L’option de la souveraineté recule ?
Vraiment ? Pas si sûr ! Voyons cela de plus près, point par point, en revenant sur la dernière campagne électorale. (Tous ces points sont de nature à affaiblir la position de Parti Québécois),
1) - Pauline Marois est d’un charisme plutôt moyen pour ne pas dire faible. Donc rien pour promouvoir l’idée de la souveraineté à partir de l’image du « messager ». McLuhan ne disait-il pas que le message c’est le messager : messager plus ou moins bien perçu, message peu écouté.
2) - Les adversaires du PQ n’ont pas manqué de discréditer la souveraineté, le référendum et toute la démarche souverainiste. Le PQ s’en est mal défendu.
Au moment des confrontations sur ces deux points le Parti Québécois n’a pas su faire valoir la valeur, la respectabilité, la normalité, les bienfaits et la noblesse de la démarche référendaire et de la souveraineté. Il aurait fallu insister dix fois plutôt qu’une sur ces deux points majeurs, hautement souhaitables pour tout peuple normal, transcendant ainsi les mesquineries des adversaires qui cherchaient à ridiculiser, condamner et même démoniser l’indépendance du Québec et la démarche pour y arriver.

3) - Durant les trois dernières semaines de la campagne, Pauline Marois n’a pas manqué une occasion de parler de la souveraineté dans presque toutes ses entrevues. Elle n’a pas cherché à cacher l’option. Personne ne pouvait douter de l’option indépendantiste du PQ. Les non souverainistes se seront en très grand nombre éloignés du PQ
4) - Les candidats et les porte-parole du PQ n’ont que bien peu parlé du danger d’affaiblissement qui menace notre identité, langue et culture, si nous continuons de vivre dans le cadre fédératif. Et mettre en évidence le sort du français dans les autres provinces.
5) - Pour tous les fédéralistes qui souhaitaient le changement ou qui rejettent le parti libéral identifié à la corruption, la CAQ était leur premier choix. Le PQ ne pouvait pas ou peu profiter du « déchantement » des électeurs fédéralistes face à la corruption du gouvernement Charest.
6) - Les sondages laissent entrevoir un possible gouvernement PQ majoritaire. Devant cette possibilité, plusieurs souverainistes iront vers QS ou ON. D’où une dispersion du vote souverainiste et un appauvrissement du soutien au Parti Québécois
7) - Les adversaires n’on ménagé aucune occasion pour dire que l’équipe économique du PQ est dramatiquement faible.
Conclusion
Et pourtant compte tenu de la faiblesse de l’argumentation du PQ et de toutes ces déclarations, situations et circonstances peut favorables à la promotion de la souveraineté, le PQ a fini en tête avec 54 comtés et 32 % du vote. Si on prend en compte les appuis accordés à QS et à ON, le nombre de députés aurait pu être de 70 et l’appui populaire au mouvement souverainiste se situer près de 40 %.
L’appui à la souveraineté est-il vraiment à la baisse ?
Claude Lalande