La malédiction de l'Islam radical comme religion

Chronique de Rodrigue Tremblay



« Les musulmans doivent éduquer leurs enfants au
Jihad. C'est le plus grand avantage de la situation :
instruire les enfants au Jihad et à la haine des
juifs, des chrétiens, et des infidèles ; éduquer les
enfants au Jihad et à la renaissance des braises du
Jihad dans leurs âmes. C'est ce qui est nécessaire
maintenant »
_ Cheikh Mohamed Saleh Al Munajjid, un imam d'Arabie
Saoudite

« L'Islam fait qu'il incombe à tout mâle adulte, s'il
n'est pas handicapé ou frappé d'incapacité, de se
préparer pour la conquête [d'autres] pays de sorte que
chaque pays du monde obéisse à la loi de l'Islam. »
_ Ayatollah Khomeni (1902-1989), chef religieux de
l'Iran

« Le chef qui a besoin de la religion pour gouverner
son peuple est faible. Nous devons nous débarrasser de
la superstition. Quiconque est libre de croire à
n'importe quoi, mais nous avons besoin de la liberté
de pensée. »
_ Atatûrk (1881-1938), fondateur de la Turquie moderne.
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Quelques lecteurs m'ont dit que je n'écrivais pas
assez sur le côté politique de l'Islam,
particulièrement quand il se rapporte au mélange de
religion et de politique et à l'élément de frange de
l'Islam radical qui est le support du terrorisme
international. En fait, j'ai écrit énormément sur la
question, mais en français (voir mon livre de 2001 «
L'Heure juste »). Alors, voici, ma position à ce
sujet.
Toutes les religions prosélytes tendent à mélanger la
politique et la religion parce que l'un de leurs
objectifs est de contrôler comment les gens pensent et
se comportent. Sur ces points, je dirais que l'Islam
(« soumission » ou « reddition » en arabe) ne s'en
tire pas bien, parce qu'il tend à institutionnaliser
une symbiose entre la politique et la religion. C'est
une religion qui tend théoriquement à concentrer
l'autorité temporelle et spirituelle dans une seule
entité. Structurellement, dans l'Islam, le Calife et
le Cheikh sont censés être la même personne, exerçant
des pouvoirs spirituels et politiques sur le peuple.
Remarquez, quelque chose d'approchant a prévalu dans
la chréienté après le 4ème siècle, quand l'Église et
le Trône ont formé d'étroites alliances, le clergé
confirmant le pouvoir des rois et des empereurs, et
l'aristocratie riche et puissante protégeant la
hiérarchie religieuse, elle aussi riche et puissante.
C'est seulement avec l'avènement de la Renaissance que
l'Europe chrétienne a commencé à parler de la
démocratie comme forme la plus humaniste de
gouvernement.
Les pays musulmans les plus progressistes et les plus
modernes et qui ont avancé le plus économiquement,
socialement et politiquement, comme la Turquie, la
Malaisie ou l'Indonésie, sont ceux qui ont rejeté le
mélange malsain et presque complet de religion et de
politique qui est exigé par l'Islam fondamentaliste.
Dans d'autres pays musulmans, tels que l'Arabie
Saoudite et le Qatar, une marque plus extrême de
l'Islam prévaut. Ce mouvement dans l'Islam sunnite,
(la forme dominante de l'Islam), s'appelle Wahhabisme
ou « Salafisme », et il se distingue par non seulement
son refus des valeurs et des idéologies occidentales,
telles que le nationalisme, le socialisme et le
capitalisme, mais aussi en rejetant les concepts
occidentaux de liberté, d'économie, de constitutions,
de partis politiques, de révolution, de justice
sociale et de l'idée même d'une culture rationaliste
et laique. L'autre branche minoritaire de l'Islam, le
chiisme, peut aussi être considérée comme extrêmiste,
particulièrement dans l'Iran contemporain, dans le
sens qu'il réserve au clergé un rôle politique
dominant dans un pays islamique. Il est principalement
concentré en Iran, bien que des chiites habitent aussi
en Irak, au Liban, en Arabie Saoudite, au Pakistan, en
Afghanistan et en Inde.
On peut argumenter qu'avant l'Islam, qui est apparu
dans les premières années du 7ème Siècle, la
civilisation arabe était plus avancée et plus paisible
qu'après l'imposition de la nouvelle foi par la
violence. Elle avait participé entièrement aux riches
civilisations grecque, assyrienne, persane, chaldéenne
et babylonienne, auxquelles nous devons des percées
mathématiques, telles que le concept du zéro, trouvé
dans les systèmes décimaux grec et hindou, et le
théorême de Pythagore dans les mathématiques
babyloniennes. Concernant le respect islamique pour la
science, une légende veut qu'un des successeurs de
Mohamed, le Calife Omar de Damas, s'est distingué en
faisant détruire des trésors littéraires séculaires,
en plus de la mise à feu de la grande bibliothèque
égyptienne d'Alexandrie, une merveille du monde
antique. On dit que le Calife Omar a justifié son
ordre de détruire les livres de la bibliothèque
d'Alexandrie en disant que « Ils seront soit en
contradiction avec le Coran, dans ce cas ce sont des
hérésies, soit en accord avec lui, et seront donc
superflus. »
Puisque beaucoup de religions ont une théologie qui
fait primer la soi-disant révélation divine sur la
raison humaine, il n'est pas étonnant que des
extrémistes religieux puissent être opposés au progrès
intellectuel humain, particulièrement si un tel
progrès est perçu comme une menace pour leur pouvoir
politique. Pas étonnant non plus, qu'un tel préjugé
contre l'intellect humain et contre les réalisations
scientifiques ait une influence nuisible sur le
développement économique, social et politique des pays
qui adoptent une telle attitude. En effet, l'absence
de liberté intellectuelle et la censure sont les deux
plus grands ennemis du progrès humain.
Durant les 9èmes et 10èmes siècles, la civilisation
islamique s'est rachetée quelque peu en ayant de
nombreux anciens opuscules scientifiques et
philosophiques traduits des langues antiques, surtout
du grec en arabe. Ce sont ces traductions importées en
Europe qui ont joué un rôle tellement central en
provoquant la Renaissance européenne, de laquelle la
civilisation occidentale tire toujours la majeure
partie de son inspiration.
L'Islam est né dans la guerre et a grandi de la même
manière. Dès Mohamed (environ 570-632), au 7ème
siècle, les moyens de l'expansion musulmane ont
toujours été l'épée et la conquête militaire. L'Islam,
au moins au début, n'était pas une « religion de paix
», pour reprendre l'expression souvent employée par le
Président George W. Bush. C'était fondamentalement un
mouvement militaire qui usait de la force pour
convertir à l'islam afin d'étendre son empire. Mohamed
a commencé le premier mouvement violent à Médine,
après la déclaration d'un Jihad contre de soi-disant «
infidèles ». Là, par exemple, les juifs qui ont refusé
de se convertir à l'Islam ont été chassés du pays ou
décapités. Environ quinze ans plus tard il a marché
sur la Mecque avec une armée d'environ 20.000 hommes,
et plus tard contre les Assyriens, les Arméniens et
les Coptes en Égypte. Ceux qui se sont convertis à
l'islam ont été épargnés. Ceux qui ont refusé ont été
décapités. Et voilà ce qu'est l'Islam compatissant.
On a à juste titre prétendu que l'imposition de
l'Islam aux Arabes fut un développement régressif.
Avec l'Islam, la civilisation arabe a perdu une grande
partie des réalisations scientifiques et de la
tradition de vitalité intellectuelle qu'elle avait
hérité des civilisations grecque et assyrienne.
La question essentielle du fondement religieux de la
violence et du terrorisme a besoin d'attention. C'est
le plus pressant, parce que le monde ne va pas tolérer
très longtemps d'être soumis au chantage et de voir sa
prospérité et sa liberté menacées de cette façon. --
Il n'est pas étonnant que les chefs terroristes usent
du masque de la religion pour diaboliser leurs ennemis
et pour revêtir leurs cruautés et atrocités d'une
pieuse justification. La couverture de la religion
pour justifier le terrorisme, particulièrement le
terrorisme suicidaire, et le massacre d'innocents, a
aussi l'avantage de faciliter le recrutement des
soi-disant martyrs et des fanatiques, sinon des
individus tout à fait dérangés, qui ne seraient pas
aussi facilement mobilisés pour une cause purement
politique. Ce peut être une raison pour laquelle le
terrorisme d'aujourd'hui basé sur la religion est plus
mortel que le terrorisme basé sur le nationalisme d'il
y a 40 ou 50 ans.
Les extrémistes de toutes religions peuvent trouver
des passages dans leurs « livres saints » qui
pardonnent la violence contre les autres. Qu'il
suffise de dire qu'ils négligent d'autres
enseignements du livre au sujet de la « paix », de la
« justice », de la « bonté », de la « courtoisie », et
de la « compassion » envers les autres, pour se
concentrer sur des admonitions qui appellent à
l'intolérance et à l'agression contre les soi-disant «
infidèles ».
Quelques idéologues religieux peuvent renforcer les
tendances violentes des individus les plus exaltés en
mettant l'accent sur les enseignements religieux les
plus violents. Par exemple, un érudit égyptien, Sayed
Qutb, arguait dans les années 50, dans son livre
d'interprétation coranique intitulé «
Fe-zelal-al-Qur'an », qu'un état de guerre permanente
est normal entre Musulmans et non-Musulmans, ignorant
que le Coran impose que ses enseignements soient
compris entièrement, pas en morceaux ou en parties
(Sourate 20:114), car il se rapporte surtout à la
moralité individuelle, pas à la politique. Le
mouvement terroriste à base religieuse Al Qaïda prend
son inspiration violente de tels enseignements
subversifs impraticables. Il fait partie de
l'idéologie jihadiste de haine et de destruction.
Confronté à la menace du terrorisme islamiste, les
tâches importantes pour le reste du monde sont
d'éviter de se mettre à dos les musulmans modérés qui
sont en largement majoritaires dans leurs pays. Pour
des raisons de soutien national et pour l'acceptation
par les masses musulmanes, les gouvernements soucieux
de combattre et de contenir le terrorisme
international devraient, maintenant plus que jamais,
se maintenir sur un terrain moral élevé et de ne pas
être les agresseurs. Ils devraient rejeter la
propagande rhétorique, négative et trompeuse, - et qui
s'auto-réalise -, sur « l'Islamo-Fascisme », la «
guerre des civilisations » ou même pire, la « guerre
des religions », et se concentrer sur une asssitance
concrète aux pays musulmans pour qu'ils accèdent à la
modernité et à la prospérité, tout en soutenant leurs
efforts pour combattre le terrorisme anti-moderne basé
sur la religion.
Par conséquent, poursuivre une politique d'ouverture,
d'aide et d'équité envers les pays musulmans
semblerait être l'approche la plus juste et la plus
constructive, tout en maintenant simultanément une
attitude ferme contre le terrorisme international
gratuit, tel qu'il est représenté par le réseau Al
Qaïda. C'est triste à dire, mais ce n'est pas le genre
de politique raisonnable et sophistiquée suivi par
l'administration US actuelle, qui semble déterminée à
glorifier et à multiplier les organismes islamistes
les plus extrémistes, tout en aliénant et réduisant au
silence les gens attachés à la réforme dans le monde
musulman.
Sur ces points, la meilleure chose que
l'administration Bush-Cheney pourrait faire pour
combattre le terrorisme islamiste international serait
d'annoncer un retrait progressif de son occupation
militaire en Irak, tout en persuadant son proche
allié, Israêl, de mettre fin à sa propre occupation
militaire en Palestine, et de prendre des mesures
concrètes pour résoudre une fois pour toutes le
conflit pourri israélo-palestinien. D'autre part, la
plus mauvaise chose que l'équipe Bush-Cheney puisse
faire serait de commencer à bombarder l'Iran. Ce
serait un geste des plus contre-productifs, lequel
alimenterait à la fois l'extrémisme et le terrorisme.

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Original :
_ http://www.thenewamericanempire.com/tremblay=1036.htm
Traduit de l'anglais par Pétrus Lombard et révisé par
Fausto Giudice


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