MONTRÉAL – La CLASSE a annoncé, lundi, qu'elle refusait de se soumettre à la loi 78 et a appelé à poursuivre les manifestations.

« Ce n'est pas un appel triomphal à défier toutes les lois, mais le droit de manifester est fondamental et ne peut être brimé », a affirmé Gabriel Nadeau-Dubois lors d'un point de presse à la place Émilie-Gamelin.
« Dans une situation d'injustice, l'inaction est synonyme de complicité, a ajouté Jeanne Reynolds, co-porte-parole de la CLASSE. Se soumettre à cette loi, c'est l'accepter.
Accepter cette loi, c'est sanctionner son contenu. Nous assistons à un face à face historique entre le gouvernement et la jeunesse. En nous soumettant, nous reconnaissons l'efficacité de sa répression et le gouvernement gagne. »
L'organisation étudiante a du même coup précisé qu'elle était prête à assumer les coûts des poursuites pénales associées à la désobéissance civile.
La loi spéciale sera dès demain défiée par la CLASSE qui ne divulguera pas le trajet de sa manifestation aux policiers. Le rendez-vous est prévu à 14 h à la place des Festivals.
« Ce n'est pas un appel à la violence, au vandalisme, on ne l'a jamais fait, a affirmé Gabriel Nadeau-Dubois. Il n'y a d'ailleurs aucun lien entre donner son itinéraire et l'allure de la manifestation. »
Les libertés fondamentales d'expression et d'association garanties par les chartes canadiennes et internationales priment sur la loi spéciale, qui « risque fort d'être déclarée inconstitutionnelle dans les prochaines semaines », ont-ils souligné.
« Tous les recours juridiques possibles sont à l'étude » pour faire invalider cette loi sont d'ailleurs à l'étude par les avocats de la CLASSE, ont fait savoir les porte-parole.
Une requête en nullité pourrait être déposée dans les semaines à venir.
La coalition a également lancé un site web, arretezmoiquelquun.com. Un peu plus d'une heure après l'annonce, plus de 450 personnes avaient déjà répondu à l'appel en mettant en ligne leur photo sur le site avec en main un papier indiquant « Je désobéis ».
Plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées derrière les porte-parole qui ont été chaudement applaudis à la fin du point de presse. Environ 150 personnes ont ensuite quitté la place Émilie-Gamelin en marchant dans les rues.
Reconduction de la grève
La CLASSE a par ailleurs lancé un appel à la poursuite de la mobilisation étudiante tout au long de l'été.
« Les membres de la CLASSE tiendront des assemblées générales dans les prochains jours afin de voter la reconduction de la grève jusqu'à la première semaine de reprise des cours, au mois d'août, a dit Gabriel Nadeau-Dubois. À ce moment, une deuxième ronde d'assemblées générales se tiendra afin de relancer la grève dès le but de la session. »
Les moyens nécessaires seront pris à ce moment pour faire respecter les mandats de grève votés démocratiquement, a fait valoir Gabriel Nadeau-Dubois.