr que vous n’aurez pas la tête à ça et que ça vous dérangera ou indifférera un max.
Autrement dit, on diffuse, répand, popularise et finalement «conforte» l’idée que voter «importune» les citoyens en laissant sournoisement croire que ce serait malsain pour la société.
- Quelle imbécillité !
- Et un p'tit trou de 40 milliards dans la Caisse ?
- Ça ne vous importune pas ?
Un des lecteur du Devoir m’a rétorqué ce lieu commun que des élections plus fréquentes pourraient engendrer l’instabilité politique du Québec.
Je lui ai répondu que, je voyais mal comment le Québec pouvait être plus «déstabilisé qu’actuellement…
Le «droit de vote» est l’instrument par excellence qui transforme «l’Opinion publique» en «Pouvoir du peuple» et ultime «Patron de l’État».
- Tout le monde est congédiable dans notre société.
- Pourquoi eux moins que les autres ??
- Ce ne sont pas des monarques à ce que je saches ?
Et ce qui se passe actuellement autant au plan politique qu’au plan économique, n’est pas tant «judiciaire» que «politique».
En plus de nager en plein «déficits financiers», nous nageons en plein «déficit démocratique».
Mais avons-nous seulement réfléchi au fait que l’un pourrait être intrinsèquement tributaire de l’autre ?
Pourtant, l’adage dit à raison que : «Un an en politique est une éternité !».
À nous de reprendre le pouvoir et de revendiquer des élections plus fréquentes avec de tels chauffards au volant de l’État !
Pour faire une comparaison, à ma coopérative d’habitation, nous élisons les membres de notre conseil d’administration pour 2 ans seulement, en plus d’avoir une assemblée générale à chaque année afin de surveiller l’administration ; et des assemblées générales extraordinaires pour certaines décisions sérieuses.
À fortiori, pourquoi ne pas voter minimalement aussi souvent, lorsqu’il s’agit d’un gouvernement qui joue avec l’avenir du Québec au grand complet ?
Car sans autorité au-dessus de leurs têtes, cela incitent les gouvernements à nous diriger en petits dictateurs et manipulateurs corrompus, comme s’ils n’avaient jamais de comptes à rendre à personne, et qui plus est, en misant sur la naïveté, la «manipulabilité» et l’amnésie chronique de l’électorat. Dans de telles circonstances... Oui, 4 ans, c’est franchement bien trop long… Un véritable éternité de laquelle nous devrions profiter pour donner un sérieux coup de collier.
Au peuple, le droit de surveiller de près cette frange laxiste de notre société, désormais aussi sujette à l’incompétence, à l’irresponsabilité et à la corruption qui n’a pas meilleure réputation que des vendeurs de voitures usagées.
Ne laissons pas des enfants jouer avec des allumettes ou des loups garder le poulailler…
Au peuple le droit de les sanctionner régulièrement et de les foutre à la porte sans délais, avant qu’ils ne fassent plus de ravages.
Luttons pour revendiquer le droit de voter plus souvent, afin de retrouver une démocratie et une économie plus saines.
Car la confiance autant que le droit de vote se mérite elle aussi.
La démocratie n’existe pas, c’est un idéal à atteindre.
_______________________
Christian Montmarquette
Membre et militant de Québec Solidaire
Référence :
«Les organisations politiques, syndicales et populaires doivent initier une mobilisation générale afin de destituer le gouvernement et provoquer de nouvelles élections» :
Citations pertinentes :
«Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux»
- Étienne de la Boétie
«Légalisons la fraude et les conflits d'intérêts!
Voilà l'éthique du gouvernement Charest!» - Lorraine Dubé

«Nul besoin d'un commissaire à l'éthique : Le bar est ouvert avec l'assouplissement des règles !» - Lorraine Dubé
«Sortez Sabia de là, il va vider le reste dans la cours de ses amis et s’excuser en laissant avec une belle prime de départ...» - Jean Pealy
«Les gens ont tort de mépriser la politique. C'est le «levier maître» pour faire évoluer la société. Mais en tant que «levier maître» il peut nous ramener à l'âge de pierre» - C. Montmarquette
«Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne vous prenne à la gorge». - Winston Churchill
«Tout pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument.» - Lord Acton
«La liberté dans une démocratie n’est pas assurée si le peuple tolère que la puissance privée grandisse au point qu’elle devienne plus forte que l’état démocratique lui-même, ce qui fondamentalement est le fascisme»
- Roosevelt avril 1938.
[«Québec - Dépenses de député, dépenses privées»
Antoine Robitaille – Le Devoir 20 mai 2009.->http://www.ledevoir.com/2009/05/20/251227.html]

Featured 56599d2190662f65fbfa0affdabd4b20

Christian Montmarquette55 articles

  • 96 424

Membre fondateur de Québec solidaire

Militant pour l'éradication de la pauvreté et l'indépendance du Québec

Site officiel : [www.quebecsolidaire.net->www.quebecsolidaire.net]

Courriel de Québec solidaire info@quebecsolidaire.net

Programme : [http://quebecsolidaire.net/engagements_2008->http://quebecsolidaire.net/engagements_2008]

Téléphone : (514) 278-9014





Laissez un commentaire



2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    16 avril 2010

    Je partage plusieurs affirmations de cet article. Ce système de «démocratie» date des siècles passés et est entièrement révolu. Il a été conçu pour répondre aux besoins des bâtisseurs d'empires de l'Europe colonialiste. Il ne peut plus répondre aux besoins actuels de notre société.
    Tant que ce sera les partis qui auront le monopole du choix des candidats, ce seront les partis riches qui l'emporteront. De plus choisir parmi des candidats qu'on nous impose n'est pas un véritable choix. C'est le peuple qui dans un premier temps doit proposer et sélectionner les candidats qui iront aux élections parmi les citoyens de leur collectif, que ces candidats appartiennent ou non à des partis. Nous devons enlever aux partis le monopole du choix des candidats.
    Ensuite nous devons enlever le financement publique des partis qui sont des organisations privées et mettre les moyens financiers sur une commission électorale permanente et élue et financer le processus électoral et non les partis. Ceux-ci quant à eux se financeraient par ceux qui les supportent. Les quantités astronomiques dédiées au financement des partis présentement nous le permettrait largement. Surtout, les règles doivent être les mêmes pour tous les candidats/candidates.

  • Marcel Haché Répondre

    21 mai 2009

    Méchant coup de gueule M. Montmarquette. Voici le mien :
    Il a été longtemps de bon ton de dénoncer la « grande noirceur »de l’époque Duplessis. Il est plus rare d’entendre une dénonciation des petites noirceurs qui nous accablent.
    Vous avez bien raison, mille fois raison, de dénoncer la corruption. Elle a été niée depuis bien trop longtemps. Mais ce n’est là qu’un phénomène conséquent à notre situation politique. Le Québec est politiquement bloqué, le peuple québécois est présentement incapable de retourner sa situation. Réclamer de nouvelles élections, en réclamer à répétition, fort bien, et je crois avec vous que ce pourrait être une façon de faire du ménage. Un c…de ménage, que souhaitent de plus en plus de citoyens.
    Qu’entendez-vous plutôt? Quoi! Vous souhaitez l’indépendance, qui est une véritable révolution du régime ? On rêve ici. On suppute et vous fait valoir les vertus d’un changement du système électoral. La proportionnelle ! (Comme si l’essentiel pouvait dépendre à ce point de l’accessoire). Comment n’a-t-on pas pu y penser avant !
    Vous voulez peut-être lutter contre le parti des multiculturalistes ? Surtout, ne touchez pas à l’immigration. Y a-t-il plus ringard et xéno que de questionner l’immigration ? Tellement plus facile de questionner le hijab ! Plus facile encore? Ne pas le questionner du tout. Ce qui est la position des multiculturalistes, cachés qu’ils sont derrière les chartes, et qui ne questionnent plus rien.
    Vous en avez plein le casque ? Vous réclamez ceci ou cela du P.Q.? De quel droit ? Vous, de Q.S. Et vous aussi, tiens, du P.I. Cela fait 36 ans que le P.Q. dilue sans succès son action. Mais ni le pays, ni l’indépendance, ni la souveraineté, association, culturelle, name it, ne sont arrivés pour autant. Vous espérez, vous osez réclamer de la fermeté ? Quelle idée ! On vous explique que si l’indépendance n’est pas arrivée---malgré qu’on ait dilué, remarquez bien--- c’est simplement, tout simplement, parce qu’on n’a pas encore assez dilué…Qu’il y aurait de l’avenir par là.
    Jusqu’à quand ?