La cupidité des fonds vautours fait boomerang : non, il y a une limite au pouvoir d’un tyran !

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Le point de bascule approche à grands pas

L’immense scandale autour de la tentative des Etats-Unis de recouvrer auprès de l’Argentine la folle somme revendiquée par le fonds vautour NML Capital de Paul Singer – à un taux de profit de 1608 % sur six ans – représente la proverbiale goutte qui fait déborder le vase.
Contrairement à ce qui s’est passé des milliers de fois dans le passé lorsque les mégaspéculateurs sont sortis indemnes des souffrances et de la mort qu’ils avaient infligées à des millions de personnes, cette fois-ci l’administration américaine, la Cour Suprême des Etats-Unis et le fonds vautour en question se heurtent à une résistance manifestement intransigeante et inattendue : l’ensemble de l’Amérique centrale et du Sud se range derrière l’Argentine pour dire « non ».
Le culot immense avec lequel le fonds vautour NML Capital, avec l’assistance de la justice américaine, cherche à encaisser un profit de 1608 % sur des obligations pourries achetées 48 millions de dollars lors de l’insolvabilité de l’Argentine, et pour lesquelles il réclame actuellement le paiement à leur valeur nominale, soit plus de 832 millions – quand bien même cela ferait capoter la restructuration de la dette conclue avec 93 % des créanciers et replongerait l’Argentine dans la faillite – braque les projecteurs sur le caractère du système actuel.
Le système dit « de la mondialisation » n’est qu’une gigantesque arnaque à la Madoff, une frauduleuse pyramide de Ponzi [1]. Rien ne serait plus absurde que de qualifier de réclamation honnête l’exigence d’un fonds vautour. On pourrait tout aussi bien prononcer l’acquittement d’un enfant qui a tué ses parents et qui plaide la clémence au motif qu’il est orphelin.
(Suit une description du soutien international à l’Argentine, et le fait que les négociations avec les fonds vautours vont se poursuivre le lundi 7 juillet.)
(…) Toutefois l’histoire ne se terminera pas avec la rencontre du 7 juillet avec le « négociateur extraordinaire ».
Du 15 au 16 juillet se dérouleront au Brésil le sommet des cinq pays membres des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), de même que la réunion des 33 pays membres de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (Celac) qui devrait, d’après l’ambassadeur chinois au Brésil Li Jinzhang, inaugurer une nouvelle phase de la coopération entre la Chine et l’Amérique latine. Car au sommet des chefs d’Etat des BRICS participeront aussi les chefs d’Etat des pays latino-américains. Seront discutés, entre autres, le renforcement de la coopération et l’officialisation des relations entre l’Union économique eurasiatique (UEA) et le Mercosur. Ensuite, le président russe Poutine et son homologue chinois Xi Jinping tiendront de nombreuses rencontres bilatérales.
Vladimir Poutine effectuera une visite d’Etat en Argentine peu avant le sommet des BRICS, et Xi Jinping peu après. On s’attend donc à de nombreux accords officiels, y compris un accord sur la création d’une banque de développement des BRICS et un pool de monnaies. Même avant le sommet, différents accords de commerce et de coopération dans les monnaies nationales, en dehors du dollar, ont été finalisés. Il est à prévoir que la question d’un nouveau système financier et d’un ordre économique mondial plus juste se trouvera à l’ordre du jour de toutes ces rencontres.
Le contraste entre la géométrie de la région transatlantique et celle de la région eurasiatique-pacifique ne pourrait être plus clair. La zone dominée par l’Empire britannique, c’est-à-dire Londres, Wall Street, l’OTAN et l’UE, n’a pas beaucoup à offrir si ce n’est la confrontation militaire avec la Russie et la Chine, ainsi qu’une politique d’austérité brutale au profit des banques et des fonds vautours. La nouvelle alliance d’Etats souverains en Eurasie et en Amérique latine, par contre, qui se regroupent autours des BRICS, engage une coopération économique, politique et culturelle répondant à leur intérêt mutuel. Ils se retrouvent dans une perspective commune d’un futur meilleur.
Il est de l’intérêt de tous les Etats de cette planète, y compris l’Allemagne et les Etats-Unis – notamment de par la promesse de la Révolution américaine et de la Constitution des Etats-Unis – de travailler ensemble sur cette idée du futur et de briser une fois pour toutes le pouvoir tyrannique de l’Empire britannique.
[1] Immigré italien, Charles Ponzi arrive en 1920 aux Etats-Unis et y monte une société qui exploite une aberration commerciale entre l’Italie et les Etats-Unis sur les coupons-réponses internationaux. Ponzi achète ces vignettes en Italie, les échange contre des timbres américains dont la valeur est plus élevée, et les revend contre du cash. Capital de base en poche, il propose alors à ses proches d’en profiter à leur tour et leur assure un rendement de 50% sous quarante-cinq jours. Impensable ? Tant que les nouveaux investisseurs attirés par de tels gains accourent, la combine marche, surtout parce que l’attrait du gain les fait marcher…
Helga Zepp-LaRouche
Présidente internationale de l’Institut Schiller


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