Stephen Collinson - En moins de six mois, le Congrès américain dominé par les démocrates a réussi à se rendre plus impopulaire que le président George W. Bush qui atteint déjà des records de mécontentement, selon des sondages.
Selon un sondage Gallup publié jeudi, seuls 14% des Américains font confiance au Congrès, le plus bas score jamais enregistré par cet institut, tandis qu'ils sont 32% à être satisfaits de l'action du président George W. Bush.
Un autre sondage Newsweek, également publié jeudi, révèle que 25% des Américains approuvent l'action des parlementaires, tandis que 26% se disent satisfaits de M. Bush, le plus bas niveau enregistré depuis le début de sa présidence en janvier 2001.
«Les Américains sont mécontents de nous, démocrates et républicains, parce que nous ne faisons pas avancer les choses», a dit jeudi le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid.
Mais, ajoutent les responsables démocrates, c'est la faute des républicains qui usent de tactiques pour entraver l'action du Congrès.
«Les républicains réussissent à nous ralentir (dans notre programme) et à bloquer les textes que nous voulons faire adopter», a dit devant la presse Dick Durbin, le responsable démocrate numéro deux au Sénat. «C'est ça le vrai sujet» sur lequel les journalistes devraient écrire, a-t-il ajouté.
Lors des élections législatives de novembre, les démocrates ont pris le contrôle du Sénat, grâce au soutien de deux indépendants, avec 51 voix (sur 100), mais cette courte majorité n'est pas suffisante pour leur donner les coudées franches puisqu'il faut 60 voix pour faire adopter une loi et bloquer l'opposition.
Jeudi, juste avant minuit, le vote de la loi sur l'énergie a cependant été un motif de satisfaction pour les démocrates.
Malgré la pression des constructeurs automobiles, le Sénat a approuvé un texte visant à réduire de 40% d'ici à 10 ans la consommation de carburant des automobiles. Il s'agit du projet de loi le plus significatif jamais voté aux États-Unis depuis 20 ans pour limiter la consommation d'énergie des véhicules.
En revanche, les démocrates ne parviennent pas à faire adopter une vaste réforme de l'immigration, souhaitée par M. Bush, et à imposer une date de retrait des troupes américaines que le président américain refuse catégoriquement.
M. Reid a reconnu la semaine dernière que les démocrates, qui s'étaient rendus maîtres du Congrès avec la promesse de sortir le pays du bourbier irakien, avaient «mis la barre trop haut» en donnant l'impression qu'ils en avaient le pouvoir.
«Il est évident pour nous, et il devient de plus en plus évident pour les Américains, qu'il y a une véritable crise dans le leadership au Congrès parce que rien n'est accompli», a dit le chef de la minorité républicaine à la Chambre des représentants, John Boehner.
Mais les républicains avouent en privé craindre de ne pas recueillir politiquement les fruits du mécontentement de l'opinion publique.
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