L'histoire est-elle devenue métahistoire?

Tribune libre

À la fin de l'année 2011, le site "dedefensa.org" publiait un article intitulé "Notes sur 2012, “année métaphysique” (dde.crisis)".
http://www.dedefensa.org/article-notes_sur_2012_annee_metaphysique_ddecrisis_19_12_2011.html
Vers la fin de l'article en question, un paragraphe nous impose une profonde réflexion par rapport aux événements que nous vivons depuis le début de l'année 2012:
"...l’Histoire, pour continuer à rester cohérente devant les évènements qu’elle enfante, doit être acceptée comme métahistoire parce qu’elle l’est devenue, ou plutôt le (re)devient pour notre perception. L’Histoire, aujourd’hui, a besoin absolument de l’intervention de la métaphysique pour se comprendre elle-même, – plus encore, pour se supporter elle-même. (Sans la dimension métaphysique, l’histoire devient aujourd’hui incompréhensible et insupportable.) Ce fait constituera une prise de conscience ou une acceptation inconsciente, selon la puissance de l’intuition haute qui touche l’esprit. C’est d’abord pour cela que 2012 sera une année exceptionnelle, et nullement dans son interprétation générale nécessairement très vague et nécessairement marquée par l’impératif trompeur, dont il faut se démarquer, de l’arrogance de la raison de prétendre savoir pourquoi 2012 serait une année exceptionnelle."
Il est vrai que nous vivons une année extrêmement bizarre à bien des points de vue. Ici au Québec, il y a cette crise étudiante qui s'est transformée en revendications sociales de toutes sortes, en particulier en faveur d'une société plus humaine et plus juste; crise étudiante qui a ébranlé les fondements de la méritocratie québécoise comme la nomme à juste titre l'artiste Antony Kavanagh que je tiens à féliciter pour sa franchise sur ce point.
http://www.lexpress.fr/emploi-carriere/emploi/antony-kavanagh-le-quebec-est-une-meritocratie-la-france-reste-une-aristocratie_1131069.html
Et étant donné qu'on en est à supposer que l'histoire est au fond métahistoire, tous les bouleversements sociaux, politiques et économiques au Québec et partout ailleurs dans le monde doivent être interprétés comme se situant à un niveau supérieur par rapport à notre simple compréhension humaine des événements.
Dernièrement, j'entendais quelqu'un dire à la radio qu'il n'avait jamais vu le niveau du lac Saint-Pierre être aussi bas que présentement. Du jamais vu.
Déjà, chez nos voisins du sud, la sécheresse endommage les récoltes de maïs.
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2012/07/11/013-secheresse-etats-unis-mais-rendement-baisse.shtml
Des records de chaleur sont pulvérisés un peu partout sur le continent.
C'est à se demander si le comportement humain n'influence pas le cosmos dans son ensemble.
Bref, c'est à se demander comment réagiraient la nature et le cosmos dans un contexte où la société serait plus juste et plus humaine, une société dans laquelle tous sans exception disposeraient des ressources suffisantes pour une vie heureuse.


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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    13 juillet 2012

    Monsieur Potvin,
    Je respecte votre opinion. En tant que croyant, je pense que la venue du Christ sur la terre il y a 2000 ans a fait que l'histoire n'est plus simplement qu'humaine.
    Mais c'est un avis personnel.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 juillet 2012

    L'histoire est ce que nous en faisons. « Nous », c'est-à-dire nous les humains, individus et collectivités de toutes sortes : classes, nations, etc. Dans la mesure où nous n'avons pas tous les mêmes intérêts ni la même conception du bien commun, nous nous affrontons, plus ou moins violemment, plus ou moins pacifiquement, selon les circonstances. C'est parce qu'elle découle de ces affrontements que l'histoire, même si nous en sommes les principaux artisans, échappe à notre contrôle absolu et correspond rarement au sens que chaque observateur tente de lui donner. De là à soutenir qu'une sorte de main invisible en guiderait le cours, il y a un pas, énorme, que je me garde bien de franchir. Tout au plus, pouvons-nous, je crois, discerner des tendances lourdes.
    Et, à mon avis, qui vaut ce qu'il vaut, la tendance la plus lourde, à l'heure actuelle, c'est l'épuisement du mythe capitaliste de la croissance infinie. Pour maintenir leur suprématie, les classes dominantes, partout, cultivent ce mythe dont elles sont porteuses. Et, aujourd'hui, la mondialisation à laquelle elles ont elles-mêmes contribué leur offre un argument en apparence massue pour continuer à nous soumettre à ce mythe de la croissance sans limites. Cet argument, c'est celui de la présumée menace représentée par les pays dits émergeants. Contre une Chine susceptible de nous inonder de tous ses produits et de nous réduire du même coup au chômage, avons-nous d'autres choix, demandent avec malice nos oligarques, que de redonner à nos entreprises l'entière liberté de disposer à leur guise du capital qu'elles ont pour vocation d'accumuler ?
    Or, on le sait de plus en plus, les principales ressources sur lesquelles repose l'économie ne sont pas toutes renouvelables. Et le seraient-elles qu'un autre problème, non moins aigu, se poserait quand même. Si l'on peut concevoir une production sans limites de biens et de services, en va-t-il de même pour la consommation ? Poser la question, c'est y répondre. Le temps n'approche-t-il pas dangereusement où, pour assurer les ventes, il faudra imposer aux individus et aux familles le renouvellement, à des intervalles toujours plus courts, de tous leurs biens, meubles et immeubles ?
    « Madame, Monsieur, vous avez acheté un réfrigérateur neuf il y a un an. Vous aviez le devoir de vous en défaire il y a six mois pour vous en acheter un autre, tout nouveau, mais vous avez omis de le faire alors que votre situation financière, nous entendons par là votre marge de crédit, ne vous interdisait nullement un tel achat. La Cour vous condamne donc sans appel, mais vous laisse le choix du châtiment : 1) amende correspondant à six mois de salaire, 2) emprisonnement d'une durée d'un an ou 3) six mois de travail communautaire avec litière et moulée assurées. »
    Pure science-fiction ? Non, pas du tout. Tout ce que générera une croissance sans fin devra impérativement être consommé, sinon à quoi bon continuer à produire à un rythme toujours plus effréné ? Et, à défaut de nouveaux consommateurs sur d'autres planètes, c'est au bétail humain qu'incombera la tâche de se gaver. À ce stade, dont nous discernons déjà les signes avant-coureurs, l'absurdité du capitalisme n'échappera plus à grand-monde. Et au règne de la Quantité succédera, cahin-caha, celui de la Qualité. Peut-être cette petite révolution se parera-t-elle d'un vernis religieux. Mais, au fond, il ne s'agira que de sens commun.
    Aussi, je ne dis pas cela pour déconsidérer toute quête spirituelle, loin de là. Seulement, s'il y a lieu de parler de « métahistoire », ce n'est sûrement pas au sens où Dieu lui-même aurait déjà écrit le scénario d'un avenir que nous sommes en train de bâtir, un scénario que seuls quelques initiés, comme par hasard, seraient aptes à lire. Dieu, s'il existe, et je suis plutôt porté à croire que oui, c'est sûrement plus qu'un scénariste ! Et c'est pourquoi, quand il s'agit du déroulement de l'histoire, je ne regarde pas de son côté. Toute imprévisible soit-elle, l'histoire, jusqu'à preuve du contraire, est humaine, strictement humaine.
    Luc Potvin
    Verdun

  • Serge Jean Répondre

    13 juillet 2012

    Difficile d'entrer en résonnance avec une quelconque conscience paraclet supérieure libératrice,dans un poulailler planétaire, où tout s'annule et se culbute mutuellement dans un super bordel de la bisnisse cacophonique, du besoin de pouvoir, d'argent, de poursuites effrénées des marchands du temple avec leurs montagnes de factures que l'humanité semble-t-il leur doit.
    Le besoin, le besoin, le besoin. Coup de poing sur la table « Vos gueules! » crierait le maître de la maison que les marchands empêchaient d'entrer dans sa propre demeure parce qu'il ne voulait pas payer la taxe de bienvenue.
    Jean

  • Archives de Vigile Répondre

    13 juillet 2012

    Éric,
    Au moins, les Jésuites pouvaient espérer trouver des réponses dans la prière, ce qui n'est probablement pas le cas des "spin doctors".

  • Archives de Vigile Répondre

    13 juillet 2012

    Pour les Chinois antiques, l’empereur représentait le lien entre le ciel et la terre. Les mauvaises récoltes et les problèmes climatiques étaient vus comme un signe de mauvaise gouvernance.
    Suite a plusieurs années d'erreurs et craignant la révolte de son peuple normalement très soumis, l’empereur Kangxi (un contemporain de Louis XIV) a permis l’installation d'occidentaux à la cour à travers le bureau d'astronomie impérial des Jésuites. C'était un geste surprenant puisque l'empire du Milieu a toujours été fermé au reste du monde.
    Les Jésuites sont maintenant changés par des ''spin doctors'' mais l'histoire semble se répéter.
    Doit-on croire que les éléments eux sont plus éclairés que les médias ?