Propagande et désinformation

La presse canadienne veut la Chine à rabais pour le Québec

Tribune libre

Date : lundi 14 octobre 2013
de : Jean-Yves Papineau
Aux collègues de l'Association des Anciens Délégués du Québec à l'Étranger,
Je n'ai pu résister à faire une réponse personnelle, et chinoise, à cet article de la Presse canadienne, diffusée par La Presse et le Huffington Post, qui reprennent des faussetés qui ont souvent compliqué nos mandats à l'étranger et au Québec.
Mauvaise foi, quand tu nous tiens !!!
Titre
L'UdeM a dépensé plus de 42 000 $ en frais de voyage en Chine en six mois
Par Julien Arsenault, La Presse Canadienne
Publication: 13/10/2013 10:11 EDT | Mis à jour: 13/10/2013 12:36 EDT

MONTRÉAL - L'Université de Montréal dit avoir replacé la Chine au coeur de ses priorités, au point d'y envoyer 15 personnes dans le cadre de deux missions qui se sont déroulées entre octobre 2012 et mars 2013.
Au moins 42 000 $ en frais de voyage, notamment pour des billets d'avion en classe affaires, ont été dépensés dans le cadre de ces deux missions, selon des documents obtenus par La Presse Canadienne en vertu de la Loi d'accès à l'information.
Sept personnes ont participé à une première mission en octobre 2012, qui a coûté 22 400 $, alors que huit autres personnes se sont rendues en Chine six mois plus tard lorsque le recteur Guy Breton a reçu un doctorat honoris causa de l'Université de Shanghai.
Seule la vice-rectrice à la Francophonie et aux partenariats institutionnels, Hélène David, a participé aux deux missions, selon un porte-parole de l'Université de Montréal, Mathieu Filion.
Ce dernier a ajouté que les autres participants aux missions étaient des doyens et des professeurs qui avaient des liens «plus étroits» avec certaines facultés des universités chinoises visitées.
«C'était surtout pour établir des partenariats, a-t-il expliqué. Depuis quelques années, la Chine est une de nos priorités parce qu'il y a eu un peu de retard.»
Au mois d'octobre, neuf universités ont été visitées à Pékin, Shanghai et Chengdu. L'opération s'est répétée au mois de mars, sans toutefois se rendre à Chengdu.
Quant au doctorat honorifique remis à M. Breton par l'Université Jiao Tong de Shanghai, le 23 mars, le déplacement, qui s'est étalé sur 13 jours, a coûté au moins 19 500 $ à l'institution d'enseignement.
Le séjour du recteur de l'Université de Montréal, qui s'est étalé sur 13 jours, a coûté 9561,65 $, alors que celui de Mme David, qui l'accompagnait, s'est élevé à 10 094,32 $ pour huit jours.
Le porte-parole de l'université a défendu la décision de l'établissement d'envoyer un total de 15 personnes au cours de ces deux missions.
«Avec la Chine il y a une particularité, il y a une importance sur la hiérarchie et la rencontre avec les gens, c'est très important, a-t-il dit. C'est pour cette raison que nous avons organisé ces rencontres.»
Selon M. Filion, les dépenses engendrées par les deux missions en Chine se justifient.
«L'Université de Montréal n'avait pas fait de mission en Chine depuis plus de 10 ans, même si nous avions des ententes avec certains établissements depuis 30 ans», a-t-il dit.
Le porte-parole a également ajouté que la qualité de la recherche dans certains domaines dépend de partenariats avec des universités étrangères.
«Avec l'Université de Pékin, on a des professeurs d'ici qui font des recherches avec leurs homologues chinois dans différents domaines, dont la médecine, la médecine dentaire et vétérinaire», a précisé M. Filion.
Au cours du débat entourant la hausse des droits de scolarité, le mouvement étudiant a souvent reproché aux universités québécoises de manquer de rigueur en matière de gestion, alors que les dirigeants de ces établissements affirmaient souffrir d'un sous-financement.
Selon une étude de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ) dévoilée en janvier dernier, le sous-financement des universités québécoises relativement à la moyenne des établissements des autres provinces canadiennes atteignait 850 millions $ en 2009-2010.

La vérité d'un vécu chinois:
La Presse Canadienne, comme le Gouvernement canadien, essaie de créer des scandales où il n'y en a pas autour de l'action internationale du Québec et de ses institutions.
En ce qui touche la Chine, je suis bien placé pour en parler à titre de premier Délégué du Québec en 1985 dans ce vaste et riche pays dont on soupçonnait alors à peine le potentiel pour le Monde et pour le Québec.
D'ailleurs, comme responsable de la toute première mission en Chine d'un premier ministre du Québec, nommément monsieur René Lévesque accompagné du ministre des Relations internationales Bernard Landry, je les avais fait accompagner de représentants du monde universitaire au même titre que ceux du monde des affaires.
Et bien avant d'autres, nous avons vigoureusement poussé Universités, Cegeps, Centres de recherches et autres organes du Gouvernement québécois à initier et développer des liens avec des homologues chinois que nous les aidions à choisir.
En plus de retombées académiques, le Québec récolte déjà largement les fruits de ces initiatives. Un exemple parmi tant d’autres: c’est bien connu que le très efficace directeur chinois de Bombardier à Qingdao était un diplômé du programme MBA de HEC à Montréal.
Beaucoup plus tard, de 1988 à 1998, j'ai dirigé pendant ces dix ans une maison de commerce d'exportation vers la Chine de produits et services des plus grandes entreprises québécoises.
Cela nécessitait au minimum deux voyages par année, chacun d'une durée de deux à trois semaines. Le coût: 10 mille dollars (de 1990) lorsque seul, le double lorsqu'accompagné d'un collègue ou de l'un de mes agents et interprètes chinois. Il en coûterait aujourd'hui, comme le démontre la PC, au moins le double, sinon le triple, en frais de transport et d'hébergement. Cela s'applique aussi à nos concurrents. C'est la vie!
Dans ce nouveau métier fascinant, j’ai aussi beaucoup profité du concours de diplômés chinois de nos universités, Montréal, Mc-Gill, et en particulier de Concordia dont je suis un vieux diplômé.
Morale: Avant d'écrire n'importe quoi, toujours vérifier ses chiffres et ... arrêter de se regarder le nombril: bien souvent notre Québec est mieux perçu à l’étranger qu’il ne l’est chez lui.
Jean-Yves Papineau
Mont-Tremblant


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1 commentaire

  • Serge Jean Répondre

    15 octobre 2013

    La maladie hollandaise de l'orme, la corticale du hêtre, et bien d'autres comme celles qui accablent nos frênes tout récemment; eh donc, détruisent sournoisement nos beaux paysages forestiers du Québec, au sud du Saint-Laurent particulièrement; cela commence toujours en amont par des distributions de doctorats honorifiques, suivies ensuite de pures missions commerciales .
    Soyez donc plus vigilants dans le futur messieurs dames les pigeons voyageurs honorifiques.
    Serge Jean