vendredi 14 janvier 2005
--------------------------------------------------------------------------------
Montréal, 14 janvier 2005 - Cette semaine, Yves Michaud a subi une autre injustice. De la honte qui devrait découler, du moins dans toute société dite normale et démocratique, d'un vote de censure pris sans même la moindre connaissance des propos tenus par un citoyen auquel l'Assemblée s'en est prise en ce début de décembre 2000, s'ajoute une injustice de plus.
Non seulement la Cour a débouté le citoyen Michaud, mais elle semble refuser ce minimum que serait le remboursement de ses frais.
Mais la honte véritable réside dans le fait qu'Yves Michaud doive s'en remettre aux tribunaux suite à ce qui fut le refus de la direction du gouvernement du Parti Québécois de «régler» cette sale affaire en 2001 ou 2002, alors qu'il en avait les pleins pouvoirs, afin de modifier les règles de l'Assemblée de manière à ce qu'une telle injustice ne se reproduise jamais dans des circonstances analogues.
Rappelons, car il le faut bien, que ce si cette motion fut présentée et adoptée, c'est que le premier ministre de l'époque, un certain Lucien Bouchard, voulait s'assurer qu'Yves Michaud ne puisse se présenter comme candidat du Parti québécois dans le comté mythique de Mercier. De cette manière de «tasser» des personnes jugées trop «encombrantes» dans ce comté, j'en sais quelque chose.
La motion de censure n'était qu'un vulgaire règlement de compte d'un premier ministre certes autoritaire, mais trop «lâche» pour confronter Yves Michaud directement et honnêtement. Suite au départ du faux messie - le sauveur s'étant sauvé -, cette même lâcheté a perduré. Son successeur fit alors croire aux membres de son parti, ainsi qu'à son «ami» Michaud, que cette affaire serait réglée alors qu'elle ne le fut pas et ce, malgré toute la bonne volonté exprimée au bout de quelques mois de persuasion par le biais de certains canaux, de quelques députés parmi les plus récalcitrants et les plus bouchardistes.
Tout au long de cette saga qui pèse sur ce que nous avons de plus précieux, la liberté d'expression et de pensée, le prétexte demeura le même : l'opposition libérale ne voulant «collaborer», le sacro-saint «consensus» n'existant pas, le gouvernement ne pouvait donc régler cette affaire. Comme si l'appui d'un parti adversaire, pourtant impossible par définition dans une affaire «interne» à un autre parti, devenait une condition sine qua non de règlement.
La principale raison pour laquelle cette «affaire» ne fut pas réglée, et perdure, est qu'il existait au sommet du gouvernement un refus de tourner aussi définitivement la page sur l'ère Bouchard, et plus précisément, sur le «prétexte» même de son départ, un prétexte, ne l'oublions pas, qui monopolisa le tiers de son discours de démission.
Certains s'enorgueillissent d'une certaine Paix des braves. Et avec raison. Il est d'une tristesse infinie que dans cette affaire, ils en soient réduits à se consoler d'une paix nettement moins noble.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé