Bouchard, Alain - La ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles dénonce la presque totalité des accomodements raisonnables consentis pour des raisons religieuses, ces derniers temps au Québec.
Lise Thériault désapprouve complètement le fait :
qu'un élève sikh puisse porter un kirpan à l'école, même si la Cour suprême du Canada approuve le couteau symbolique;
que des mulsumanes exigent une femme médecin ;
que des musulmans exigent un inspecteur masculin pour les examens de conduite automobile;
qu'un YMCA de Montréal ait givré les vitres de son gymnase pour les Juifs qui s'offensent de voir des femmes en tenue d'entraînement- une autre solution aurait pu être trouvée, estime la ministre ;
que l'interdiction de stationner dans une rue soit levée au profit d'une cérémonie religieuse;
que des congés de travail supplémentaires soient accordés pour des fêtes religieuses;
que des hommes refusent de parler avec un femme policière.
que les filles soient séparées des garçons pour les cours de natation;
que les hommes ne puissent assister aux cours prénataux en même temps que les femmes ;
que des cabanes de paille, appelées soukkas, soient aménagées sur des balcons résidentiels montréalais pour souligner des fêtes juïves - une loi municipale interdit ce genre d'installations, a-t-elle rappelé.
Non négociable
La ministre s'est prononcée pour la première fois de façon aussi claire sur ces cas, dimanche, à l'émission télévisée de Radio-Canada Tout le monde en parle. "Je l'ai fait parce que c'est la première fois que les questions me sont posées aussi directement, a-t-elle expliqué au Soleil hier. Et je ne le regrette aucunement.
"Beaucoup de ces accommodements concernent les rapports masculins-féminins, a-t-elle ajouté. Or, il y a une chose qui n'est absolument pas négociable, au Québec, c'est l'égalité entre les hommes et les femmes. Et M. Charest a lui-même été très clair là-dessus."
La ministre de l'Immigration dit faire parfaitement confiance à l'historien-sociologue Gérard Bouchard, de Chicoutimi, et au philosophe Charles Taylor, de Montréal, pour diriger la commission publique sur les accommodements raisonnables. "Mais, ajoute-t-elle, je ne vois comment ils peuvent passer à côté de l'égalité hommes-femmes."
Mme Thériault approuve un seul des accommodements religieux qui ont donné lieu au débat qui sévit actuellement, au Québec. Elle est d'accord pour qu'une université mette un local à la disposition d'un groupe pour y prier.
Elle s'est par ailleurs prononcée en faveur du maintien du crucifix à l'Assemblée nationale du Québec. Ce symbole fait intimement partie de l'histoire du peuple québécois, a-t-elle plaidé. Il va bien au-delà de la foi et de la pratique religieuse.
Le chef du Parti québécois a récemment déclaré qu'un véritable État québécois civil devrait traiter la religion catholique comme toutes les autres. Il n'y aucune raison, par exemple, qu'un crucifix soit accroché sur un mur de l'Assemblée nationale du Québec, estime André Boisclair.
abouchard@lesoleil.com
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