Pour l'observateur extérieur, la Belgique est morte

La République nous appelle !

Loin d'un communautarisme à l'anglo-saxonne qui ne peut mener qu'à de sanglants affrontements, il s'agit de rendre enfin aux "Belges" leur véritable nationalité, leur véritable citoyenneté, qui leur permettra de construire leur avenir.

Belgique - des leçons à tirer...

Deux messages de la Ligue wallonne de Bruxelles
Cher Monsieur,
Je vous livre rapidement quelques réflexions.
Pour l'observateur extérieur, la Belgique est morte. Cela ne souffre pas de discussion, et cela rejoint d'ailleurs la conclusion de vos divers articles (et des miens, depuis longtemps ...).
Cela étant, on a du mal à comprendre pourquoi tant de Francophones s'obstinent à vouloir prolonger une survie artificielle pitoyable.
Vouloir à tout prix rester dans le cadre belge, c'est vouloir négocier sous la contrainte et le chantage permanents d'une Flandre abusive : c'est là du masochisme à l'état pur.
Il s'agit simplement d'une hystérésis, d'un "retard à l'allumage", l'évolution inévitable étant entravée encore par le souvenir idéalisé d'un XIXème siècle triomphant ... et aussi par un maquillage dû à des intérêts politiciens de bas étage. Au total, d'un syndrome de Stockholm dont il s'agit de se débarrasser au plus vite.
La fausse "solution" proposée par M. Bolle de Bal - lequel est, anachroniquement, furieusement belgicain et anti-français - n'en est évidemment pas une : trop complexe, illisible par tous, et aussi par une Flandre qui se croit tout permis.
Chacun sait maintenant que la moindre négociation, dans le cadre belge, ne peut aboutir qu'à une capitulation supplémentaire : la population concernée, quoique certes sous-informée, ou carrément désinformée, souhaite-t-elle véritablement un suicide collectif ?
Certes, il faut faire le douloureux travail sur soi d'une analyse sans concession, admettre que le sort de la région a été scellé par des puissances étrangères (germaniques) ... et que l'indépendance de la Belgique n'a jamais été qu'un leurre ...
Et les Français, de leur côté, doivent admettre que l'existence même de la Belgique a eu pour conséquence la vassalisation de la France ... du moins jusqu'à l'avènement du général De Gaulle et de l'arme nucléaire.
Cela dit, en (re)devenant Français, les "Belges" resteront Belges, comme ils le sont depuis Jules César, lequel était, comme le dit Pierre-René Mélon, le premier rattachiste. Il n'y a là aucune contradiction, et même la source d'un certain réconfort ...
Le plus étonnant - et qui montre bien le caractère pernicieux du belgicanisme, tel que martelé par des médias aux ordres, et par certains petits intérêts politiciens - est que personne ne montre les avantages qu'auraient la plupart des "Belges" à pouvoir enfin déployer leurs talents dans un ensemble plus vaste ... Ce qui est d'ailleurs le cas pour les artistes, par exemple ...
Il est donc temps de cesser de rêver d'une "solution" à deux, trois ou quatre. Il est temps de renverser le rapport de forces, en mettant la Flandre face à ses responsabilités, et face à la France réunie dans toute négociation future.
Car ce qui est en jeu, bien entendu, c'est d'abord le sort de Bruxelles et de la périphérie (et aussi des Fourons). Ils s'agit, pour des Français responsables, d'obtenir des frontières acceptables autour de Bruxelles - comme elles le sont autour de Lille - et de veiller aux possibilités d'un développement harmonieux de la métropole.
Non seulement d'échapper à la honte d'avoir à demander l'autorisation de la Flandre pour faire passer un tuyau de gaz ou une adduction d'eau, mais d'abord d'empêcher la forfaiture que représenterait l'annexion à la Flandre d'une population contre sa volonté.
La réalité humaine est que la totalité de l'agglomération de Bruxelles est francophone. L'existence du district BHV permet d'appuyer juridiquement l'exigence d'un référendum.
Ce référendum doit s'appliquer non seulement aux communes dites "à facilités", mais aussi aux communes voisines, souvent "en pétales de marguerite" - car fusionnées arbitrairement et unilatéralement par la Flandre pour "noyer" les Francophones dans la "Flandre profonde". Donc, quartier par quartier. (Sans compter que ni les arbres de la forêt de Soignes, ni les pelouses du Musée d'Afrique centrale de Tervuren, ne parlent flamand ... )
C'est d'ailleurs ainsi que, selon les précédents internationaux habituels, ont été dessinées la plupart des frontières en Europe après 1918.
Au surplus, seuls les Belges doivent être consultés. La mauvaise plaisanterie des soi-disant "citoyens européens" (en fait néerlandais) qui ont voté pour le rattachement des Fourons au Limbourg doit être corrigée.
Il est à noter que, dans ce dernier cas, les représentants des Fouronnais sont restés inaudibles, car s'exprimant dans un cadre désespérément "belgicain" ... donc, pris, à l'extérieur des frontières de la Belgique, pour des rigolos se vautrant dans des "histoires belges". La leçon devrait porter : ce sont en réalité des Français (qui s'ignorent encore parfois) que l'on veut faire changer de nationalité ...
Que le gouvernement actuel de la France ne soit pas idéal est un fait qui ne doit pas perturber le processus de réunion. Il ne s'agit pas de la même chose, ni de la même échelle de temps. Les gouvernements passent, les peuples restent.
Répudier enfin le belgicanisme est avant tout le meilleur moyen de parer au danger de voir Bruxelles érigée en soi-disant "district fédéral" d'un soi-disant Etat qui n'existe pas (l' "Europe"), de voir les Bruxellois privés du droit de disposer d'eux-mêmes, de voir une des grandes métropoles francophones du monde s'étioler et s'angliciser, avec la complicité active de certains idéologues (Philippe van Parijs, par exemple), expliquant benoîtement que "tout est minorité".
Loin d'un communautarisme à l'anglo-saxonne qui ne peut mener qu'à de sanglants affrontements, il s'agit de rendre enfin aux "Belges" leur véritable nationalité, leur véritable citoyenneté, qui leur permettra de construire leur avenir.
Bruxelles ne fut jamais une ville "flamande" ... mais une ville bourguignonne. Et la "Bourgogne" du Téméraire, héritière croupion de la Lotharingie, n'aboutit qu'à une impasse ... comme l' "Europe" elle-même ... dont la "Belgique" n'aura été qu'une préfiguration.
Reste à se préparer, à rassurer les politiciens français (sur la "pauvreté" de la Wallonie, en fournissant les chiffres correspondant), sur le nombre d'immigrés (avec, là encore, des données chiffrées).
Le mouvement ne se prouve qu'en marchant. Les Allemands, en se réunifiant, l'ont bien montré. Les Français, des deux côtés d'une frontière artificielle, sont les héritiers de Valmy, de Jemmapes et de Fleurus. La République nous appelle ! ...
Denis Griesmar


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