Venezuela

La gauche remporte la majorité

Géopolitique — médiamensonges des élites



Le président Hugo Chavez salue ses partisans à la suite des élections législatives, le 26 septembre 2010 à Caracas.
Le parti socialiste du président Hugo Chavez sort en tête des élections législatives au Venezuela, mais l'opposition de droite, qui s'était ralliée sous l'Unité démocratique, remporte plus d'un tiers des sièges de l'Assemblée nationale.
Après le décompte de la majorité des votes, le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) a décroché 94 des 165 sièges à l'Assemblée nationale, tandis que la coalition de l'opposition en a gagné 62. Six sièges restent à départager et trois sont réservés à des partis indigènes.
« Il a été démontré que le pays a une alternative, formée grâce à la convergence de personnes très différentes, mais qui partent du principe qu'en parlant on se comprend », a estimé Ramon Guillermo Aveledo, le porte-parole de la Coordination de l'Union démocratique regroupant plusieurs partis d'opposition.
Moins de latitude pour le pouvoir
Hugo Chavez n'a donc plus la majorité qualifiée des deux tiers des sièges du Parlement, ce qui signifie qu'il aura de la difficulté à faire adopter ses réformes et à placer ses fidèles aux postes stratégiques.
Chavez est au pouvoir depuis 1998 et prévoit briguer un troisième mandat dans 2 ans, aux élections présidentielles de 2012.
Bien que le Conseil national électoral n'ait pas diffusé la proportion des voix recueillies par les différents blocs, des candidats ont revendiqué 52 % des voix pour l'opposition, ce qui voudrait dire qu'elle a perdu la majorité des sièges tout en étant plus populaire, dans l'ensemble, que le parti au pouvoir.
Si ce chiffre était confirmé, il s'agirait d'un coup dur pour Chavez, qui s'est placé au centre de la campagne et avait présenté cette élection comme une préparation de la prochaine campagne présidentielle.
« Mes chers compatriotes, c'est une grande journée et nous avons obtenu une solide victoire. Suffisante pour continuer à approfondir le socialisme bolivarien et démocratique », a cependant assuré Chavez sur son compte Twitter.
Des élections qui se déroulent dans le calme
Dimanche, quelque 17,5 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour choisir leurs députés.
De nombreux électeurs sont allés voter tôt et des queues se sont rapidement formées devant les bureaux de vote qui sont restés ouverts plus longtemps que prévu en raison de cet afflux d'électeurs.
Le scrutin, encadré par 250 000 militaires, policiers et miliciens, s'est déroulé dans le calme. Aucun incident n'a été signalé.
Contrairement aux dernières élections, l'opposition a décidé de ne pas boycotter les urnes afin d'enlever au président Hugo Chavez sa majorité qualifiée.
En 2005, le boycottage de l'opposition de droite avait laissé la voie libre aux partisans d'Hugo Chavez, leur permettant ainsi d'accélérer plusieurs réformes majeures, comme la nationalisation d'entreprises vénézuéliennes et étrangères dans des secteurs clefs de l'économie, comme les mines ou les hydrocarbures.
Le dirigeant vénézuélien qui se réclame de Simon Bolivar, le père de l'indépendance, a été très présent durant la campagne. Son image était sur la plupart des affiches des candidats du Parti socialiste, et il a fait de nombreux discours.
Cette élection était aussi perçue comme un test de popularité pour Chavez en vue de l'élection présidentielle de 2012.
Radio-Canada.ca avec Agence France Presse, Associated Press et Reuters


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