Dans un article publié dans Le Devoir du 7 avril sous le titre « Le printemps étudiant à la lumière de Pâques », un collectif de jeunes croyants québécois , rassemblés par le Centre Justice et foi, se prononcent sur la lutte étudiante contre la hausse des droits de scolarité.
En le parcourant, j’ai été agréablement surpris par la richesses de leurs arguments en faveur du mouvement étudiant dans le contexte de la tradition chrétienne dont les Québécois sont les héritiers.
« Ce Jésus de Nazareth, dont la vie a marqué tant de personnes en son temps et continue d'inspirer des femmes et des hommes d'aujourd'hui, que nous inspire-t-il sur ce que nous vivons maintenant? Le contexte historique qui a été le sien était troublé du point de vue politique. Il était également divisé par des visions divergentes de la foi et de la vie sociale. Il y a là une analogie avec notre époque. »
Que nous soyons croyants ou non, le message de ce « Jésus de Nazareth » ne peut nous laisser indifférents. En ce sens, le rapprochement que nous proposent ces jeunes entre les deux contextes historiques prend une signification extrêmement porteuse de sens.
« Pour notre part, ce que nous percevons dans le mouvement étudiant, c'est le surgissement d'un questionnement fondamental sur ce qui nous relie les uns aux autres. Car loin d'être seulement une question d'argent, les demandes des étudiants se réfèrent à la justice sociale, aux valeurs collectives, à la critique de l'individualisme néolibéral. Elles en appellent au bien commun et à l'équité entre les générations. »
Devant le mépris et les attaques sévères qui relèvent souvent de préjugés grotesques contre notre jeunesse, nous ne pouvons que nous réjouir de la prise de position de ces jeunes qui ramènent la justice sociale au centre du débat actuel sur la hausse des droits de scolarité.
En terminant, je crois opportun de vous laisser sur cette réflexion porteuse d’espoir de ces jeunes :
« C'est une part de cette vie en mouvement que nous reconnaissons à l'oeuvre dans l'actuelle mobilisation étudiante. Cela pourrait-il ouvrir de nouveaux horizons pour notre vivre ensemble et, qui sait, faire germer un printemps politique du Québec? C'est ce que nous espérons! »
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Joyeuses Pâques…tout en œuf!
L'origine des œufs de Pâques daterait de l'instauration du carême pendant lequel l'Église interdisait la consommation d'œufs. En conséquence, à l'issue du jeûne de quarante jours, il fallait consommer les œufs qui s'étaient accumulés, en les mangeant normalement pour les plus récents, les plus vieux étant décorés.
Avant la démocratisation du chocolat, les œufs étaient naturels et décorés par les enfants. Dans les campagnes, ils étaient teints en rouge avec des rouelles d’oignon cuites, en rose pâle avec des épluchures de radis ou en vert avec des feuilles d’ortie ou de lierre.
Chez les catholiques, les cloches cessaient de sonner à partir de la messe du Jeudi qui précède Pâques, dit « Jeudi Saint ». Elles recommençaient à vibrer à la fin de la veillée pascale. La tradition prétend que les cloches ne sonnaient plus car elles étaient parties à Rome. Elles revenaient dans la nuit de Pâques, chargées d'œufs en chocolat qu'elles déversaient dans les jardins. Le lendemain, les enfants allaient chercher les sucreries qui y étaient dissimulées.
Même si les temps ont bien changé et que les œufs de Pâques se font de plus en plus rares sur les tablettes, il fait bon connaître leur histoire qui fait partie de nos traditions québécoises qui, malheureusement, se perdent de plus en plus dans la nuée des temps !
Joyeuses Pâques à toutes et à tous !
Henri Marineau
Québec
De jeunes croyants se prononcent...
La justice sociale au centre du débat
Joyeuses Pâques...tout en oeuf!
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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3 commentaires
Marie-Hélène Morot-Sir Répondre
7 avril 2012Merci Monsieur Marineau d’évoquer cette belle tradition pascale des œufs de Pâques.
Je complète votre propos très intéressant concernant ces œufs, avec deux ou trois petites choses supplémentaires:
Cette tradition remonte très loin puisqu’en effet les Egyptiens et les Perses les peignaient déjà aux couleurs du printemps, ils les offraient autour d’eux à leur famille pour symboliser le renouveau de la vie..
Nos ancêtres appelés “Gaulois” par les Romains, ces nombreuses tribus Celtes et Ligures, les offraient eux aussi comme symbole de la fertilité et de la renaissance, attribuant des qualités merveilleuses à l’œuf de poule.
Certains historiens ont souligné que les Gaulois les peignaient durs, et les Romains crus..ils les cassaient la fête terminée pour purifier l’atmosphère, paraît-il !..
L’église reprit à son compte ces traditions païennes,ainsi que vous l'avez parfaitement expliqué..
Louis XIV offrait à Versailles, à la sortie de la messe de Pâques, à ses courtisans et à ses serviteurs, des paniers remplis d’œufs peints à la feuille d’or..
Ce n’est qu’au 19ème siècle que les poules et leurs œufs se virent préférer ceux en chocolat, grâce aux progrès de l’affinage de la pâte de cacao .. Au musée du chocolat de Biarritz se trouve le moule le plus ancien, il date de 1870.. l’an dernier 12 millions de tonnes de cacao se sont vendues à Pâques, cette tradition est un laboratoire de créativité pour les chocolatiers.
Les anglo saxons, anglais ou américains, préfèrent le lapin à l’œuf ce qui diffère nettement de la tradition générale des œuf datant de l’Antiquité.
Joyeuses Pâques à vous, Monsieur Marineau, ainsi qu'à tous les Vigiles.
Oscar Fortin Répondre
7 avril 2012M. Marineau, merci pour vos contributions qui nous obligent à saisir le sens de ce qui nous porte sans cesse par en avant.
Joyeuses Pâques à vous et à tous les vôtres.
Archives de Vigile Répondre
7 avril 2012Monsieur Marineau,
Le commandement suprême du christianisme n'est-il pas "aimer son prochain comme soi-même"?
Pour moi, cela a toujours voulu dire de vouloir le bonheur de l'autre tout autant que notre bonheur à nous. Et de vouloir les mêmes avantages dans la vie pour l'autre que ceux que l'on cherche à avoir pour soi-même.
Voilà pourquoi la proposition d'un Michel Chartrand pour un revenu de citoyenneté universel me rejoint car un tel revenu permettrait à tous sans exception de mener une vie décente et d'être heureux au Québec.