Le Conference Board du Canada avait de bien mauvaises nouvelles mercredi pour ceux qui espèrent voir disparaître bientôt les difficultés occasionnées par le plongeon du cours du pétrole brut. Selon le groupe de recherche, l’industrie pétrolière du pays verra ses revenus diminuer de 37 % cette année, affichera une perte avant impôts de 3 milliards et comptera 8000 emplois de moins qu’en 2014.
En outre, il est peu probable que les entreprises se relèvent aussi rapidement qu’aux dernières fortes baisses du prix du pétrole, en 2008 et 2009, a ajouté le Conference Board.
Le cours du brut avait alors reculé considérablement, passant de 140 $US à 33 $US le baril sur une période de six mois. Mais en 2011, il avait déjà regagné le cap des 100 $US le baril.
Le prix du baril de pétrole brut est actuellement inférieur à 48 $US, alors qu’il était de 107 $US en juin.
Selon le Conference Board, le prix du baril ne devrait pas dépasser les 80 $US d’ici 2019. La faiblesse des cours du brut est attribuable à un énorme déséquilibre entre l’offre et la demande. La technologie de fracturation a permis d’accéder à d’énormes volumes de brut dans les formations de schiste aux États-Unis, un des principaux facteurs derrière la surabondance de l’offre.
« La période du pétrole à plus de 100 $US est passée pour l’instant. Maintenant que le génie de la technologie du forage horizontal et de la fracturation hydraulique en plusieurs étapes est sorti de la bouteille, l’industrie américaine sera capable de réagir rapidement et d’augmenter la production si les prix remontent jusqu’à 80 $US, ce qui mettra un plafond ferme sur les prix », a indiqué le Conference Board dans son rapport.
Les projections du groupe de recherche jusqu’à 2019 sont inférieures d’environ 30 $US à celles qu’il avait présentées au premier trimestre de 2014. Les 56 milliards investis en 2014 par les entreprises pétrolières canadiennes « pourraient s’avérer être un sommet pour les investissements pétroliers au Canada », fait valoir le rapport. Les dépenses devraient se chiffrer à environ 44 milliards cette année et à 40 milliards l’an prochain, avec une modeste reprise en 2017.
Plusieurs projets de sables bitumineux ne sont plus économiquement réalisables aux prix d’aujourd’hui. Pour qu’un projet d’extraction du bitume par injection de vapeur soit rentable, le prix du baril doit être d’entre 60 $US et 80 $US. Pour un nouveau projet à ciel ouvert, il doit atteindre entre 90 $US et 100 $US.
Cependant, les projets de sables bitumineux ne peuvent être fonctionnels qu’après de longs préparatifs et des milliards de dollars ont déjà été investis dans certains d’entre eux. Conséquemment, la production d’ensemble devrait avancer cette année à 3,8 millions de barils par jour, comparativement à 3,5 millions de barils par jour l’an dernier.
PÉTROLE
La chute des prix se fera sentir longtemps, selon le Conference Board
L’industrie canadienne comptera 8000 emplois de moins en 2015
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