La Nébuleuse, quel monde prévisible!

à force d’être financé par des gens aux comportements fort peu honorables peut-on quand même prétendre que le PLQ a les mains libres et qu’il est honnête ?

Crime organisé et politique - collusion (privatisation de l'État)


Ce qui est fascinant avec la Nébuleuse, ce monde regroupant toutes sortes d’individus défendant de bien des façons les positions du camp libéralo-fédéraliste, c’est son caractère éminemment prévisible.
[->16461]Depuis que j’enquête sur les gens entourant Jean Charest et finançant son parti (ce qui a donné naissance à un essai intitulé justement [La Nébuleuse->16461] et à plusieurs articles que je publie dans le journal Le Québécois), j’ai développé quelques réflexes. L’un d’entre eux consiste à vérifier tout simplement si les personnes qui se retrouvent au cœur de l’actualité à cause d’accusations de fraude, de collusion ou autres pratiques du même acabit financent le Parti libéral du Québec. Qu’il soit question du dossier des compteurs d’eau à la Ville de Montréal, des actions posées par les hommes d’affaires en construction ou d'autres dossiers du même genre et qui ne manquent pas de soulever des doutes eu égard à l’éthique, il est toujours possible d’y retrouver des acteurs qui financent le Parti libéral du Québec. Étrange, non?
Dans les années 1960, la mafia se retrouvait parmi les financiers du PLQ, c’est ce qu’avait prouvé la Commission d’enquête sur le crime organisé (CECO), et le moins que l’on puisse dire, en 2009, c’est que plus les choses changent et plus elles se ressemblent finalement. C’est enfin vrai en ce qui concerne l’univers libéral.
Le dernier cas en lice concerne Boisbriand. L’émission Enquête diffusée sur les ondes de Radio-Canada révélait dernièrement que l’homme d’affaires Lino Zambito avait fait pression sur les conseillers municipaux de l’opposition, Patrick Thiffault et Marlène Cordato, afin d’empêcher la tenue d’élections dans cette municipalité le 1er novembre prochain. Zambito voulait les convaincre d’accepter une entente afin que la mairesse actuelle, Sylvie St-Jean, soit seule à se présenter à ces élections. À l’époque, Cordato songeait à se lancer dans la course à la mairie.
L’argument massue servi par Zambito fut la formule suivante: « Moi, je suis là pour éviter des élections à Boisbriand, puis criss, tout le monde garde leurs jobs. En bout de ligne, faire un hostie de power trip de politiciens ou politiciennes, on s’en va en campagne pour avoir le même calice de résultats. Pourquoi on regarde pas en avant pis voir ce qu’on peut bâtir ensemble, hostie ? ». À l’évidence, Zambito a une bien piètre opinion de la démocratie telle qu’elle se vit au Québec. Il faudra bien que des gens enquêtent afin de découvrir clairement quels intérêts il espérait défendre en proposant ainsi de renouveler, sans élection, le mandat de la mairesse St-Jean. Espérons que les événements futurs nous permettront, à nous les citoyens, de l’apprendre.
Lorsque j’ai pris connaissance de ce nouveau cas, mon réflexe m’a poussé à vérifier si Lino Zambito, l’un des propriétaires de la firme Construction Infrabec inc., donnait de l’argent aux libéraux de Jean Charest. Vous ne serez certainement pas surpris d’apprendre qu’il a fait don de 3000$ (le maximum autorisé par le Directeur général des élections du Québec) au PLQ l’an dernier. C’est ce que révèle le rapport financier du PLQ tel que déposé auprès du DGEQ. Toujours selon le rapport financier du PLQ, Guiseppe Zambito, autre administrateur d'Infrabec, a lui aussi donné 3000$ aux libéraux de Charest l'an dernier.
Lino Zambito et Guiseppe Zambito ont été impliqués, en 2004, dans une histoire de corruption concernant un haut fonctionnaire de la Ville de Saint-Laurent: Robert Fortin. La police alléguait que la compagnie Infrabec avait acheté un tracteur de 25 000$ pour Fortin qui l'utilisait à son domicile personnel. Fortin a été reconnu coupable en 2006. Le tribunal l'a condamné à faire 200 heures de travaux communautaires. Il a aussi dû faire un don de 7000 $ à un organisme qui s'occupe de victimes d'actes criminels.
Et la question qui tue maintenant : à force d’être financé par des gens aux comportements fort peu honorables peut-on quand même prétendre que le PLQ a les mains libres et qu’il est honnête ? Je vous laisse le soin de répondre à cette question.
Patrick Bourgeois


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