La laïcité est la bonne réponse

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Dumont - pourtant jugé à droite - se réjouit à tort de la déchristianisation du Québec


La CSN appuyait le contenu du projet de loi sur la laïcité il y a cinq ans. Aujourd’hui, elle s’y oppose fermement et accuse la CAQ d’offrir une caution aux préjugés. La CSN est un peu comme le siège social de toute la gauche québécoise. Elle a pris le même virage que Québec solidaire.


Rarement la gauche s’est collée au religieux. Même qu’à certaines époques elle exagérait à faire de l’athéisme une idéologie. L’actuel virage m’apparaît difficile à saisir et surtout bien déconnecté des enjeux de notre époque.


Nous assistons depuis quelques années à une montée de l’intégrisme religieux dans le monde. Le phénomène a été surtout visible du côté de l’islam. D’abord parce que nous avons assisté à d’importants reculs des droits des femmes et au retour du voile islamique imposé. Mais aussi parce que l’intégrisme islamique a vu naître des groupes violents qui ont perpétré les pires actes terroristes.


Intégrisme vs intégrisme


Dans les pays occidentaux, il y a deux façons de réagir à la montée de l’intégrisme religieux. On peut répondre à l’intégrisme religieux d’ailleurs par une radicalisation dans la religion qui est majoritaire dans notre propre pays. Ou encore on peut choisir d’y répondre en insistant davantage sur l’importance de séparer le religieux de l’État.


Voici donc ce qui se passe ce printemps. Au Québec, le gouvernement soumet au parlement un projet de loi sur la laïcité de l’État. On souhaite y établir des balises concernant le port de signes religieux pour certains employés de l’État en position d’autorité.


Pendant ce temps, aux États-Unis on assiste à une série de votes dans les législatures des États pour restreindre le droit à l’avortement. Des décisions assez extrêmes qui sont complètement motivées par la religion.


Appelons les choses par leur nom : les Américains répondent à la montée de l’intégrisme religieux par quoi ? Par une montée inquiétante de l’intégrisme religieux chez eux. Il n’y a aucune autre façon de nommer le phénomène actuel.


Ce qui se passe aux États-Unis regroupe plusieurs ingrédients de l’intégrisme religieux. On mêle à souhait religion et politique, du processus électoral jusqu’au processus législatif. On s’efforce de soumettre les lois du pays et les décisions des tribunaux aux lois dites « de Dieu ». Cette dimension est au cœur des débats sur l’avortement.


Radical


Par-dessus tout, intégrisme rime avec radicalisme. Les restrictions apportées au droit à l’avortement en Alabama méritent certainement le qualificatif de radicales. Cette loi interdit une interruption de grossesse même en cas de viol. Même chose dans les cas d’inceste. La loi prévoit des peines de prison allant jusqu’à 99 ans pour un médecin qui pratiquerait une interruption en contravention avec la loi.


La gauche dira : le choix que j’offre est injuste, qu’il y a une autre option. C’est vrai : on peut faire comme si la montée de l’intégrisme religieux n’existait pas. Le choix de l’autruche.