La Loi sur les mesures de guerre était indigne d'une démocratie, affirme Landry

Crise d'Octobre '70 - 40e anniversaire


La Presse Canadienne - L'indépendance du Québec est toujours d'actualité, 40 ans après la Crise d'octobre: voilà le message véhiculé samedi par différentes personnalités, lors du dévoilement du monument dédié aux victimes de la rafle du 16 octobre 1970, devant les locaux de la Société Saint-Jean-Baptiste, à Montréal.

Devant une centaine de personnes portant des drapeaux du Québec et des Patriotes, le député bloquiste Serge Ménard et l'ex-premier ministre du Québec Bernard Landry ont harangué la foule en affirmant tous deux que si les crimes commis par les membres du FLQ ne sont pas excusables, la promulgation de la Loi sur les mesures de guerre par le gouvernement fédéral de l'époque était indigne d'une démocratie.

«James Cross n'a jamais mérité le sort qu'il a subi, Pierre Laporte ne méritait pas d'être tué, rien dans la situation que nous défendions n'était plus contraire, d'ailleurs, à l'idéal que nous poursuivions comme indépendantistes, rien ne pourrait justifier ces deux crimes, qui ont commencé la Crise d'octobre», a lancé Serge Ménard.

M. Landry est allé plus loin, déclarant qu'il était plus pressant que jamais d'obtenir la souveraineté. Selon lui, il est urgent de s'assurer que le Québec ait un siège aux Nations unies, et qu'il puisse prendre des décisions dans les dossiers qui le concernent, tels que l'environnement, le commerce mondial et les relations diplomatiques. L'ex-premier ministre a ajouté que la rebuffade subie par le Canada lors de l'attribution de sièges temporaires au Conseil de sécurité de l'ONU prouve que la réputation canadienne n'est plus ce qu'elle était.

«Si les actions du gouvernement lors de la Crise d'octobre 1970 avaient été davantage publicisées, le Canada n'aurait jamais obtenu de siège au Conseil de sécurité», a-t-il lancé sous les applaudissements de la foule.

Selon Bernard Landry, l'urgence de la situation s'explique aujourd'hui par plusieurs facteurs qui vont au-delà des questions d'ordre économique liées à la mondialisation des marchés. Il a notamment fait référence à la question du poids démographique du Québec au sein du Canada, qui diminue faiblement, mais de façon constante.

«Quand Andrée Ferretti a fondé le RIN, le Québec équivalait à environ 30 pour cent de la population du Canada; aujourd'hui, ce n'est plus que 20 pour cent. Est-ce qu'ils nous donneront à 20 ce qu'ils ne nous ont pas donné à 30?». L'ancien homme politique a d'ailleurs qualifié la Loi sur les mesures de guerre de «terrorisme psychologique étatique».

MM. Ménard et Landry accompagnaient des individus et les enfants d'individus emprisonnés à l'époque de la Crise d'octobre et de la promulgation de la loi par le gouvernement Trudeau, à la suite des enlèvements de l'attaché commercial britannique James Cross et du ministre du Travail du Québec, Pierre Laporte.

Le monument est une sculpture réalisée par l'artiste Marcel Barbeau, l'un des signataires du Refus global. Les noms des quelque 500 personnes arrêtées le 16 octobre 1970 y sont gravés.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé