La défaite de l'arrogance

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L'avenir de la CAQ compromis

La Coalition avenir Québec et son chef ont payé pour leur arrogance lors de l'élection complémentaire dans le comté de Chauveau. Et cette défaite porte d'abord la signature de François Legault.
Échapper une majorité de près de 10 000 voix, qui plus est dans une place forte qui a voté pour l'ADQ de Mario Dumont, annonce des remises en question pour la deuxième opposition. Gérard Deltell était le roi du comté, mais Chauveau a déjà choisi l'ineffable Gilles Taillon en 2007, ce qui démontre à quel point c'est un terrain fertile pour ce parti.
Dans le comté de Jean-Talon, la CAQ a également reculé et son score tournait autour de 15% en soirée (20% en 2014).
François Legault a commis une erreur magistrale en voulant transplanter dans la région de Québec l'ex-vedette de la télé Jocelyne Cazin. Il est inconcevable que la Coalition n'ait pas cherché à dégoter un candidat local pour une élection complémentaire prévue depuis des mois.
La seconde erreur a été de l'annoncer trop tôt. Les libéraux ont eu le flair pour recruter Véronyque Tremblay, une journaliste connue qui a joué à fond la carte de la proximité avec les électeurs. La défaite dans Chauveau est celle du chef et non de la candidate caquiste qui a vécu une immersion pendant deux mois.
Plus fondamentalement, il est clair que le parti de François Legault a un problème de contenu. Le gouvernement libéral applique son programme électoral pendant que le Parti québécois se donne un vernis économique. Prise en sandwich, la CAQ devra se redéfinir ou retrouver ses racines. Le parti s'est toujours présenté comme le défenseur de la classe moyenne. Or, la classe moyenne, très présente dans Chauveau, lui a tourné le dos lors de cette partielle.
Les bonzes de la CAQ affirment que le chef, qui a fondé le parti, n'est nullement contesté de l'intérieur. C'est vrai, mais certains vont se poser des questions sur son leadership et sa capacité à emporter les prochaines élections. François Legault a choisi de consacrer une dizaine d'années à la politique et il n'est pas du genre à s'accrocher à tout prix.
Du côté du Parti québécois, le nouveau chef, Pierre Karl Péladeau peut se réjouir d'avoir fait bouger les chiffres de son parti, bien que les gains soient modestes.
Quant aux libéraux de Philippe Couillard, ils viennent de recevoir leur bulletin de fin d'année. Normalement, une élection partielle permet aux électeurs de sanctionner le gouvernement sur des mesures impopulaires car les conséquences sont minimes.
Malgré des compressions douloureuses, les libéraux sont convaincus plus que jamais qu'ils sont en phase avec la majorité de la population. Philippe Couillard peut entrevoir son été en sifflotant.


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