La grande tribu : un aboutissement littéraire

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VLB - coup de pied dans la fourmilière


Chantal Guy - La grande tribu, c'est la faute à Papineau, annoncé depuis 1973, est le premier livre auquel VLB voulait s'attaquer, mais, comme il le dit lui-même, il n'en avait pas encore les moyens. Sept versions plus tard, le voici, et il s'agit d'une «grotesquerie», parce que le grotesque permet tous les excès - et ce livre n'est que cela, de l'excès, par ses thèmes, ses personnages, son imagerie et surtout sa langue.

On sent la contamination du James Joyce, l'Irlande, le Québec, les mots dans la forme de La grande tribu, divisé en deux parties qui ne cessent d'alterner. La partie «Les libérateurs» est une suite de monographies sur la vie des grands libérateurs du 19e siècle (Daniel O'Connell, Simon Bolivar, Abraham Lincoln, Jules Michelet, Charles Chiniquy, Shang-Ti, Walt Whitman), des contemporains de Louis-Joseph Papineau, figure centrale et tragique.
L'autre partie, intitulée «Les lésionnaires», est le récit halluciné, violent, parfois insoutenable de Habaquq Cauchon, un cul-de-jatte qui croit avoir un trou dans le crâne, descendant rebelle du Peuple des Petits Cochons Noirs, pensionnaire de la maison (ou du manoir, ou du château, ou de l'asile) du docteur Avincenne, qui lui fait subir les pires sévices, à lui et à l'orignal épormyable - alias Claude Gauvreau, que VLB considère comme le plus grand poète du Québec, et aussi comme un libérateur. Habaquq et l'orignal s'allieront, rejoindrons le Parti des lésions formé de tous les éclopés du Québec, qui prendront d'assaut l'Assemblée nationale pour exiger la déclaration unilatérale d'indépendance du Québec...
Résumé ainsi, cela ressemble à un délire et c'en est un. Un formidable délire, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, un délire parfaitement maîtrisé.
La grande tribu, c'est la faute à Papineau
Victor-Lévy Beaulieu

Éditions Trois-Pistoles

875 pages

39,95$


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