Celle qui pourrait devenir présidente des États-Unis, Hillary Clinton, née Rodham, descend par les femmes de l’apothicaire parisien Louis Hébert, le premier colon de Québec, et d’un pionnier de Montréal, Nicolas Godé (nom devenu Gaudet au fil des générations). En 2011, elle a d’ailleurs aperçu la face québécoise occulte de l’Amérique en visionnant en direct, à la Maison-Blanche, l’assassinat de Ben Laden auquel prenait part Matt Bissonnette.
Hillary Clinton et Matt Bissonnette figurent parmi plus de 80 personnalités, surtout américaines, dont des ancêtres vécurent dans la vallée du Saint-Laurent ou parfois en Acadie, que le sociologue et journaliste Jacques Noël présente, avec autant de savoir généalogique que de verve, dans son essai La diaspora québécoise. Il s’agirait d’un exercice futile consacré à des gens dont beaucoup connaissent à peine le Québec et ne parlent nullement français si la dimension mythique du phénomène ne ressortait pas.
À l’exemple de l’anthropologue Serge Bouchard qui a tant valorisé notre diaspora, Noël donne à son livre un sens capital : « Voir autrement notre place en Amérique ». Il revient sur Jack Kerouac, dont les racines québécoises étaient déjà bien connues et qui, en tant qu’écrivain novateur, en exprima le plus intensément la résonance affective. En outre, il nous révèle des cousins insoupçonnés qui contribuent à façonner la légende très actuelle et très populaire du continent, sinon du monde.
« Yes, we can ! », le slogan progressiste de Barack Obama qui témoigne que, si un Noir peut devenir l’homme le plus puissant de la planète, une foule de choses devraient aussi changer, a été forgé par son rédacteur de discours Jon Favreau, natif du Massachusetts, dont les ancêtres avaient vécu à Boucherville. Parmi ceux de David Plouffe, l’organisateur qui a fait élire Obama à la présidence des États-Unis en 2008, deux s’étaient mariés à Sorel en 1847.
L’ascendance québécoise ne connaît d’ailleurs pas de frontières raciales. En plus d’ancêtres noirs louisianais, Beyoncé, la star mondiale de la chanson, descend de Pierre-François Olivier, marié à Trois-Rivières à Joséphine Duplessis en 1749. Elle affiche fièrement l’accent aigu de son nom, à la différence de Céline Dion qui, aux États-Unis, cache le sien.
> Lire la suite de l'article sur Le Devoir
La face québécoise de l’Amérique
Le sociologue Jacques Noël dévoile l’influence mondiale de notre diaspora
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé