La nomination d’un consul syrien pro-Assad jugée «inacceptable»

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Aucun scandale : Assad est le dirigeant légitime et internationalement reconnu de la Syrie


OTTAWA | La chef de la diplomatie canadienne, Chrystia Freeland, a demandé des explications à son ministère après l’approbation d’un proche du régime de Bachar al-Assad comme consul honoraire syrien à Montréal, une situation «inacceptable», a-t-elle dit mardi.


Waseem Ramli, homme d’affaires montréalais proche du régime syrien, a été récemment nommé consul honoraire à la suite d’une rencontre avec le premier ministre sortant Justin Trudeau lors d’une collecte de fonds pour le parti libéral, a révélé lundi le magazine Maclean’s.


«Cette situation est inacceptable et nous comptons rapidement réagir», a déclaré Mme Freeland lors d’une conférence de presse. «Je crois que c’est une situation qui doit être rapidement réglée», a-t-elle ajouté.


Elle a affirmé que ni elle ni son personnel politique n’avaient été informés de cette approbation donnée par des responsables du ministère des Affaires étrangères, à qui elle a demandé des explications rapides «pour comprendre comment cela a pu se produire».


Le Canada a suspendu ses relations avec la Syrie en 2012 à la suite d’un massacre de civils dans ce pays attribué aux forces gouvernementales.


«Assad et son régime sont coupables de crimes de guerre», a rappelé Mme Freeland, qui a dit avoir discuté mardi de la nomination du consul honoraire avec le premier ministre sortant Justin Trudeau.


Dès lundi soir, Mme Freeland s’était dite «choquée» sur Twitter après avoir pris connaissance des commentaires du consul honoraire syrien à Montréal, et avait «demandé au ministère d’examiner cette question immédiatement».


Une source proche du dossier a expliqué à l’AFP que l’approbation du nouveau consul avait été gérée par des fonctionnaires du ministère, car il s’agit d’une nomination de bas niveau.


Les consuls honoraires ne sont pas des diplomates de carrière et ne sont normalement pas rémunérés. Ils n’ont pas le droit d’exprimer publiquement leurs opinions politiques.


Le gouvernement canadien va revoir ses critères d’approbation et examine la possibilité de destituer Waseem Ramli, selon cette même source.


L’homme conduit un Hummer rouge arborant une photo de Bachar al-Assad et du drapeau syrien dans les rues de Montréal. Il a publié une photo de lui posant avec le président syrien sur son profil Facebook, où il ne cache pas son soutien au régime.


En endossant ce rôle de consul honoraire, Waseem Ramli devient de fait le point de contact officiel entre les quelque 60 000 réfugiés syriens accueillis par le gouvernement de Justin Trudeau ces dernières années, et l’administration de leur ancien pays.


Le consulat syrien de Montréal devrait rouvrir le 1er octobre et sera, avec un autre bureau à Vancouver, la seule présence diplomatique de la Syrie en Amérique du Nord, selon Maclean’s.




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