La chambre noire de Paul Desmarais

L'affaire Desmarais



Au moment où vous lisez cette chronique, je suis en voyage à Haïti parmi une population, qui se trouve aux antipodes des ultra-privilégiés que sont les Desmarais de la Power Corporation et leurs « amis » politiciens ou gestionnaires de fonds publics.
Ce que je fais à Haïti aujourd’hui ? Je vous le dirai la semaine prochaine, c’est promis.
Pour l’instant, je vais vous expliquer le titre de cette chronique. Il fait référence à La chambre noire de Longwood, un livre de Jean-Paul Kauffmann, paru en 1997, au sujet des dernières années de Napoléon Bonaparte, et qui s’est fait décerner le prestigieux prix Goncourt. Paul Desmarais a probablement lu ce livre, que je vous recommande, puisqu’il est un admirateur de Napoléon, si j’en crois la biographie signée par Dave Greber.
Paul Desmarais, ce génie des affaires, a compris que le pouvoir de l’argent vaut mieux que celui des urnes. En démocratie, un politicien peut toujours perdre son poste au lendemain d’une élection. Un homme fabuleusement riche, lui, est presque certain de garder sa fortune. Mieux : il est presque certain que plusieurs politiciens voudront devenir ses amis.
Jouer des deux côtés
Napoléon, déchu, a fini prisonnier sur l’île de Sainte-Hélène. Ce triste sort ne risque pas d’arriver à Paul Desmarais. Son pouvoir est moins absolu que celui de l’empereur, mais il est non moins considérable… L’actuel président français, Nicolas Sarkozy, que sa petite taille et son énergie nerveuse font ressembler à un Bonaparte, est lui aussi un bon ami de Paul Desmarais. Et en comparaison de Nicolas Sarkozy, Jean Charest, c’est de la petite bière…
Sarkozy a même honoré Paul Desmarais de la grand-croix de la Légion d’Honneur : la plus haute récompense créée par Napoléon Bonaparte. Ironie : Nicolas Sarkozy a aussi remercié son ami Paul en se prononçant en faveur de l’unité canadienne… Je me demande ce que Napoléon aurait pensé de cet appui du couple Desmarais/Sarkozy à un état du Commonwealth, qui étouffe ce qui reste de la France en Amérique.
N’est-ce pas Paul Desmarais qui, depuis les Bermudes, rappela à l’ordre le premier-ministre Daniel Johnson au lendemain du « Vive le Québec libre ! » du général de Gaulle, en 1967 ? N’a-t-il pas réorienté la ligne éditoriale d’un grand quotidien soit disant « voué à la défense des intérêts des Canadiens français », La Presse, pour en faire le maître de l’autocensure et des listes noires ? Le fédéralisme à tout prix de ce journal a contribué à augmenter l’impuissance relative du Québec par rapport au Rest of Canada. Ne serait-ce pas beau si la reine d’Angleterre anoblissait ce grand citoyen ? Il pourrait combiner sur sa poitrine une distinction napoléonienne et un titre décerné par les ennemis jurés de Napoléon.
Charest et la réalité…
Avec son mini-Versailles de la Malbaie, Paul Desmarais me fait moins penser à Napoléon qu’à Louis XIV entouré de courtisans poudrés.
Parmi les « amis » de Paul Desmarais venus se « reposer » à Sagard, il y Michael Sabia, qui n’a rien fait pour éviter les apparences de conflits d’intérêt. M. Sabia gère notre bas-de-laine, la Caisse de dépôt, qui a récemment perdu plusieurs dizaines de milliards de dollars sous la gouverne de Henri-Paul Rousseau, qui est devenu ensuite un employé de la Power Corp.
Il ne reste plus au châtelain de Sagard qu’à inviter François Legault, de la CAQ, la grande coalition du n’importe qui, accompagné de « Wild » Bill Johnson, ancien pourfendeur de la loi 101.
Quant à Jean Charest, au lieu de Sagard, je lui suggère d’aller se ressourcer dans des familles d’assistés-sociaux pour reprendre un peu contact avec la réalité.


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