Imposer la normalité dans l'anormal...

Tribune libre

Si quelqu'un trouve que la société dans laquelle nous vivons ainsi que notre vie présente dans cette société sont normales, c'est qu'il est incapable de bien percevoir cette réalité.
La "réalité" présente ne fait l'affaire que de l'élite d'argent et de ceux que cette élite fait bien vivre, c'est à dire la petite bourgeoise composée des professionnels, des fonctionnaires, des spécialistes techniques etc...
Un récent article sur le site "dedefensa.org" nous dit justement que les moyens de communication des élites sont tellement sophistiqués de nos jours qu'ils sont capables d'altérer la perception de la réalité.
Ainsi, grâce aux médias de communication, il y a "travestissement de la réalité en narrative".
http://www.dedefensa.org/article-une_grande_d_pression_subversive_et_invertie_10_07_2012.html
L'article de "dedefensa.org" intitulé "Une Grande Dépression subversive et invertie" fait mention d'un article de monsieur Paul Craig Roberts, ancien haut fonctionnaire dans l'administration Reagan aux États-Unis. Dans cet article intitulé "The Collapsing US Economy and the "End of the World", monsieur Roberts dresse un portrait extrêmement sombre de la situation économique aux États-Unis.
http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=31825
Le rôle des médias est de cacher cette réalité pour en faire apparaître une autre faite de supposées bonnes nouvelles, d'embellies économiques etc... Au Canada et au Québec, nos deux premiers ministres, messieurs Harper et Charest, sont des maîtres dans l'art de sonner positif.
Ainsi, la classe petite bourgeoise qui met ses talents au service de l'élite trouve qu'il n'y a rien à changer lorsqu'elle va voter aux élections car les politiciens de l'élite s'efforcent toujours de paraître en contrôle malgré la réalité qui est évidemment toute autre. On se rappellera des "deux mains sur le volant" de la dernière campagne électorale.
Pour ceux qui s'informent à d'autres sources que les médias mainstream, ce n'est pas un secret que la situation des classes socio-économiques inférieures s'est détériorée depuis les vingt dernières années par l'effritement graduel de la classe moyenne et l'appauvrissement des plus pauvres.
L'article de "dedefensa.org" mentionne avec beaucoup de justesse:
"La situation peinte par Paul Craig Roberts, c’est-à-dire la vérité de l’Amérique, équivaut, en misère humaine, en effondrement des structures économiques et sociales, en fragmentation de la société, à la situation de la Grande Dépression des années 1931-1939.

Par contre, la situation de complète dissimulation de la tragédie sociale différencie complètement la situation actuelle de celle de la Grande Dépression. Elle permet d’inventer une “reprise” (plusieurs, éventuellement, en succession, comme une rafale de mitraillettre) qui est en réalité une inversion du terme, une subversion complète de la vérité économique, puisque cette “reprise” constitue en fait un mécanisme destiné à enrichir les plus riches (les fameux 1% contre lesquels s’est développé le mouvement Occupy), en laissant le reste (les 99%) à la dérive."
Le regretté syndicaliste Michel Chartrand était un homme qui n'avait pas peur d'informer les gens de la dure réalité qu'il constatait sur le terrain. C'est sans doute pour cela qu'il militait en faveur d'un revenu de citoyenneté universel afin que tous sans exception puissent vivre décemment au Québec.


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    11 juillet 2012

    On doit aussi noter qu'il s'agit d'un handicap pour le Québec d'être ce qu'Antony Kavanagh appelle à juste titre une méritocratie.
    Car une société du mérite se crée à partir de la compétition entre citoyens. C'est, en résumé, une société du chacun pour soi et du au plus fort la poche. Ainsi, une telle société a tendance à rejeter tout projet de société qu'il soit politique, comme l'aspiration du Québec à devenir un pays, ou économique, comme le droit pour tous à une vie décente qui serait inscrit dans une constitution en bonne et dûe forme.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 juillet 2012

    D'accord avec vous monsieur Meloche.
    Les libéraux, propulsés par la crise étudiante qui fait peur aux bons et honnêtes méritocrates du Québec, risquent de gagner les élections. (Antony Kavanagh a récemment qualifié à juste titre le Québec de "méritocratie".)
    http://www.lexpress.fr/emploi-carriere/emploi/antony-kavanagh-le-quebec-est-une-meritocratie-la-france-reste-une-aristocratie_1131069.html
    Je vais encore une fois citer l’auteur français Yvan Blot. Ce qu’il dit décrit bien les valeurs de cette "méritocratie" québécoise :
    "...il s’agit de supprimer toute discrimination sauf celle par l’argent afin que l’argent devienne le seul critère sur lequel on juge les hommes. Une société où seule la discrimination par l’argent existe est en réalité monstrueuse, contraire à toutes nos traditions historiques chrétiennes ou nationales. C’est un moyen de détruire l’identité nationale au profit d’un monde matérialiste sans aucune frontière."
    http://www.polemia.com/article.php?id=4815
    On voit bien qu'avec les valeurs qui animent nos méritocrates québécois (Antony Kavanagh, on doit l'admettre, a très bien compris l'essence de la société québécoise en la qualifiant de "méritocratie"), ces méritocrates n’agissent aucunement dans le sens de l’épanouissement du Québec en tant que nation, la méritocratie ayant tendance à faire fi de la nation et de la fierté qui y est rattachée pour ne s'attacher qu'à la valeur que donne le rang "monétaire" d'un citoyen, peu importe qui il est et d'où il vient, peu importe également l'honnêteté ou les valeurs morales du dit citoyen.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 juillet 2012

    « Si quelqu’un trouve que la société dans laquelle nous vivons ainsi que notre vie présente dans cette société sont normales, c’est qu’il est incapable de bien percevoir cette réalité. »
    Je prédis une victoire libérale aux prochaines élections générales. Les Québécois sont lobotomisés par la consommation et les médias de masse et trouvent normale cette société dans laquelle ils peuvent refaire, fin de semaine après fin de semaine, la même chose sans s'apercevoir qu'ils sont déjà morts...