La nécessité incontournable d'un leader charismatique

Que serait devenu le mouvement indépendantiste sans René Lévesque?

Tribune libre

D’entrée de jeu, je vous propose cette citation de Charles de Gaulle, extraite du « Fil de l’épée », publié pour la première fois en 1932 et l'un des livres les plus célèbres du futur général, laquelle citation a paru ce matin du 29 mai en haut de page d’accueil de la tribune libre de Vigile :
« Que les événements deviennent graves, le péril pressant, que le salut commun exige tout à coup l’initiative, le goût du risque, la solidité, aussitôt change la perspective et la justice se fait jour. Une sorte de lame de fond pousse au premier plan l’homme de caractère ».
À la suite de la lecture de cette réflexion de l’ex-président de la France, j’ai tout de suite accroché sur l’expression « homme de caractère » que j’ai associée à ce que plusieurs appellent, et j’en fais partie, le « leader charismatique »…un concept souvent mis au rancart par un certain courant le qualifiant d’accessoire.
En effet, pour des raisons idéologiques qui incarnent une certaine vérité, plusieurs penseurs préconisent la primauté du groupe socio-politique au leader, alléguant qu’il appartient à la collectivité de prendre sa destinée en main.
Un principe qui, à mon sens, pèche par un certain idéalisme, voire même une utopie, qui pourrait laisser croire que les brebis peuvent se suffire à elles-mêmes sans la présence du pâtre pour les nourrir et les abreuver.
À titre d’exemple, je ne conçois pas qu’un parti politique, de quelque allégeance et de quelque palier que ce soit, puisse espérer attirer vers lui, sans la présence d’un leader charismatique, la mobilisation nécessaire pour faire son nid sur la scène politique, particulièrement, comme c’est le cas pour le mouvement indépendantiste québécois, lorsque « les événements deviennent graves, le péril pressant, que le salut commun exige tout à coup l’initiative, le goût du risque, la solidité ».
« Aussitôt, affirme de Gaulle, change la perspective et la justice se fait jour. Une sorte de lame de fond pousse au premier plan l’homme de caractère ». En d’autres termes, l’accession à l’indépendance du Québec ne pourra se réaliser que le jour où surgira de quelque part cette « lame de fond » entraînée par cet « homme de caractère [le masculin englobant le féminin], ce leader charismatique dont la vision reflète un projet de société qui rejoint la majorité de la collectivité québécoise…À titre d’illustration, demandez-vous si le mouvement souverainiste québécois aurait pris une telle envergure sans le charisme de René Lévesque!
Dans ce contexte, il est à espérer qu’un jour pas trop lointain émerge de quelque part cet « homme de caractère » dont le charisme allié à ses convictions sauront enfin guider les Québécois vers leur libération pour qu’enfin « change la perspective » et que
« la justice se fasse jour » envers le peuple du Québec!

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Henri Marineau2032 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    31 mai 2013

    Est-ce que le charisme de M. Lévesque nous a donné un pays? Non. Idem pour messieurs Parizeau, Bouchard. Moi les grands parleurs petits faiseurs je n'y crois pas.
    Alors ne serait-il pas mieux de travailler avec ce que nous avons mis en place avec le PQ, car Mme Marois a fait l'unanimité dans son parti pour être cheffe. Les grands hommes de ce monde comme vous dites ont pour la plupart trichés, menti commis des fautes irréparables et ils n'ont pas été tous très brillants malgré leur charisme, ce que j'appelle des apparences trompeuses(charisme).
    Une autre petite question : Est-ce que M. Couillard a du charisme? Non. Pourtant il est le préféré actuellement. Est-ce à dire que les Québécois préfèrent les manipulateurs? Je crois que oui malheureusement. C'est donc dire que le charisme et l'apparence d'une personne n'ont pas de lien avec la réussite.
    Peut-être qu'il serait plus sage de penser que Mme Marois est plus rusée que les autres et qu'il faudrait lui faire confiance. Mme Marois s'adapte aux circonstances puisqu'elle a hérité d'un parti en décrépitude qu'elle a revitalisé, elle a hérité d'un trou béant de dettes du PLQ et elle a hérité d'un conjoncture économique de récession mondiale qui persiste présentement.
    Ne serait-il pas plus approprié de faire un analyse plus juste de ce qu'elle a hérité comme problèmes au lieu de toujours la condamner et la juger et douter d'elle parce qu'elle est un femme? Vos citations datent d'un siècle passé où seuls les hommes régnaient sur la politique et ils l'adaptaient à leur sexe et à leur fonctionnement de maître du monde. Est-ce qu'ils détenaient la vérité? Non. C'est pas pour rien qu'on dit où il y a de l'homme il y a de l'hommerie. Et plus ça chanqe plus c'est pareil(collusions à Montréal, Laval et partout au Québec).
    Il est là le problème des indépendantistes, jamais satisfaits de ce qu'ils ont, ainsi ils mettent leur efforts et leur énergie à chercher un chef charismatique au lieu de travailler sur l'indépendance du Québec. C'est l'union qui fait la force et non la dispersion des idées et des efforts collectifs qui nous garde dans un cul-de-sac permanent.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 mai 2013

    Juste vous dire que vous avez tellement raison. La semaine dernière j'ai fait le même commentaire sur le huff. suite à un article et j'ai reçu des réponses à mon commentaire qui allait dans le même sens que votre papier qui me sidéraient. Effectivement pour attirer une population sur une conviction telle que le Québec doit devenir un Pays, il est certain que la personne doit avoir ce charisme qu'avait René Lévêsque. Ce charisme c'est un mélange de fierté, humilité, de combattant, d'honnêteté, de peur aussi juste assez pour faire les choses du mieux que l'on peut mais qui n'est pas un frein, le charisme c'est le courage dans les yeux.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    30 mai 2013

    J'avais retenu cette citation pour mon texte (Un milliardaire Patriote), pour finalement la retenir, de peur de trop en mettre. Mais je pense qu'elle se place très bien en lien avec votre texte :
    "Un peuple qui prend conscience du péril produit le génie" (F. Nietzsche)
    JCPomerleau