L’orage gronde en Europe

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Europe : Jours sombres en perspective





La victoire du non à 60 % au référendum italien constitue un nouveau signal du mécontente­ment de beaucoup d’Européens. Le référendum portait sur une réforme de la Constitution qui aurait ôté beaucoup de pouvoirs au Sénat italien et aux régions. Mais pour bien des Italiens, le référendum était une occasion d’exprimer leur mécontentement face au chômage élevé, aux flots d’immigrants et au fonctionnement général de l’Union européenne.


Partout en Europe l’insatisfaction contre l’Union européenne semble s’amplifier. Même en Autriche, où un nouveau président vert s’est fait élire contre un candidat antieuropéen, les résultats serrés montrent que les proeuropéens ne peuvent pas pavoiser.


1. Que proposait le gouvernement italien dans le référendum ?


Le gouvernement proposait de réduire les pouvoirs du Sénat et de faire disparaître les provinces. Le Sénat serait passé de 355 sénateurs à 100. Il n’aurait plus été capable de faire tomber le gouvernement. Les 110 provinces italiennes auraient disparu au profit des gouvernements des 20 régions du pays. Enfin, la proportionnelle aurait été abandonnée et la chambre des députés aurait été élue au scrutin majoritaire. Il faut dire que la proportionnelle et la séparation des pouvoirs entre le Sénat et la Chambre des députés ont rendu le pays très instable. En 68 ans, l’Italie a connu 60 gouvernements différents.


2. Qui sont les opposants à la réforme ?


Une majorité de jeunes ainsi que les anciens partisans de Berlusconi étaient contre la réforme. Beaucoup reprochaient à la nouvelle Constitution de donner trop de pouvoirs au premier ministre. Mais les opposants les plus visibles ont été les partisans du Mouvement 5 étoiles, un parti populiste d’extrême droite. En particulier, l’humoriste et chef du Mouvement 5 étoi­les, Beppe Grillo, est parvenu à transformer le référendum sur la Constitution en un référendum sur les résultats du gouvernement. Or, le chômage demeure élevé en Italie, tout comme la dette nationale.


3. Que va-t-il arriver en Italie ?


Étant donné que le premier ministre italien a démissionné, le président italien devra choisir entre la nomination d’un nouveau gouvernement et des élections anticipées. Si le président choisit les élections, Grillo pourrait bien les remporter. Grillo est un politicien anti-establishment, anti-intellectuels, anti-fonctionnaires et anti-Euro qui fait un peu penser à Donald Trump. Ainsi, pour s’attirer des votes, Grillo n’a pas hésité à répéter les pires énormités, par exemple, que les crayons et les bulletins de vote seraient truqués.


4. Quelles sont les réactions ailleurs en Europe ?


Les diverses élites européennes tentent de minimiser les résultats du référendum. Mais partout les classes moyennes se montrent de plus en plus insatisfaites de l’immigration et de la mauvaise redistribution de la richesse. Ceux qui nient la gravité de ces problèmes sont de moins en moins écoutés. L’orage se rapproche et il gronde de plus en plus fort. Va-t-il finir par éclater?




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