La fin des barricades au pays

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Pourquoi cette impunité envers ces Indiens qui ne respectent pas la loi ?


Les deux dernières barricades autochtones qui paralysaient une partie de l’économie canadienne ont été démantelées jeudi, mais non sans remous, alors que les Mohawks ont bloqué l’entrée du pont Honoré-Mercier durant près d’une demi-heure.  


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La communauté mohawk a tenu un point de presse, où ils ont dit faire un acte de « bonne foi » en démantelant leur barrage sur le chemin de fer.

Photo Agence QMI, Maxime Deland

La communauté mohawk a tenu un point de presse, où ils ont dit faire un acte de « bonne foi » en démantelant leur barrage sur le chemin de fer.




Dans un acte de « bonne foi », les Mohawks ont levé leur barrage qui bloquait l’accès aux trains de banlieue sur le chemin de fer de Kahnawake depuis 27 jours.  


« Comme les chefs héréditaires wet’suwet’en prennent présentement le temps de délibérer sur l’entente de principe, nous avons décidé de relocaliser notre camp au pied du pont Mercier », a déclaré Joe Deom, porte-parole du groupe.  



Les protestataires de la réserve de Listuguj, en Gaspésie, ont aussi défait leurs installations.

Capture d'écran, TVA Nouvelles

Les protestataires de la réserve de Listuguj, en Gaspésie, ont aussi défait leurs installations.




Un peu plus tard, les protestataires de la réserve amérindienne de Listuguj, en Gaspésie, ont aussi défait leurs installations. Les trains ont même pu y circuler en soirée.  


Depuis près d’un mois, des Autochtones d’un peu partout à travers le Canada ont pris en otage les circuits ferroviaires en soutien à la communauté wet’suwet’en, en Colombie-Britannique. Celle-ci s’oppose à l’occupation de la Gendarmerie royale du Canada et au projet de Coastal GasLink, qui prévoit installer des pipelines sur son territoire.  


Importants impacts  


Les contrecoups financiers de ce blocus ont été très importants. À titre d’exemple, la Société du chemin de fer de la Gaspésie a enregistré des pertes d’un demi-million de dollars et a dû mettre à pied la moitié de ses 30 employés.  


Le 25 février, une injonction du Canadien Pacifique (CP) afin de faire tomber les barricades, ainsi que des déclarations du premier ministre François Legault – selon lesquelles les Mohawks détenaient des armes d’assaut – avaient mis le feu aux poudres. Ces derniers n’avaient pas respecté l’ordre de la cour.  


Jeudi, exo n’était pas en mesure de confirmer à quel moment le service sur la ligne Candiac serait rétabli, attendant l’autorisation du CP. La société n’a pas répondu à nos questions, jeudi.  


Négociations positives  





Photo Agence QMI, Maxime Deland




Dimanche, une entente de principe entre des représentants wet’suwet’en et le gouvernement canadien a calmé le jeu. Des blocus ont été démantelés depuis.  


« On s’attend à ce que [nos] négociations, qui sont positives depuis longtemps, arrivent à une solution », a affirmé jeudi à Toronto Justin Trudeau, sans donner plus de détails.  



Un cortège d’une dizaine de camions et d’une quarantaine de manifestants de Kahnawake s’est déplacé sur la route 132, à l’entrée du pont, après la levée du blocus.

Photo Agence QMI, Maxime Deland

Un cortège d’une dizaine de camions et d’une quarantaine de manifestants de Kahnawake s’est déplacé sur la route 132, à l’entrée du pont, après la levée du blocus.




L’injonction venait quant à elle à échéance jeudi. Peu après 13 h, un cortège d’une dizaine de camions s’est déplacé sur la route 132, à l’entrée du pont. Ils se sont positionnés de façon à bloquer la circulation dans les deux directions, créant un bouchon monstre.  


Un tracteur soulevant ce que les Mohawks appellent leur « feu sacré » a mené le bal devant une quarantaine de protestataires qui chantaient. Ces derniers se sont arrêtés au milieu du trafic avec drapeaux et banderoles.   


Le campement est désormais visible de la route. Une banderole, des bottes de foin, une cabane de pêche et des palettes de bois y sont apparentes.  


« Nous sommes satisfaits [...]. Les effets négatifs qu’ont eus ces blocus, notamment sur les usagers du transport en commun et sur l’économie, sont déplorables. Il faut trouver des solutions pour que ça ne se reproduise plus », a réagi jeudi François Legault.  


– Avec la collaboration d’Antoine Lacroix et de Kathryne Lamontagne




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