Après avoir reculé face au mouvement étudiant en 2005, le Gouvernement Charest veut à nouveau imposer une hausse des frais de scolarité aux étudiants québécois. Cette fois-ci, il n'entend pas reculer et ne laisse pas de place au dialogue avec les opposants à cette hausse, même si celle-ci est encore plus démesurée que celle proposée en 2005. Une hausse de 75% sur cinq ans est tout à fait injuste pour la jeune génération. Ce sont les familles de la classe moyenne qui, encore une fois, seront frappées de plein fouet par cette politique des libéraux encore issue du "bouton panique" après plus de sept ans de mauvaise gestion qui commencent à coûter très cher à l'État québécois. Toujours plus taxée, comme si elle était la seule à devoir tout payer au Québec, la classe moyenne a de moins en moins de marge de manœuvre budgétaire, c'est pourquoi la hausse de 75% des frais de scolarité la défavorise particulièrement. Cela n'est pas tout. Cette hausse des frais de scolarité ne laissera pas de chances aux jeunes des régions. En plus de devoir payer leurs droits de scolarité accrus, les étudiants universitaires issus des régions et des milieux ruraux du Québec doivent se loger à l'extérieur de leur milieu d'origine et doivent se déplacer régulièrement. Ce n'est pas que la hausse est plus acceptable pour les étudiants issus des villes, mais elle fait encore plus mal aux jeunes des régions, le coût des logements et les coûts reliés aux déplacements, entre autre avec le prix du pétrole qui augmente sans cesse, sont ajoutés à la hausse des frais de scolarité qui défavorise déjà la classe moyenne. Alors si vous êtes un étudiant issu de la classe moyenne et que vous venez d'une région ou d'un milieu rural où il n'y a pas d'établissement universitaire, la hausse représente deux claques dans la face!
En guise d'excuse, la ministre Line Beauchamps tente de nous faire croire que la bonification des programmes d'aide financière aux études du gouvernement compensera pour la hausse des frais de scolarité chez les étudiants qui ont moins de moyens financiers. Malheureusement, les programmes gouvernementaux de prêts et bourses ne concernent pas plus que 25% de la population québécoise, mais la classe moyenne représente bien plus que le quart de cette population. Alors la bonification de l'aide financière aux études n'empêchera pas la hausse des frais de scolarité de heurter violemment les étudiants de la classe moyenne québécoise et encore moins ceux qui proviennent des régions.
Si, comme le veut la CAQ, on étendait la portée des programmes de prêts et bourses pour qu'ils touchent une plus grande part de la population québécoise, on vient gruger dans les revenus qu'est censée apporter la hausse de 75% des frais de scolarité. En tentant de maintenir artificiellement l'accessibilité de l'éducation malgré cette hausse démesurée, cette même hausse représentera un coût pour les contribuables qui devront payer pour les millions de dollars nécessaires à l'élargissement et à la bonification des prêts et bourses en plus de compter le coût social dû aux quelques 7000 étudiants de moins par qui fréquenteront les universités québécoises après cette hausse des frais de scolarité selon une étude de l'Institut de recherche en économie contemporaine.
Pour moi, l'éducation relève d'un investissement social, car ses bienfaits ne sont pas profitables qu'à l'individu qui s'instruit, mais à l'ensemble de sa société. Conscient du financement supplémentaire qui devra nécessairement être fait aux universités du Québec, le Parti Québécois: «Participera avec la communauté universitaire, les employeurs et la société civile à un sommet sur l’enseignement supérieur portant sur la qualité de l’enseignement, la gestion des universités, l’adéquation entre la formation et les besoins de l’économie, la formation générale de qualité ainsi que le financement du réseau des universités québécoises» (article 6.2-c du programme) À l'issue de ce sommet sur l'enseignement supérieur, les frais de scolarité seront encadrés par des mesures qui respecteront la capacité de payer des étudiants de tous les milieux et qui amélioreront l'efficacité de l'administration des universités québécoises.
Il n'est pas question pour moi ni pour le Parti Québécois que les étudiants de ma région soient doublement heurtés par la mauvaise gestion des administrations universitaires et celle du Gouvernement Charest. La porte est ouverte pour une éventuelle candidature à la prochaine élection générale.
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