Les difficultés financières du Québec sont dues en bonne partie au fonctionnement du fédéralisme canadien. Le gouvernement fédéral établit ses priorités, ses dépenses et ses recettes fiscales indépendamment des besoins des provinces et de la forte croissance des dépenses incompressibles dans les domaines de responsabilité provinciale.
Si un effort sérieux de rationalisation des dépenses était fait à Ottawa, les transferts de points d'impôt aux provinces réalisables pourraient représenter pour le Québec des sommes aussi importantes que celles reçues en péréquation.
Vu d'une autre façon, plus stimulante, si le Québec gérait lui-même, comme pays, selon ses priorités, les sommes versées présentement en impôts et taxes au fédéral, sa situation financière ainsi que le bien-être de sa population en seraient grandement améliorés.
Il est vrai qu'on n'aurait plus la prétention d'être une grande puissance, mais qu'est-ce que cela vaut quand la population, seulement celle des provinces et des territoires, n'arrive pas à se faire soigner correctement?
L'idée d'abandonner l'objectif d'un Québec indépendant, le temps de régler nos problèmes budgétaires (et de comprendre pourquoi nous sommes si nuls?), ne me paraît pas du réalisme mais bien une illusion.
La réalité du fédéralisme canadien
Commentaire sur "Réalisme et responsabilité" de M. Facal
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1 commentaire
Marcel Haché Répondre
24 septembre 2010M. Facal ne remarque pas assez qu’un prochain gouvernement péquiste, qu’il soit dirigé par Mme Marois ou quelqu’un d’autre, sera le gouvernement qui donnera instantanément sa cohésion à l’appareil politique fédéral. (Partis politiques, médias canadiens, gouvernement et fonction publique fédérale).
Cette « cohésion » politique fédérale retrouvée pourrait rendre un nouveau gouvernement souverainiste québécois très léger et très « volatile », par suite de la capacité fédérale à insuffler de la volatilité dans l’opinion publique québécoise à l’égard du gouvernement encore provincial. Je fais ici référence à la force politique fédérale retrouvée au fameux « retour » de P.E.T. (versus Jos Clark) et qui a mené au rapatriement réussi de la constitution canadienne de 1982.Nuits des longs couteaux ou non, le Canada « fédéral » avait retrouvé alors sa cohésion politique. Ce n’était pas le cas de la politique québécoise, empêtrée dans une diplomatie douteuse, et déstabilisée encore qu’elle était par suite de son revers référendaire.
M. Facal ne remarque surtout pas assez qu’un prochain gouvernement souverainiste sera condamné à l’indépendantisme, c’est-à-dire à remettre les réformes (Santé-Éducation) en marche, certes, mais, en même temps, qu’il devra mettre la fédération canadienne sous pression, le pari véritable devenant la nécessité de faire imploser l’institution fédérale, sous pression constante, à défaut de quoi c’est l’institution provinciale elle-même---le gouvernement « souverainiste »---qui serait susceptible d’imploser.
Il ne s’agit plus de savoir si le Québec est capable de marcher et mâcher de la gomme. Cela est acquis. Il s’agit de remarquer qu’un futur gouvernement péquiste sera dans l’obligation (qu’il le veuille ou non) de marcher ET mâcher de la gomme. Il ne pourra pas faire l’un sans l’autre…
Ce qui est « saugrenue », enfin, c’est croire qu’un futur gouvernement souverainiste, « réaliste », n’aurait de choix possible qu’entre les réformes et la préparation d’un nouveau statut pour le Québec. Puisque l’institution fédérale sera sur le qui-vive, les deux termes seront concomitants ou ne seront pas pour le gouvernement péquiste si, bien sûr, le P.Q. en vient à ravir le pouvoir aux libéraux.
Le P.Q. est à la croisée des chemins : il mènera à l’indépendance ou à la déroute, et à la sienne, alors, pour commencer. L’idée du référendum est une distraction avant et pendant l’exercice du pouvoir. C’est une distraction coûteuse.
Vive l’indépendance.