La course est lancée au PQ

Véronique Hivon se rangera-t-elle derrière Alexandre Cloutier?

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Les présumés candidats cherchent des appuis

Moins de 24 heures après le départ abrupt de Pierre Karl Péladeau, la course à la chefferie du Parti québécois (PQ) s’est mise en branle. La garde rapprochée d’Alexandre Cloutier — considéré comme un des favoris — croise les doigts pour que Véronique Hivon se rallie une nouvelle fois, mais la députée de Joliette songe à se porter candidate.

La décision de Véronique Hivon de plonger ou non dans la course pèse lourd dans la balance. La présence d’un tandem Cloutier-Hivon pourrait dissuader les autres candidats pressentis — Martine Ouellet, Nicolas Marceau, Jean-Martin Aussant — de tenter leur chance, suggère-t-on. «Il n’y aurait pas de course coûteuse. Il y aurait un couronnement. Les [péquistes] pourraient rapidement concentrer leurs attaques sur le gouvernement libéral», indique un membre influent du parti.

En parallèle, le chef de la jeune formation Option nationale (ON), fondé par Jean-Martin Aussant, verrait d’un bon oeil le retour d’Aussant au PQ. Sol Zanetti ouvre la porte à une fusion d’ON et du PQ advenant un retour de l’ancien député, considéré comme un des meilleurs atouts du mouvement indépendantiste. « À Option nationale, on ne le verrait pas du tout comme une trahison si Aussant allait présenter au Parti québécois les idées qu’il a défendues au sein d’ON », affirme-t-il.

Jean-Martin Aussant représenterait un «atout» pour le PQ, estime la députée Martine Ouellet. « C'était un atout pour le Parti québécois et ça pourra encore être un atout au PQ, a-t-elle dit à La Presse Canadienne. Mais à quel poste et comment, je pense qu'il faisait partie de notre équipe et je pense que malgré son départ, le PQ et lui, on partage un grand nombre de valeurs et d'idéaux.»

En privé, les péquistes considèrent comme acquise la candidature d’Alexandre Cloutier. Le député de Lac-Saint-Jean s’était illustré en terminant deuxième (avec 29% des voix) dans la course à la chefferie de 2015. Martine Ouellet, elle, avait terminé troisième. Si elle se présente, elle devra peut-être affronter Véronique Hivon, étoile montante du PQ qui a piloté la Loi concernant les soins de fin de vie.

L’effet Hivon

L’entrée en scène de la députée Hivon brouillerait les cartes, conviennent des stratèges péquistes. «Si elle plonge, elle enlève [à Alexandre Cloutier] le tiers, voire la moitié de ses appuis», fait valoir un membre du parti qui est hors de l’orbite de Véronique Hivon.

La députée de Joliette, elle, écarte à ce moment-ci tout scénario dans lequel est jouerait le rôle de «faiseur de roi». Ni pour Alexandre Cloutier ni pour Jean-Martin Aussant.

Véronique Hivon étudie sérieusement la possibilité de prendre part à la course à la direction du PQ. «Il y a une réflexion à faire et je vais la faire», a-t-elle répété sur les ondes du 98,5 FM mardi matin. «Il ne faut fermer aucune porte en ce moment […] sur le “qui”, le “quoi” […] et le “pourquoi”», a-t-elle dit. Elle invite le PQ à accepter les candidatures provenant autant de «l’intérieur que de l’extérieur du parti».

Le député de Saint-Jean, Dave Turcotte, estime de son côté que le PQ «n’a pas le luxe de se payer une longue course» assortie de débats. Il n’est «pas contre» un couronnement. Il dissuade seulement le PQ de s’engager dans un débat de consensus, entre des personnes correspondant à un «même profil» et partageant des «mêmes idées». «Avant de présenter, toute personne doit réfléchir à ce qu’elle apporterait de plus ou de différent des autres», a-t-il soutenu.

La députée de Vachon, Martine Ouellet, n’écarte pas la possibilité de sauter dans la mêlée. «Soufflée» par la démission-choc de Pierre Karl Péladeau, elle juge qu’«il est encore un peu trop tôt » pour décider si elle briguera une seconde fois la chefferie du PQ.
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