La mondialisation ne serait pas la même sans le Québec

Fête nationale 2007 - « À nous le monde ! »


Mouvement national des Québécois (MNQ) - Le premier passeport que j’aie eu en mains, à neuf ans, fut estampillé à une vitesse record. En quelques heures, il attestait de mon passage en Inde, en Chine, en URSS, en France, au Japon. Je n’étais pas en avion supersonique. Ce n’était pas moi qui avais fait le voyage autour du monde. C’était le monde qui s’était déplacé vers moi et vers le million de Québécois qui, en quelques semaines, avaient défilé, yeux éblouis, têtes pleines d’images et de sons, sur les toutes nouvelles îles de l’exposition universelle de Montréal. Pour des milliers d’entre eux, le passeport de l’Expo 67, qu’on faisait tamponner de pavillon en pavillon, fut leur tout premier.
Oh, le Québécois moyen savait que le monde existait. Tante Germaine avait fait le voyage au Vatican, pour l’Année Sainte. Oncle Charles racontait encore comment il avait libéré la Hollande des Allemands, 25 ans plus tôt, avec une poignée de camarades. Et il y avait les cousins partis travailler aux « States » et tous ces pèlerins venus des quatre coins du monde pour visiter Sainte-Anne-de-Beaupré et l’Oratoire, et les riches Américains, venant skier au Mont-Tremblant, passer l’été à Murray Bay ou pêcher le saumon dans les clubs privés. Sans parler de nos centaines de missionnaires, présents en Afrique, mais surtout expulsés de la Chine rouge et repliés sur Taïwan, d’où ils nous vendaient d’innombrables petits Chinois virtuels. Et on assistait à plein de films, venus d’Hollywood, Paris et Londres. Et on avait vu Kennedy se faire assassiner, à la télé. Juste avant, on avait frissonné tout au long de la crise des missiles de Cuba, et on avait cru que les bombes A ou H (on ne disait pas « nucléaires ») allaient se croiser au-dessus de nos têtes, pour ensuite nous annihiler tous. Alors était-ce vraiment la peine de finir le devoir de calcul, maman ?
Non, le Québec savait que le monde existait, tout autant que le savaient les habitants de Philadelphie ou de Monterrey. Mais le monde savait-il que le Québec existait ? Le retentissement d’Expo 67, une des belles expos du siècle selon les spécialistes, et au surplus une des premières à être tenues dans l’ère télévisuelle, aurait, à lui seul, augmenté la notoriété québécoise. Nous avions travaillé assez fort, sous la direction du maire Jean Drapeau, pour crier « présent ». Mais comment aurions-nous pu prévoir qu’un des géants du siècle, le Président français Charles de Gaulle, utiliserait cette tribune pour affirmer que le Québec devait être « libre », braquant en une phrase les feux de l’actualité mondiale sur lui, et sur nous. Nous étions jusque-là un lieu sur la carte. Nous devenions à cet instant, et pour longtemps, un sujet de politique internationale. Qu’allions-nous faire de notre soudaine renommée ?
Nous allions, en quarante ans, changer radicalement notre rapport au monde. Savoir qu’il existe ? Oui, plus que jamais, nous allions nous ouvrir sur le monde francophone et sur le monde anglophone et sur le monde hispanique et bien d’autres encore, y compris en apprenant la langue de l’autre – des autres – à telle enseigne que le Québec est aujourd’hui non seulement la région nord-américaine comptant la plus forte proportion de citoyens bilingue, mais nous devançons même la moyenne européenne et ne sommes dépassée que par les Allemands. Nous faire connaître par le reste du monde ? Sans aucun doute, et de mille manières, pas seulement dans les pages de nouvelles étrangères, au moment de nos référendums. Mais dans les pages spectacle, cinéma, littérature et économie.
Surtout, nous allions nous mettre à devenir acteurs. Non, pas seulement acteurs sur le grand écran (comme Daniel Pilon à Hollywood et Marie-Josée Croze à Paris), mais surtout acteurs de la mondialisation, sous toutes ses formes. Nous allions devenir, en nombre surprenant, Québécois ailleurs.
C’est à ce point du texte qu’il faudrait normalement évoquer le trio sacré de la nouvelle présence québécoise au monde : Bombardier, Céline Dion, Cirque du Soleil. Et nous le ferons, n’ayez crainte. Mais fut un temps où l’énumération se serait terminée à peu près là. Hier remarquables exceptions, ils sont aujourd’hui des symboles, des précurseurs, et n’en ont que plus de mérite. Bombardier sortit des bois enneigés pour entrer dans les villes à l’occasion de 1967, quand l’État québécois le conduisit à s’intéresser au métro devant déplacer les visiteurs de l’Expo. Son saut suivant, dans l’aéronautique, est caractéristique du parcours économique québécois. Les Québécois francophones étaient en 1961 le groupe le moins instruit du continent. Or y a-t-il main-d’oeuvre plus spécialisée, industrie plus rigoureuse, production plus experte, que celles de l’aéronautique ? Après Seattle, Montréal est la seconde capitale de ce qui propulse et décolle, verticalement et horizontalement, ayant détrôné Toulouse pour le nombre d’emplois dans le secteur. La moitié des hélicoptères civils au monde sont construits chez nous.
Comme Bombardier, CAE, Bell Hélicoptère, Pratt & Whitney, l’économie québécoise au grand complet est « sortie du bois », c'est-à-dire qu’elle a ajouté à sa production, toujours importante, de matières premières, une composante de savoir telle qu’elle domine désormais nos exportations. Le Québec s’est ainsi hissé, en quelques décennies, parmi les dix premières nations en ingénierie, en technologies de l’information, en multimédia, en biotechnologies, en matériel roulant et en hydroélectricité.
Céline ? À elle seule, en 10 ans, elle a fait plus que notre défunte équipe de baseball, les Expos en 30 ans pour indiquer à l’Américain moyen que le Québec existait, qu’il pouvait être compétent et professionnel, remplir des salles et... gagner des trophées. Elle est devenue le symbole – et dorénavant, la référence – d’un talent que le peuple québécois déploie dans des domaines de plus en plus variés, avec des résultats croissants : savoir se nourrir de l’Amérique et de l’Europe, savoir en fondre les emprunts dans une créativité spécifique, savoir ensuite répercuter, au Québec, en Amérique et en Europe, le produit de ce singulier mélange. Dans un monde où l’originalité est la carte gagnante l’attrait des créations québécoises tient au fait qu’elles sont étrangement familières mais étrangement différentes.
Ce qui est précisément le cas du Cirque du Soleil, qui domine à ce point son art que de Disney à Vegas, les professionnels mondiaux du divertissement, habitués à n’accepter que du « made in USA » (à la rigueur du « remade in USA »), ouvrent leurs portes et leurs portefeuilles pour obtenir à demeure un spectacle et un chapiteau, voire un plan d’eau. Au tournant du siècle, selon Variety, la bible du « showbiz », le spectacle désormais le plus rentable de l’histoire américaine de la scène était québécois : « O ».
Ces trois grands arbres de la réussite québécoise – Bombardier, Céline, le Cirque – ne parviennent cependant plus à cacher la forêt. Et il est facile aujourd’hui d’aligner, pour souligner les 40 ans de l’Expo 67, une quarantaine de succès québécois à l’étranger. Pour rester un instant dans le domaine culturel, le constat est net : sur les deux marchés culturels les plus compétitifs au monde, les États-Unis et la France, des talents québécois s’imposent comme jamais auparavant. En 1998, il y eut un moment où les trois chansons au sommet du palmarès français étaient québécoises et où l’événement culturel de l’année, Notre-Dame-de-Paris, était co-écrit et co-produit par Luc Plamondon. Trois ans plus tard, l’événement télévisuel de la rentrée française, la série Napoléon, fut réalisé par le Québécois Yves Simoneau. À Hollywood, le réalisateur de C.R.A.Z.Y., Jean-Marc Vallée, réalisera le prochain film produit par Martin Scorcese et c’est à Montréal qu’Hollywood vient faire produire la majorité de l’imagerie 2D et 3D de ses films les plus fantastiques. Nous ne sommes plus dans le registre du succès d’estime ou de passage, mais dans celui de Québécois contribuant aux plus hauts niveaux, aux plus grands chantiers. Bon an mal an, les prestations culturelles québécoises se comptent par centaines à New York et sur le territoire états-unien, portant un message de modernité et d’originalité. De Londres à Tokyo, Robert Lepage est un nom connu et reconnu, comme ceux des grands Québécois de la danse ou de la symphonie montréalaise. La métropole québécoise est, chaque été, le rendez-vous nord-américain et franco-européen incontesté de l’humour et de son marché.
Le succès télévisuel mondial du concept Un gars, une fille, de Guy A. Lepage, désormais vendu dans 30 pays, est du même acabit. Et le fait que le producteur montréalais poursuive en justice le réseau américain – qui a acheté le concept mais qui en viole les règles – témoigne de la nouvelle assurance québécoise, y compris envers son géant voisin du Sud. Nous n’en sommes pas moins heureux d’aller cueillir, à une fréquence croissante, nos Oscars, pour Frédérick Bach (1982-1987) ou Denys Arcand (2004), et produisons un cinéma à ce point vivant qu’on se surprend de ne pas être chaque fois de la sélection finale, à Cannes et chez Oscar. Nous prenons l’habitude du succès. C’est complètement nouveau!
Rien ne fut plus ambitieux, et plus structurant, que le rôle des ministres québécois de la Culture et des Relations internationales, des juristes et des artistes impliqués dans la conception et la défense d’une idée neuve : un traité international soustrayant les produits culturels à la logique marchande. Le Traité sur la diversité culturelle, imaginé dans des bureaux de Québec il y a 10 ans à peine, mais dont le principe fut adopté en 2005 par tous les pays membres de l’UNESCO sauf deux (les É.-U. et Israël) est l’expression la plus éclatante de la capacité du Québec – une nation, mais pas un pays – à modifier le cours des choses. Sait-on aussi qu’alors que le Québec est présent et connu par son État et ses grandes entreprises à Davos, le grand rendez-vous de la mondialisation du capital, ses ONGs sont dans la cabine de pilotage des grandes rencontres altermondialistes, nées à Porto Alegre, au Brésil ?
Comment mesurer le degré d’ouverture d’un pays ou d’un peuple? Ce n’est pas succomber à la religion du tout-économique que de constater l’aptitude collective des Québécois à vendre leurs produits à l’extérieur de leurs frontières, car il leur faut s’adapter à des marchés, des réglementations, des cultures et des langues autres. Or, ils réussissent à exporter 60% de tout ce qu’ils produisent. Seulement quatre autres nations occidentales réussissent autant que nous à percer les marchés extérieurs : le Luxembourg, l’Irlande, la Belgique et la République tchèque.
Il est vrai qu’on vend essentiellement nos produits à nos voisins états-uniens, le plus riche marché au monde. Mais nous sommes les seuls sur le continent à les fabriquer avec autant de pièces européennes. Nous sommes en fait les champions de la fusion des technologies européennes et américaines. Deux fois plus souvent que les autres scientifiques occidentaux, ceux du Québec publient leurs recherches en tandem avec un chercheur étranger. Le tiers du temps avec un États-Unien, 40 % du temps avec un Européen.
Ce talent et ce même brassage produisent, dans le monde intellectuel québécois, des compétences dont les noms n’apparaissent jamais dans les journaux à potins, mais qui sont des stars dans les revues internationales savantes, où l’on sait que Gilles Brassard, de l’Université de Montréal, est une des sommités mondiales en informatique; qu’André Joyal, de l’UQÀM, est un des grands mathématiciens de pointe; que Charles Taylor, longtemps à McGill, est un philosophe des plus écoutés; que Jean-René Roy, de l'université Laval, maintenant à l'observatoire Gémini au Chili, est un des astrophysiciens les plus estimés. On pourrait en nommer facilement plusieurs autres. Comme l’endocrinologue Fernand Labrie, le physicien Louis Taillefer, le mathématicien et ci-devant fondateur de Nez Rouge Jean-Marie de Koninck, la spécialiste de la lutte contre le dopage sportif Christiane Ayotte, la juriste Bartha Maria Knoppers, l’historien et sociologue Gérard Bouchard ou le « père » de l'écologie scientifique Pierre Dansereau. Ou encore « la grande dame de la mémoire », la neuropsychologue Brenda Milner, le spécialiste de l’Arctique, Louis Fortier, qui est leader de grandes équipes de recherche internationales sur les effets des changements climatiques dans le Grand Nord.
Notre plongée collective dans l’américanité et dans le savoir ne fait aujourd’hui plus aucun doute. Quebecor et Couche-Tard sont d’importants employeurs au Sud (les entreprises québécoises emploient directement 60 000 Américains). Nous sommes le septième partenaire commercial des États-Unis en importance, grâce à un bond de 160 % de nos ventes en 20 ans.
Il est de bon ton, en certains milieux, de pleurer l’affaiblissement de nos liens avec la France. C’est pour beaucoup une illusion d’optique, due à l’accroissement de nos liens avec le Sud ; jamais autant de Québécois et de Français n’ont traversé l’Atlantique, dans un sens ou dans l’autre, pour s’instruire, se former, étudier (100 000 en 30 ans), visiter (600 000 par an), investir (350 entreprises, 50 000 emplois directs). Trouvez deux autres peuples, séparés par un océan, qui font un brassage aussi intense ! Pour les Québécois, Gérard Depardieu et Robert De Niro, Patricia Kaas et Christina Aguilera, la Sorbonne et le MIT, Adibou et Super Mario, José Bové et Ralph Nader, Astérix et Superman, tous font partie du paysage.
Si notre inspiration est pour beaucoup franco-américaine, notre action ne connaît pas de frontière. C’est SNC-Lavalin qui a construit l’élégant monument à l’indépendance algérienne qui domine la capitale. C’est une entreprise de Laval, Mondo, qui construira la piste d'athlétisme, les terrains de basketball et de handball des Jeux olympiques de Pékin en 2008. Une compagnie de Montréal, le Groupe GSM, aménagera l’observatoire au sommet de la tour la plus haute au monde (190 étages), en construction à Dubaï.
Nos juristes ont oeuvré ces derniers dix ans à la formation des juges chinois, contribuant à renforcer l’État de droit dans un pays qui en a cruellement besoin. Nous allons au monde, qui vient aussi chez nous : 350 entreprises européennes et 350 entreprises américaines ont choisi le Québec, comme 60 organisations internationales. Et le Québec a tissé des liens forts avec les régions les plus dynamiques d’Europe : la Bavière, la Catalogne, la région Rhone-Alpes.
Le magazine L’actualité recensait pour son 30e numéro, l’an dernier, autant d’histoires de contributions québécoises aux progrès humains sous toutes ses formes : François Gaudet, de Victoriaville, dirige à Londres, pour la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), une équipe qui finance les infrastructures dans les pays de l’Est; Sonia Denoncourt, de Sherbrooke, forme les arbitres féminins de la Fédération internationale de football (FIFA), à Zurich; Karl Fleury-Frenette, de Donnacona, travaille au Centre spatial de Liège sur la protection des surfaces des téléscopes spatiaux; Stephan Bognar, de Québec, est directeur général au Cambodge de la fondation charitable d’Angelina Jolie et de Brad Pitt; Réal Desrochers, de Warwick, en Estrie, gère un des plus gros portefeuilles aux États-Unis, celui des professeurs de Californie; Vincent Duhamel, de Val d’Or, gère le plus grand fonds d’investissement d’Asie et travaille à organiser la privatisation de la plus grande banque de Chine; Hélène Bariteau, de Québec, coordonne les recherches sur la génétique de la souris pour un grand labo californien; Hamidou Mamdou Abdou, Nigérien dirigeant une entreprise lavalloise, a construit les égouts de Niamey, au Niger; Louise Cliche, Montréalaise, est à Bruxelles la gardienne de l’image de Tintin; Tony Simard, de Montréal, conseille les Gabonais, Béninois et Sénégalais sur l’éducation populaire à l’aide d’Internet; Jérôme Beaugrand-Champagne, Montréalais également, est le seul occidental dans un des plus grands cabinets d’avocats chinois, le Hao Tian Law Office; Jacqueline Lanouette, de Rosemère, a fait bâtir une école pour les Touaregs dans le Sahara… et on n’a cité que les douze premiers !
Et il n’y a pas que nos cerveaux, nos images et nos sons, nos métros et nos avions qui marquent désormais la planète de notre présence. Nos politiques publiques, aussi, fascinent. On vient d’Europe étudier nos politiques d’économie sociale, de Catalogne emprunter nos législations linguistiques, des États-Unis s’informer sur nos garderies ou sur nos Fonds d’investissements syndicaux, et Ralph Nader est intarissable sur notre assurance médicaments. La France et le Canada se sont inspirés de nos lois sur le financement électoral. La pratique de médiation développée au Québec pour soustraire les litiges du lent processus judiciaire intéresse les pays européens, l’Australie, le Mexique et plusieurs autres.
Jamais les Québécois n’ont été aussi présents ailleurs : chanteurs, danseurs, scientifiques, entrepreneurs, ingénieurs, ministres, maires, syndicalistes, avions, trains, logiciels, saisons du Québec à Paris, à Londres et au Mexique, missions commerciales nombreuses, courues et réussies.
On trouve donc des Québécois partout sur la planète, et même au-delà. Marc Garneau fut mis en orbite en 1984, 1996 et 2000 et Julie Payette fit son tour de terre en 1999. La navette spatiale américaine et la station orbitale internationale ne pourraient fonctionner sans le bras robotique canadien, dont la conception est dirigée de Saint-Hubert. Mais l'orbite terrestre n'est pas la frontière ultime des talents québécois. La société MPB Communications, de Montréal, vient d'être choisie pour concevoir un petit véhicule d'exploration qui devra répondre à une grande question: où trouve-t-on de l'eau sur Mars?
Si tant est qu’on pourrait refaire aujourd’hui l’Expo 67, en remplissant les îles Notre-Dame et Sainte-Hélène, non des pavillons recelant les merveilles des autres pays, mais des réalisations que des milliers de Québécois ont accomplies sur les cinq continents. Ce serait une mauvaise idée. Mieux vaut prendre aujourd’hui son vrai passeport et aller voir sur place ces témoignages de notre action autour du monde, là où le Québec s’expose, en 2007.
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Jean-François Lisée

Directeur exécutif du Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (Cérium)

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Ministre des relations internationales, de la francophonie et du commerce extérieur.

Il fut pendant 5 ans conseiller des premiers ministres québécois Jacques Parizeau et Lucien Bouchard et un des architectes de la stratégie référendaire qui mena le Québec à moins de 1% de la souveraineté en 1995. Il a écrit plusieurs livres sur la politique québécoise, dont Le Tricheur, sur Robert Bourassa et Dans l’œil de l’aigle, sur la politique américaine face au mouvement indépendantiste, qui lui valut la plus haute distinction littéraire canadienne. En 2000, il publiait Sortie de secours – comment échapper au déclin du Québec qui provoqua un important débat sur la situation et l’avenir politique du Québec. Pendant près de 20 ans il fut journaliste, correspondant à Paris et à Washington pour des médias québécois et français.





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