Réplique à Normand Perry

La fusion plutôt que le sabordage

Tribune libre

Je n’ai jamais été partisan de propositions, dans quelque domaine que ce soit, qui visent une fin qui frise l’apocalypse…C’est un peu ce que j’ai ressenti en lisant le billet de Normand Perry, paru sur cette tribune le 30 mai sous le titre « À toute rédemption un sacrifice est nécessaire ». À titre d’exemple, voici un extrait de l’article de M. Perry :
« Je l’affirme avec force et vigueur : le PQ doit être sacrifié pour que la rédemption de la cause indépendantiste soit possible, sans quoi oublions ça mes amis, c’en est fait de la nation québécoise comme pays indépendant ! »
À mon sens, la situation actuelle du PQ, quoique fragile, voire précaire, quant à sa démarche de gouvernance souverainiste pour accéder à notre indépendance, ne doit pas être « sacrifiée pour que la rédemption de la cause indépendantiste soit possible ».
Un tel « sacrifice » risquerait d’ébranler sérieusement les « colonnes du temple » de la cause indépendantiste québécoise, compte tenu, il faut bien l’admettre, que le PQ demeure encore le parti politique reconnu par la majorité des Québécois comme « le » parti souverainiste au Québec.
Dans mon article publié sur cette tribune en date du 14 mai sous le titre « Le cul-de-sac…à moins que… », je concluais en ces termes : « À mon sens, nous avons atteint un point de non-retour…à moins que les trois partis souverainistes se fusionnent. Toutefois, une condition devra faire l’unanimité, à savoir une déclaration officielle de processus d’accession à l’indépendance du Québec nettement inscrite dans le règlement numéro 1 du nouveau parti. »
Malgré le désabusement engendré par les nombreuses tergiversations dans lesquelles le PQ nous a conduit depuis sa création, il faut se rappeler qu’il est né de la « fusion » de trois partis, à savoir le MSA, le RIN et le RN, et ce, sans qu’il ne soit question de « sabordage » de l’un ou de l’autre parti. Dans mon livre à moi, la fusion incarne la voie de l’avenir…le sabordage, l’échec.
Toutefois, comme dirait le proverbe, « il y a loin de la coupe aux lèvres » et ce n’est pas pour demain la veille que nous assisterons à cette fusion! Néanmoins, puisque nous en sommes rendus là, il faut bien commencer par un chemin quelconque…Et, en ce qui me concerne, nous devons éviter de tomber dans le piège des décisions « dangereusement extrémistes » mais plutôt tenter d’atteindre l’équilibre qui nous permettrait d’unir les forces souverainistes au lieu de les amputer dès le départ d’un membre essentiel à leur survie.

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Henri Marineau2032 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    1 juin 2013

    Eh bien justement mon cher monsieur Marineau, voyez par vous-même à quoi le sabordage du RIN a mené tout le mouvement indépendantiste aujourd'hui: le néant électoraliste où le PQ entraîne malgré lui (ou non) la cause indépendantiste elle-même! Et le RIN s'est sabordé : tentez-vous de manipuler ce qui est historique monsieur Marineau?
    Une autre fusion pour mener à des résultats semblables dans 50 ans? Non mais vous vous voulez rire ou quoi?
    Le PQ ne fera jamais l’indépendance et la notoriété de la cause indépendantiste devra trouver sa locomotive ailleurs.
    Quand bien même qu’on me sorte trois mille cinq cent pages d’arguments, personne ne peut se battre contre l’écœurement de l’électorat à l’endroit du PQ entraînant dans sa chute aux abîmes la cause de l’indépendance nationale, qui ne cesse de s’accentuer vers le bas avec le PQ depuis le 4 septembre 2012.
    Je laisse le soin au temps donner raison à ce que j’ai écris et que j’assume entièrement! Niez la réalité et elle finira toujours par vous rattraper que vous le vouliez ou non. Et soit dit en passant, je n'ai jamais écrit que le PQ doit se saborder, je dis que le mouvement indépendantiste doit le sacrifier. Nuance importante. Lorsque la gangrène s'attaque à un pied, vaut mieux couper le pied en question que de risquer une mort atroce dans la douleur du corps entier. C'est ce que veux faire comprendre à tout le mouvement indépendantiste du Québec.
    Faites-en ce que vous en voulez, moi je suis ailleurs tout comme Jacques Parizeau l’a fait soit dit en passant!

  • Archives de Vigile Répondre

    31 mai 2013

    Il semble avoir eu confusion sur l'auteur de l'article présent "La fusion plutôt que le sabordage", qui est de Henri Marineau, de qui je viens de recevoir un courriel pour me faire remarquer la critique que je m'adresse à moi-même, ce qui est assez loufoque avouons-le...
    Pourrait-on rééditer l'article présent en le rendant à son auteur véritable s.v.p., monsieur Henri Marineau?
    Normand Perry.