Pour une évaluation environnementale stratégique

La poursuite d’opérations de fracturation

Un moratoire, non, mais...

Tribune libre

À défaut d’un moratoire, le BAPE recommande de poursuivre les opérations de fracturation hydraulique dans le cadre des travaux d’une évaluation environnementale stratégique. Selon le rapport, ce sera un véritable laboratoire pour acquérir de l’information, de l’expertise et des données concrètes sur le terrain. Ça laisse la porte grande ouverte à toute éventualité. Et je ne serais pas surpris que Jean Charest s’enlignerait pour laisser la patate chaude au prochain gouvernement et qu’il ne se représentera pas aux prochaines élections. Des puissances économiques seraient-elles en train de lui faire des promesses en vue de le récompenser pour ses bonnes actions. De la pure fiction, je n’en suis pas si certain!
L'Association pétrolière et gazière du Québec devrait être en train de jubiler, ayant évité des redevances de l’ordre de 5 milliards de dollars sur les permis obtenus du gouvernement Charest. En plus l’industrie peut poursuivre en toute tranquillité ses travaux d’exploration et d’expérimentation, sur une période d’au moins deux ans. Voilà un enjeu électoral intéressant! Cela doit en réjouir plus d’un, spécialement Lucien Bouchard et les chefs d’entreprise.
Les gaz de schiste, onéreux à extraire, sales et polluants, dangereux pour la santé, semblent être pour le moment le nouvel eldorado des compagnies pétrolières qui ont obtenu en toute discrétion leurs permis de prospection sur plus du 10% du territoire québécois. Il est certain que cette ressource peut permettre au Québec de devenir davantage autonome au niveau énergétique. On connaît de plus en plus les impacts négatifs de l’exploitation de cette ressource quand elle est mal faite, et on ignore toujours les risques potentiels quand son exploitation sera bien faite. Il faut maintenir la pression sur le gouvernement et sur les grandes entreprises. Actuellement, les Québécois importent chaque année plus de 2 milliards de dollars de gaz naturel provenant principalement de l'Ouest canadien. Si les quantités projetées s’avèrent réelles et qu’elles soient exploitées de manière juste et équitable, le Québec pourrait devenir un des premiers producteurs de gaz non conventionnel au monde. Mais pour y arriver, le prochain gouvernement devra mettre ses culottes et reprendre le contrôle de cette richesse collective en partenariat avec les entreprises privées. Un dossier à suivre de près, si nous ne voulons pas pas être « dépossédés ».

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Marius Morin130 articles

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Citoyen du Québec, Laval, Formation universitaire, Retraité toujours
interpellé par l'actualité socio-politique

Laval





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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mars 2011

    M. Morin,
    Quand vous dites : "Et je ne serais pas surpris que Jean Charest s’enlignerait pour laisser la patate chaude au prochain gouvernement et qu’il ne se représentera pas aux prochaines élections."
    En prenant pour acquis l'hypothèse que ce "prochain gouvernement" serait péquiste, je peux vous assurer que le Parti Québécois ne percevra pas cette situation comme étant une "patate chaude", bien au contraire. Le Parti Québécois se targue et se vante de crier depuis des mois à qui veut l'entendre les mêmes positions exactes que ce que recommande le rapport du BAPE, et qui, selon vous, ouvrirait tout grand la porte à Jean Charest à toutes sortes d'abus dont le futur gouvernement ne saurait comment régler.
    Référence : http://www.facebook.com/home.php#!/notes/parti-qu%C3%A9b%C3%A9cois/gaz-de-schiste-le-bape-confirme-que-le-gouvernement-lib%C3%A9ral-sest-tromp%C3%A9-sur-to/10150120032403010
    "Parti Québécois
    ‎@Adam Richard : Le rapport du BAPE ne dit pas non plus qu'il ne faut jamais exploiter les gaz de schistes. Il dit qu'il faut le faire seulement si on peut être assuré de la sécurité des citoyens, du respect de l'environnement et de l'acceptabilité sociale, en plus de réfléchir à la pertinence économique de l'exploitation. En plein la position du PQ, en plein ce qu'on dit depuis des mois.
    En outre, nous allons même plus loin : Si jamais il y a exploitation, celle-ci doit être au bénéfice des Québécois. C'est donc dire que plus de 50% (jusqu'à 85% dans certains pays...) de la richesse créée doit revenir à la population."
    C'est donc dire qu'au lieu de s'inquiéter des possibles conséquences de ce rapport du BAPE, le Parti Québécois, l'éventuel "prochain gouvernement", applaudit la situation actuelle. Pas exactement la réaction que l'on s'attendrait à voir devant une telle "patate chaude".
    Ne pas tenir compte de cet élément dans vos analyses risque de vous amener à des conclusions erronées quand on en vient qu'à évaluer la situation dans son ensemble.
    A. R.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mars 2011

    Le glissement de terrain de l'année dernière à St-Jude, qui a complètement englouti une maison et ses 4 occupants : http://www.radio-canada.ca/regions/Montreal/2010/05/11/001-crevasse-st-jude.shtml
    Et voici le lien Google que j'ai fourni pour vérifier qu'il y a bel et bien exploitaration (c'est le nouveau mot qu'on devrait inventer pour définir les activités gazières courantes) : http://www.google.ca/search?client=firefox-a&rls=org.mozilla%3Afr%3Aofficial&channel=s&hl=fr&source=hp&biw=1280&bih=789&q=gaz+de+schiste+st-jude&btnG=Recherche+Google
    Si ce lien ne devait pas fonctionner, vous n'avez qu'à entrer les mots "gaz de schiste st-jude" dans Google pour obtenir le même résultat.
    A. R.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mars 2011

    Malheureusement le lien mentionné par O en référence à Adam Richard ne renvoie qu'à une recherche Google...

  • François A. Lachapelle Répondre

    11 mars 2011

    Concernant l'achat par les québécois de deux (2) milliards$ de gaz naturel par année, quelqu'un peut-il expliquer les différences pour les québécois qu'une "exploitation" de NOTRE gaz de schiste entraînera pour notre économie et pour notre compte de gaz naturel?
    1. le prix de détail sur une facture de Gaz Métro pour une consommation résidentielle changera-t-il, par exemple à la baisse et expliquer s.v.p.?
    2. la quantité de gaz naturel, actuellement en provenance de l'Alberta par gazoduc, consommée au Québec, ne pourra pas être substituée instantanément par le gaz de schiste du Québec. La substitution à 100% prendra combien d'années, selon quels scénarios?
    3. revenons sur le prix de détail du résidentiel calculé par Gaz Métro:
    3.1 est-il possible que le prix de détail ne change pas avec le gaz du Québec parce que le prix de gros est fixé continentalement et que le distributeur de gaz empochera le différentiel en profits? Autrement dit, aucune économie en vue pour le consommateur du Québec!
    3.2 s'il y a une économie pour le consommateur avec le gaz du Québec, d'où viendra-t-elle? Peut-être des coûts de transport, mais, le gazoduc existant est plus amorti (coûts fixes bas) que le nouveau réseau de gazoduc du Québec à construire (coûts fixes neufs plus élevés) ?
    4. parlons des profits contenus dans les 2 milliards$ actuels:
    4.1 quand on regarde les compagnies gazières actuellement à l'oeuvre dans le schiste d'Utica au Québec, plusieurs investisseurs sont hors Québec, à l'international. Le gaz du Québec changera-t-il cela? Les quelques compagnies payant leurs impôts au Québec: combien de $?
    Et les autres compagnies "hors Québec" à part les redevances de broutilles, continueront de payer leurs impôts ailleurs et verser les dividendes aux actionnaires "hors Québec".
    5. Parlons du PIB du Québec: oui, produire le gaz du Québec aura une incidence positive sur le PIB du Québec. Cela ne veut pas dire que le PIB sera mieux distribué par les compagnies privées surtout si les impôts et redevances payés sont minimes.
    Si le Québec était un pays avec sa propre monnaie, cela aurait un effet positif sur un supplément de confiance des capitaux locaux et étrangers envers l'économie du Québec.
    Conclusion: lions économie et indépendance du Québec seulement si l'exploration des gaz de schiste ne gaspille pas l'eau de la vie comme actuellement. J'ai plus besoin d'un verre d'eau que d'un verre enflammé.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mars 2011

    M. Adam Richard nous rappelle que le Québec a déjà des morts reliés à la fracturation pour exploration de gaz: Le glissement de terrain de Saint-Jude:
    http://www.google.ca/search?client=...