Le PQ à travers ses chefs

La flamme est maintenant ravivée

Une telle occasion risque de ne jamais plus se reproduire

Tribune libre

Si on exclut les quatre chefs intérimaires, à savoir Guy Chevrette, Louise Harel, François Gendron et Stéphane Bédard, le Parti Québécois a vu huit chefs se succéder à sa tête entre 1968 et 2015 :

1968-1985 René Lévesque
1885-1987 Pierre Marc Johnson
1988-1995 Jacques Parizeau
1995-2001 Lucien Bouchard
2001-2005 Bernard Landry
2005-2007 André Boisclair
2007-2014 Pauline Marois
2015- Pierre Karl Péladeau

Huit chefs en 47 ans d’existence, soit une moyenne de quelque 6 ans de chefferie par chef. Par contre, si on laisse de côté le fondateur du Parti, René Lévesque, qui a occupé la chefferie de son parti pendant 17 ans, et l’arrivée récente de Pierre Karl Péladeau, la moyenne tombe à 4,8 années, soit 29 ans pour les 6 autres chefs. Enfin, abstraction faite de Pierre Marc Johnson et André Boisclair « qui n’ont fait que passer », on arrive avec un peloton de tête composé de Jacques Parizeau, Lucien Bouchard, Bernard Landry et Pauline Marois.

Par contre, parmi ces quatre chefs, à mon avis, seul Jacques Parizeau (7ans de chefferie) avait les convictions nécessaires pour viser l’indépendance du Québec, ce qu’il vint à un cheveu de réussir en 1995. De son côté, il faut concéder à René Lévesque (17 ans à la chefferie) qu’il a eu le courage de fonder un parti qui visait la souveraineté politique du Québec.

Il aura donc fallu 20 ans, soit depuis le départ de Jacques Parizeau de la scène politique active du Québec, pour que le PQ se donne enfin un chef qui manifeste clairement qu’il veut faire du Québec un pays en la personne de Pierre Karl Péladeau…et 47 ans depuis la création du parti!

C’est extrêmement long 47 ans dans la vie d’un partisan de la première heure d’autant plus que les méandres empruntés par certains chefs du PQ ont laissé des traces douloureuses dans le cœur de plusieurs de ces partisans.

Il n’est donc pas surprenant que l’arrivée de PKP suscite un tel engouement compte tenu de ses convictions profondes en l’accession du Québec à son indépendance, le premier chef depuis 20 ans qui ose affirmer haut et fort qu’il est venu en politique pour faire du Québec un pays.

La flamme de René Lévesque, après des décennies de tergiversations partisanes, est maintenant ravivée…à nous d’accompagner PKP dans son ascension vers l’indépendance du Québec! Une telle occasion risque de ne jamais plus se reproduire…

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Henri Marineau2033 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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5 commentaires

  • André Lafrenaie Répondre

    2 août 2015

    Bernard Landry s'est ligué avec Lucien Bouchard et bien d'autres soi-disant souverainistes contre Jacques Parizeau pendant la campagne référendaire de 1995. Il a poussé Parizeau à démissionner le lendemain du référendum. Il n'a concrètement rien fait de plus que Bouchard, c'est-à-dire rien du tout, pendant qu'il était premier ministre pour nous amener à l'indépendance. Il a sûrement démissionné parce qu'il craignait que les militants souverainistes comprennent de plus en plus qu'il ne voulait pas plus que Bouchard faire l'indépendance du Québec, et parce qu'il savait bien que son ou ses successeurs (Boisclair, Marois) ne la feraient jamais eux non plus. Il avait ainsi tout le beau jeu pour démissionner en jouant à la vierge offensée devant le vote de confiance de "seulement" 76,2 % des délégués péquistes à son endroit...

  • Archives de Vigile Répondre

    2 août 2015

    Le pire qui a jeté le projet de pays aux poubelles et qui s'est travesti pour les fédéraux et Démarrais de ce monde n'est nul autre que Lucien Bouchard qui se vend au plus offrant et qui a fait reculé notre cause de 12 ans et plus, pour moi Bouchard a toujours été un fédéraliste je n'ai jamais eu confiance en ce dictateur.Je me demande comment un homme intelligent brillant et alerte comme Parizeau a eu confiance en cet homme de mauvaise foi envers les Québécois preuve à l'appuie il a erré avec la Bombardier qui est une libérale fédérale et une admiration inconditionnelle envers Charest et qui était démoralisé par Charbonneau à cause des scandales attribués aux libéraux à tous les jours déclarées lors des audiences,Comme les anglais disent (Can of worms)

  • Henri Marineau Répondre

    29 juillet 2015

    @ Pierre Cloutier
    Je veux bien admettre que Bernard Landry ait réussi à faire adopter "une plate-forme électorale carrément indépendantiste, à savoir, préparer avec ses partenaires souverainistes, un projet de pays accompagné d’un budget du Québec souverain, de le présenter à la population lors de l’élection et de tenir un référendum dans le mandat"...Toutefois la question que je me pose, c'est pourquoi n'est-il pas demeuré chef du parti avec la majorité qu'il avait obtenue au congrès!...

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    29 juillet 2015

    "…à nous d’accompagner PKP dans son ascension vers l’indépendance du Québec "
    Oui, bien sûr! Et il faut reconnaître que l'enthousiasme de M. Péladeau ne se dément pas dans ses interventions permanentes sur F: ne manque pas l'occasion de démontrer comment le Québec pays nous servirait mieux que dans ce Canada qui utilise nos députés fédéraux pour nous nuire.
    Or, soyons bien sûr patients, because mariage, mais nous devenons craintifs face au silence qui entoure la création de l'Institut sur l'indépendance du Québec, qui devra servir d'outil pédagogique face à ceux dont "la flamme reste à raviver". Même l'arrivée de Jean-Martin Aussant, qu'on aurait souhaitée comme catalyseur dans ce projet, nous laisse sur notre appétit.

  • Pierre Cloutier Répondre

    28 juillet 2015

    Vous écrivez cela parce que vous n'avez pas milité au Parti Québécois et que vous n'avez pas, entre autres, pris part au congrès de juin 2005, où les militants de la base, à la suite de la Saison des idées lancée par Bernard Landry en 2004, ont voté le "projet de pays", qui, pour la première fois depuis sa fondation, avait une plate-forme électorale carrément indépendantiste, à savoir, préparer avec ses partenaires souverainistes, un projet de pays accompagné d'un budget du Québec souverain, de le présenter à la population lors de l'élection et de tenir un référendum dans le mandat. Si vous voulez vérifier tout cela, vous pouvez le faire, mais vous aurez de la difficulté à me contredire. Malheureusement, après la démission de Bernard Landry, André Boisclair et Pauline Marois ont jeté le projet de pays aux poubelles lors des élections de 2007 et 2008, violant et le programme et les statuts. Il a fallu attendre 6 ans - alors que les statuts du parti prévoient un délai maximal de 4 ans - jusqu'en 2011 pour avoir un programme, basé cette fois, sur la gouvernance provinciale déguisée en gouvernance dite "souverainiste" avec le résultat de qu'on l'on connait. Ce qui me chagrine le plus, monsieur Marineau, c'est d'être obligé de répéter la même chose des dizaines de fois pour que les militants comprennent. Vous qui avez été enseignant, vous devriez comprendre c'est quoi la rigueur, n'est-ce pas? J'ai tout expliqué cela pendant des années ici même sur Vigile et dans un livre intitulé : Indépendance : le PQ a trahi ses militants. C'est vrai que Parizeau a fait un référendum rapide, mais l'offre d'association économique n'était pas au programme. Ce n'est pas cela que les militants avaient voté. Rares sont les chefs qui ont respecté le programme et la volonté des militants de la base. Seuls Pierre-Marc Johnson avec son affirmation nationale et Bernard Landry avec son projet de pays ont toujours respecté le programme et la volonté des militants. Lévesque, avec le beau risque, Bouchard avec ses conditions gagnantes, Boisclair avec sa "feuille de route" provinciale et Pauline avec sa gouvernance souverainiste lors de l'élection de 2008 ont tous trahi les militants.