Ce "sang québécois" qui coule dans nos veines

L'État indépendant du Québec sera-t-il ethnique ou multinational ?

Réponse à Jacques Noel et autres identitaires

Tribune libre

Dans son article "Etre Chinois, c’est vraiment pas chinois", Jacques Noel estime "qu'être Chinois, c'est vraiment pas chinois: c'est avoir du sang chinois qui coule dans ses veines."
Ceux qui le lisent auront vite compris que sa conclusion, que nous connaissons bien, était écrite d'avance: la thèse subliminale selon laquelle ne sont Québécois que ceux et celles qui ont du sang québécois coulant dans leurs veines. Il remercie d'ailleurs "les Chinois de nous le rappeler aussi savoureusement".
Il fallait donc, pour la ènième fois, un montage de faits divers (ici Jeremy Lin, basketballeur américain) étayé d'inexactitudes, tout en confondant dans le cours de sa démonstration, groupes ethniques, peuple, nation, citoyenneté et stratégie raciste d'État, celle de l'État chinois (ou du moins d'un courant) en l'espèce.
J'apporte ici quelques commentaires en regard de la généralisation de ses assertions.
La République populaire de Chine est un État unitaire multinational; le Royaume-Uni est un État unitaire multinational; la Russie est une Fédération multinationale. Parler de "Russes, d'Anglais ou de Chinois" est ainsi un raccourci occultant, selon le contexte.
Être Chinois, c'est juridiquement bénéficier d'une nationalité (au sens citoyenneté) supra-ethnique dans un État multinational. Être Han, c'est appartenir au groupe ethnique dominant en Chine. Être "grand Han", c'est professer le chauvinisme Han lequel consiste à nier l'existence des nations pourtant reconnues et protégées par la constitution de la R.P. de Chine et à les faire disparaître de la vitrine de l'État chinois tout comme, du reste, ces "minorités", comme les appellent entre eux trop de Chinois Han avec une incroyable condescendance.
Jeremy Lin n'est pas Chinois. Non seulement est-il né aux États-Unis, mais ses propres parents ne l'étaient pas non plus avant de devenir citoyens américains: ils étaient Taiwanais. Et je parle ici non pas du statut politique de Taiwan, mais de l'ethnie originale et de la culture distincte de celle des Hans chinois.
Que Tchang Kaï-chek s'y soit réfugié avec bon nombre de Hans, que Taiwan soit revendiquée par l'État Chinois est une chose. Mais les Taiwanais ne sont pas Han (i.e. "Chinois" au sens où l’entendent plusieurs). Même rattachée politiquement à la Chine, les taiwanais demeureraient une entité ethnique distincte, au même titre que les 55 autres minorités ethniques reconnues officiellement par l'État chinois sur son continent. Un groupe ethnique d'évidence beaucoup plus compatible avec les Hans que les autres minorités, mais distinct à plusieurs égards. Donc, Jeremy Lin n'est pas chinois.
Devenue grande puissance, la R.P. de Chine atteindra bientôt le statut de superpuissance. Mais l'apparence cache aussi d'énormes tensions centripètes auxquelles la Chine est en permanence soumise: la lutte pour une véritable autonomie ou même pour l’indépendance nationale du Tibet et du Xinjiang; l’affirmation des « minorités ethniques » pour la survivance de leur cultures et de leur langues; les rivalités quasi séditieuses entre les dirigeants des provinces côtières et continentales; entre le Nord, le Sud, l'est et l'Ouest; la corruption généralisée, les fraudes gigantesques aux détriment des biens de l’État, la distribution sociale toujours plus inégalitaire des richesses; les incontrôlables migrations rurales vers les villes; la désocialisation débridée de la santé et de l'éducation…
La cause tout autant que la réponse de l’État chinois à ses tensions internes repose(nt) principalement sur:

-* (1) La constitution accélérée et soutenue d’une nouvelle classe sociale d’hyper-riches, des milliardaires dont la fortune dépasse l’entendement (même celui de Paul Desmarais) et qui ont maintenant leurs représentants officiels dans les instances du parti unique et de l’État;
-* (2) Le développement récent du consumérisme, surtout dans les grandes villes avec l’émergence corollaire d’une couche élargie consommateurs de services et de biens de luxe (automobiles, informatique, vestimentation, condos, accès aux grandes écoles chinoises et étrangères pour les fistons). Une nouvelle couche sociale plus intéressée à la jouissance épicurienne de ses gadgets qu’à la participation aux trop dangereuses discussions sur la gestion de l’État et aux oiseux débats occidentaux sur la liberté de parole et de pensée.
-* (3) L’accentuation de la répression brutale des revendications paysannes, ouvrières et citoyennes des villages périphériques et des campagnes, associé à un contrôle social plus subtile grâce aux nouvelles technologies du numériques. Répressions systémiques maintenant occultées par la presse occidentale, i.e., depuis que les transnationales peuvent produire à rabais ce que NOUS consommons, à même la vie de misère d’un segment important des migrants affamés des campagnes chinoises.
-* (4) À l’intérieur de l’État, laisser cours, malgré les principes constitutionnels, au développement d’un nationalisme « grand Han » atavique et revanchard, à la limite peu lointaine du racisme Aryen pur et simple.
-* (5) À l’extérieur de l’État, c'est-à-dire à l’échelle de la planète, instrumentation politique et raciale de la diaspora chinoise, ces « Huáqiáo», concept et terme que le gouvernement chinois étend maintenant à tous ceux qui sont nés à « l’étranger » de parents ou de grands parents d’origine chinoise afin d’affaiblir leur loyauté à l’égard des pays dont ils sont honnêtes citoyens et d’en faire une sorte de « cinquième colonne » appréhendée au service de la superpuissance chinoise en devenir.
Ainsi donc, pour en revenir à la star américaine du basket, Jeremy Lin, né à Los Angeles de parents Taiwanais en 1988, les « voix qui s’élèvent pour qu’il abandonne sa citoyenneté américaine » sont bien celles des nationalistes identitaires et racistes chinois « grand Han ».
L’objectif est double : d’une part consolider l’idée que Taiwan appartient à la Chine et que les Taiwanais sont Han. D’autre part, déstructurer l’opinion publique américaine, affaiblir, ébranler ou rendre impossible l’intégration des faciès asiatiques en semant le doute du plus grand nombre au sujet de la loyauté et de l’appartenance des « bridés » et autres bigarrés à la Nation. Semer encore plus de division, chez les États-Uniens; appeler de ses vœux la discrimination, les procès d’espionnage et pourquoi pas, un coup parti, l’internement des « chinois » dans des camps de la FEMA, lorsque qu’arriveront les hostilités ouvertes avec la Chine. Les deux volets de cet objectif se renforcent mutuellement.
Être Québécois - C’est l’essentiel de ce qu’il y a à comprendre. Ou bien c’est la pureté génétique du sang coulant dans les veines d’un citoyen qui fait son appartenance à un peuple ou en détermine l’exclusion, ou bien c’est autre chose de plus grand, de plus inclusif, dont le désir de partager une commune destinée et d’adopter une langue officielle commune.
En ce qui concerne notre débat identitaire, il faudra bien revisiter avec audace le concept contemporain de « Nation ». Si nous voulons avancer dans la bonne direction, savoir réaliser l’indépendance du Québec, il faudra surtout mettre terme aux distinctions passéistes sur la question de savoir qui est ou n’est pas québécois.

À vouloir sans cesse découper le Québec en saucisson ethnique nous finirons par restreindre notre territoire à la Vallée du Saint-Laurent et nous n’y arriverons pas.
Dès lors que l’Assemblée nationale du Québec a reconnu l’existence de Nations autochtones, il m’apparaît évident qu’un Québec indépendant et souverain sera nécessairement un État multinational. Les "de souche" y seront probablement les plus nombreux, mais l’État ethnique du "sang qui coule dans les veines" n'est simplement pas possible: c'est une aberration.
Le tout n’a ici rien à voir avec le multiculturalisme ou le communautarisme que j’abhorre, ni avec les discussions géopolitiques sur les rivalités des grandes puissances pour le contrôle des ressources de la planète.
JPB


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24 commentaires

  • Carole Boucher Répondre

    8 juin 2015

    LA VALEUR RELATIVE DES NOTIONS ÉLÉMENTAIRES DE L'APPARTENANCE SOCIALE
    La notion de l'ethnie, de la nation, de l'identité sont des critères de base utilisés dans tous les pays qui ont des archives nationales et distinguent dans leur histoire la notion de l'appartenance, des origines des individus, tel ceux adoptant un nouveau pays comme migrant. Cette notion n'a pas de valeur émotionnelle en soi. C'est cela ou ce n'est pas, c'est tout.
    En parcourant les précédents écrits, je réalise que les uns se braquent contre les autres, à partir de notions datant de l'avant deuxième guerre mondiale et qui a été en partie la cause de la guerre, le rejet des juifs et la glorification d'une race aryenne, aux yeux bleus et aux cheveux blonds.
    Faut-il souhaiter plus de modernisme et de regard actuel sur ces réalités devenues très différentes aujourd'hui.
    Depuis 1945, fin de la seconde guerre mondiale, les constats géographiques sont autres, tant pour l'explosion des populations partout dans le monde ainsi que les changements climatiques et les problèmes reliés à la pollution terrestre.
    Je serais très surprise que demain matin, une nation ou une autre dans le monde prenne le bâton du pèlerin tel Adolf Hitler et revendique la supériorité de sa nation sur une autre, quelle qu'elle soit et achemine des luttes basées sur la race, etc...
    On est davantage à l'heure de toutes les catastrophes possibles dans l'environnement, à deux doigts près de réaliser que nous sommes très minuscules sur cette planète et que demain matin, si tous les pays ne concentrent pas les efforts pour trouver des solutions adéquates aux vrais problèmes, on ne se posera même plus les questions sur celui qui aura la plus grande appartenance au territoire et qui l'a conquis en premier. Certains endroits subissant de grands cataclysmes ne seront peut-être plus existants.
    C'était ma réflexion.
    Carole Boucher
    géographe, M.Sc.

  • Jean-Pierre Bélisle Répondre

    3 mars 2012

    (...)
    "Le Nord québécois peut être développé, mais seulement et seulement si le développement se fait dans le respect de l’environnement et des nations québécoise et amérindiennes."
    (...)
    "Mais parce que le combat contre le plan Nord ne se résume pas seulement au chantier de La Romaine, loin s’en faut, nous avons convenu, nous du Réseau, de nous allier aux Innus afin que nous soyons tous plus efficaces dans nos luttes respectives. Une rencontre entre la direction du Réseau et des dirigeants d’InnuPower a d’ailleurs eu lieu, il y a peu, à Pessamit, sur la Côte-Nord. Nous avons alors décidé de nous épauler dans nos quêtes respectives pour la liberté. Bien des actions communes sont présentement en préparation.
    Cette alliance est historique. Jamais des indépendantistes québécois ne sont parvenus à s’allier à des Amérindiens. Nous, du Réseau, nous avons réussi là où plusieurs autres n’ont connu que l’échec. Il faut dire que le Réseau est contre toute forme d’impérialisme. Il est opposé à l’impérialisme tourné contre les Catalans, les Basques, les Corses, les Bretons, les Camerounais, les Écossais ou les Irlandais. Et contre l’impérialisme que subissent les nations amérindiennes. En ce sens, il est clair dans mon esprit qu’un Québec libre ne pourrait agir à l’égard des nations amérindiennes comme l’a fait le Canada. Que les nations amérindiennes soient libres sur leurs territoires, voilà ma vision des choses."
    (...)
    Source: http://www.vigile.net/Contre-le-pillage-colonial-une
    JPB - C'est aussi ma vision des chose

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    22 février 2012

    @ J-P Bélisle:
    «Les races et la pureté du sang en Chine ou ailleurs, c’est de la foutaise. Tout autant que cette idée de "sang québécois qui coulerait dans nos veines".»
    Je dois dire que je n'avais pas abordé cette question de pureté de sang, car ayant des amis venant d'autres pays, qui sont en faveur de l'indépendance du Québec, je sais pertinemment, que la question ne se situe pas à ce niveau-là. Après tout, combien de Québécois «pure laine», sont fédéralistes?
    Maintenant, de la foutaise que le sang québécois qui coule dans nos veines...? Non. Je sais très bien qui je suis. J'ai vu mon arbre généalogique, je sais depuis quand mes ancêtres et leurs descendants vivent ici. Et puis, s'il est vrai qu'une personne venant d'ailleurs, mais ayant bien appris la langue française et s'étant bien intégrée à son mlieu, chez nous, est québécoise à mes yeux, je considère que nous avons bien besoin d'un repère identitaire et historique; d'une façon de nous appeller ou désigner (autre que des expressions encombrantes comme Québécois-de-souche, «pure laine», citoyen-québécois-dont-les-ancêtres-venus-de-France se sont établis ici avant la Conquête... Etc, etc, etc...
    C'est avant tout une affaire identitaire, même si bien sûr, une réalité historique, voire génétique, serait démontrable.
    Je n'ai jamais dit qu'il faudrait, dans le cadre d'un hypothétique troisième référendum, étudier soigneusement le génome de chaque personne inscrite sur une liste électorale.
    Sauf que, si comme vous, je déteste le multiculturalisme à la Canadienne, je dois dire que la rectitude politique exagérée, me fait suer aussi.

  • Jean-Pierre Bélisle Répondre

    21 février 2012

    @ GV
    Je n'ai rien contre le hobby de la généalogie ni contre les études plus scientifiques portant dur la dispersion de l'ADN des Filles du Roy sur le continent Nord-Américain. Mais je m'objecterai toujours avec vigueur à l'utilisation politique d'un prétendu et absurde "sang québécois" pour circonscrire arbitrairement le contenu d'un mythique de l'Arche de Noé identitaire québécois.
    Pour ma part, je m'intéresse beaucoup plus à la généalogie des idées et aux conséquences délétères des idées anti-démocratiques sur notre projet - pourtant commun - celui de réaliser l'indépendance du Québec.
    L'important, Monsieur Verrier, c'est que vous répondiez franchement à la question: "Est-ce le sang qui coule dans dans les veines d'un individu qui fait ou non son appartenance à une Nation". Le reste de la discussion n'est que chamaille sur le doigt qui montre la lune.
    @ Jean-François-le-Québécois
    Je vous rappelle simplement que le statut politique de Taiwan, savoir son rattachement définitif à la R.P. de Chine, n'est pas encore résolu. Lorsqu'il le sera, pacifiquement ou par intervention militaire chinoise, les autorités concernées décideront bien des questions afférentes aux ethnies ou aux particularités culturelles des Taiwanais.
    Il revient aux basketballeur américain et à ses parents nés à Taiwan, de décider eux-mêmes s'ils se sentent Chinois, Américains ou Formosans. Pour ce qui est de leur identité génétique, il faudrait peut-être aussi leur demander un certificat établissant avec certitude le pourcentage même minime de segments d'ADN aborigène, portugais, japonais, hollandais, espagnol, manchou, français, anglais,... bref de tous ceux qui dans l'Histoire ont mis le pied sur l'Ile en le prenant aussi, une froide nuit d'hiver, avec une belle autochtone.
    Les races et la pureté du sang en Chine ou ailleurs, c'est de la foutaise. Tout autant que cette idée de "sang québécois qui coulerait dans nos veines".
    @ Eric Wilson
    J'aime bien votre définition:
    "Être Québécois, c’est la fierté de passer au travers un autre hiver, que ce soit financièrement ou physiquement. C’est pas du sang qu’on a dans l’corps...C’est du Prestone."
    C'est ce que chante à sa façon Gilles Vigneault "Mon pays, c'est l'hiver". Le problème, ici, c'est la version que chantent certains sur le même air: "MON pays, ce n'est pas TON pays, c'est le MIEN"
    Jean-Pierre Bélisle

  • Archives de Vigile Répondre

    21 février 2012

    @ Jean-Pierre Bélisle,
    Parti d'une prémisse erronée (ce procès d'intentions où vous prêtez à Jacques Noël l'idée de faire de la citoyenneté québécoise une affaire de sang) votre article aura eu par contre l'immense avantage de lancer un fil de discussion parmi les plus intéressants qu'on ait vu récemment sur Vigile.
    @ Luc Bertand,
    Après avoir lu attentivement toutes les interventions du présent fil de discussion je dirais que votre intervention est celle qui se rapproche le plus de ce que j'aurais aimé moi-même avoir écrit sur le sujet. J'ajouterais que votre description de l'identité québécoise, à la fois simple et équilibrée, devrait se retrouver au coeur de notre avancée vers un pays.
    @ Jacques Noel
    Mes plus sincères félicitations pour avoir, par votre série d'articles sur cette réalité, apporté dans l'actualité le sujet de notre diaspora.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 février 2012

    Ce fil de discussion part avec une ambition un peu démesurée. On ne peut s’attendre à juste de la rigueur sur ce sujet complexe dans un fil comme celui-ci.
    Je donnerai un exemple où Monsieur Bélisle reproche à RCdB de confondre «ethnie nation et Etat» et de le mettre en garde contre le «guetto ethnique», pour écrire à son tour quelques lignes plus bas :
    «Notre immense territoire est parsemé de nations autochtones». Les nations autochtones, nation pris dans le sens poétique sans doute, car ces dites nations qui parsèment le territoire ne passent pas le test de la nation moderne, étant d’abord des groupes ethniques fondés essentiellement sur le droit du sang. Un droit décrié ailleurs par M. Bélisle. Demandons-nous alors si le droit du sang serait acceptable pour certains et condamnable pour d’autres ? Cela demeure inexpliqué mais devrait l’être dans un raisonnement englobant l’ensemble de la question.
    Et de poursuivre en établissant une nation multinationale du Québec avec pour socle «les» nations autochtones et la nation québécoise, et c’est juste pour commencer… car d’autres pas nommés s’ajouteraient, semble-t-il.
    Et pour la nation québécoise, de n’avoir qu’un nombre plus grand de membres, serait la grande caractéristique qui la distinguerait des autres ? Elle ne serait pas la nation structurante et rassembleuse sur un territoire donné ? Pas la nation intégratrice des minorités en vue de favoriser le vivre ensemble, condition essentielle de la démocratie aux dires de plusieurs. Mais pourquoi diable l’indépendance alors ? Ouf ! C’est à ne plus y rien comprendre. J’en déduis au final, faute de mieux et pour badiner un peu que M. Bélisle n’aime pas que M. Noel soit entiché de généalogie et de la diaspora québécoise. Y a-t-il matière à en faire une thèse sur la haine de l’autre ? Ça reste à voir…
    A nous tous qui sommes de bonne volonté, il y a du chemin à faire.
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    20 février 2012

    Sur le plan juridique, il n'y a pas le moindre doute que nous devons nous en tenir strictement au jus soli, au droit du sol. Le jus sanguinis, droit du sang, est une aberration. D'ailleurs, associer ce droit du sang à ce qu'on appelle le nationalisme ethnique montre bien toute l'ambiguité que revêtent, chez nous, les termes «ethnie» et «ethnique». Tantôt, ça sonne culturel, ce qui ne pose aucun problème, mais tantôt, ça sonne biologique, ce qui pose d'énormes difficultés.
    C'est pourquoi, pour ma part, je préfère toujours parler de nationalisme culturel. Le sang, ça fait partie de l'inné, on ne le choisit pas et on ne peut en changer. La culture, en revanche, tout comme la langue, ça fait partie de l'acquis. Le fait que langue et culture sont d'abord et en général transmis aux enfants par ceux qui les élèvent, c'est-à-dire par leurs parents biologiques, ce fait-là contribue sans doute à donner à maints esprits confus l'impression que ces réalités sont de l'ordre de l'inné, mais quelques secondes de réflexion suffisent pour convenir qu'il n'en est rien.
    Fonder l'identité nationale sur le sang, l'épiderme, la couleur des cheveux ou des yeux, la forme du crâne ou du nez, bref sur des caractéristiques innées, cela n'est pas que dangeureux et monstrueux, cela est d'abord et avant tout d'une stupidité et d'une bêtise effarentes. Une stupidité et une bêtise qui, à travers l'histoire, ont eu cours non seulement dans le monde germanique mais aussi dans le monde anglo-saxon, bien plus que dans la francité ou la latinité. En France même, Gobineau n'a jamais émergé de la marginalité la plus obscure, alors qu'en Angleterre, Houston Chamberlain devint presque une «rock-star». Encore aujourd'hui, l'eugénisme n'y manque pas de fervents adeptes, à commencer par nul autre que le mari de reine, grand manitou de la «World Wide Fund for Nature» qu'il a fondée avec le plus que douteux prince Berhard des Pays-Bas, sans compter certains hauts gradés de la Formule 1, les Mosley, Ecclestone et compagnie...
    Mais, rassurons-nous, jamais au grand jamais notre peuple n'a-t-il sombré dans pareil délire. Notre identité nationale, nous l'avons toujours fondée sur notre langue et sur notre culture, c'est-à-dire sur des réalités humaines relevant de l'acquis. Aussi l'identité nationale, ainsi comprise et assumée, mérite-t-elle d'être défendue bec et ongles, et sans le moindre complexe, contre tout ce qui tend à la dissoudre.
    Dans plusieurs textes sur Vigile, M. Jacques Noël a déjà bien montré qu'il avait de la nation une conception culturelle et non raciale ou zoologique. Je ne vois absolument pas en quoi ses récents articles sur notre diaspora nord-américaine remettraient cela en question. Bien sûr, on peut fort légitimement se demander s'il y a bien lieu pour nous d'être fiers d'une Madonna dans la mesure oû on ne sait trop ce qu'elle a gardé de son héritage canadien-français ou québécois et quelle importance elle y accorde vraiment elle-même. Mais on sait fort bien, en revanche, l'immense importance qu'y attachait un Jack Kérouac, dont nous ne parlons pas assez.
    Enfin, M. Noël n'a pas tort quand il souligne que, si nous les oublions dès qu'ils sortent du Québec, il n'y a pas à s'étonner que nos frères et soeurs de la diaspora nous oublient à leur tour. Il y a parmi eux de véritables renégats, bien sûr, des Elvis Gratton qui réalisent leur grand rêve «amaricain». Mais était-ce bien le cas pour tous ces pauvres paysans qui ont dû aller chercher pitance dans les manufactures de la Nouvelle-Angleterre entre, grosso modo, 1830 et 1930 ? Or, même ceux-là, notre conscience nationale semble les avoir oubliés. Si tel n'était pas le cas, si nous en avions davantage gardé le souvenir, peut-être aujourd'hui comprendrions-nous mieux qu'ici même, au Québec, c'est un sort semblable au leur qui nous attend si nous tardons trop à faire l'indépendance.
    Luc Potvin
    Verdun

  • Archives de Vigile Répondre

    20 février 2012

    «Il y a des immigrants, mais surtout de leurs enfants (nés et éduqués en français au Québec), qui se considèrent d’abord et avant tout Québécois.»
    Euh, où est-ce que j'ai dit qu'ils n'étaient pas québécois???? Vous fabulez!
    J'ai très bien expliqué ici qui étaient québécois dans ce texte:
    http://www.vigile.net/Qui-est-Quebecois

    On peut s'appeler De Koninck, Diaz, Frula, Bazzo, Yiacouvakis, Angelil, Masbourian et être québécois. Pas du tout besoin de s'appeler Tremblay ou d'avoir du sang français dans les veines pour être québécois (je ne suis pas du tout de l'école chinoise, mais je note comment les Chinois eux se voient). Pas besoin non plus d'être souverainistes. Rien à voir. On est ou on n'est pas québécois. That's it, that's all.
    Un Québécois ca s'entend. Y'a pas d'autres définitions. Et je ne me trompe jamais quand j'en croise un peu importe où dans le monde. On est juste 6 millions sur 7 milliards d'êtres humains à parler notre langue avec notre accent.
    Anyway, ma série ne porte pas sur «Qui est Québécois» mais sur la diaspora québécoise, un sujet rarement abordé ici parce que hors-sujet depuis un demi-siècle!

  • Stéphane Sauvé Répondre

    20 février 2012

    N'est-ce pas ce passage de Bélisle qui nous unie tous:
    "... à l’étape actuelle, tous nos efforts doivent tendre à élargir et à unir tout ce qui peut être uni pour réaliser l’indépendance du Québec. Et non l’inverse."
    Fin de la discusion, non ?

  • Oscar Fortin Répondre

    20 février 2012

    Commençons par acquérir notre indépendance. Par la suite le peuple "indépendant" débattra de toutes ces questions de l'ethnie et du multinational dans le cadre de l'élaboration de sa nouvelle constitution qui sera soumise au vote de l'ensemble des Québécois et Québécoises. Pour le moment le seul dénominateur commun permettant de réunir tous les votes nécessaires à l'indépendance du Québec, est justement l'indépendance. Votons oui à l'indépendance. Par la suite viendra le oui à une constitution à l'image du Peuple Québécois. C'est ce dernier qui va décider de toutes ces options, mais en temps et lieu.Nous ferons alors le débat.

  • Jean-Pierre Bélisle Répondre

    20 février 2012

    @ Jacques Noël
    Le fond de la question, vous le savez bien, ne réside pas dans ce racontent ou non les reportages sur votre "star chinoise" du basket.
    La question sous étude, c'est l'utilisation que vous faites depuis au moins 2007 de tous les faits divers possibles pour justifier la composition restrictive de votre Arche de Noé identitaire; vous propagez objectivement sans cesse le sentiment de rejet et de révulsion à l'égard de tous ceux qui n'ont pas le phénotype ou le nom appropriés à votre définition, incluant leur descendance née au Québec.
    Il y a des Noël et des Tremblay qui se considèrent d'abord et avant tout canadiens.
    Il y a des immigrants, mais surtout de leurs enfants (nés et éduqués en français au Québec), qui se considèrent d'abord et avant tout Québécois. J'en connais un bon nombre qui vous ayant lu, se sont refroidis à l'idée de l'indépendance. Bravo.
    À l'instar de l'esprit des Patriotes de 1837, je considère québécois tous ceux qui le sont de par leurs origines, de par leur naissance ou même simplement par inclination. Je cherche à augmenter le bassin de mes amis potentiels plutôt qu'à le réduire
    Mon principe est simple: à l'étape actuelle, tous nos efforts doivent tendre à élargir et à unir tout ce qui peut être uni pour réaliser l'indépendance du Québec. Et non l'inverse.
    C'est une question d'orientation stratégique et de pragmatisme. Le reste, c'est de l'idéologie, dérapante dans les circonstances.
    @ RCdB
    Monsieur ou madame, vous n'avez strictement rien compris.
    Vous confondez ethnie, nation et État; État unitaire, État fédéral, État multinational. Il faut vous garder de l'esprit de ghetto ethnique et de ses clichés qui vous empêchent de voir la situation géopolitique d'ensemble et l'ampleur de la tâche à accomplir pour réaliser l'indépendance du Québec.
    Les nations européennes, dont vous parlez, sont déjà indépendantes, souveraines et bien installées. Elles contrôlent leur frontières, peuvent légiférer sur l'immigration; elles disposent de forces armées, de services secrets, d'ambassades et siègent dans toutes les organisations internationales. Vous faites erreur en calquant nos débats identitaires sur les leurs. Il n'y a pas de comparaison qui tienne. C'est une chimère délirante.
    Le Québec n'est qu'une province, soumise à une immigration massive et disposant de pouvoirs très limités pour y faire face. Nous devons manoeuvrer correctement dans l'étroit chenail de cette réalité potentiellement destructrice de notre langue et de notre culture. Il faut se garder de classer tous les immigrants au rang d'ennemis irréductibles, comme le font trop souvent "nos identitaires". C'est stratégiquement contre-productif, pour n'en rester qu'à ce concept.
    Notre immense territoire est parsemé de nations autochtones dont certaines, déjà reconnues comme telles par notre propre gouvernement, disposent d'un territoire qui leur est propre, bien que soumis à une gestion partagée.
    La France républicaine n'a jamais reconnu comme nations les Bretons, les Corses et les Basques. Elle a proclamé "un pays, une nation" et a procédé à l'éradication de leur langue et de leur cuture.
    Projettez-vous dans le futur: alors que nous reconnaissons déjà l'existence d'autres nations que la nôtre sur le territoire québécois, est-ce ou non réaliste de penser qu'un État indépendant du Québec pourra, comme la France l'a fait, simplement biffer l'existence de jure des Nations autochtones reconnues de sa constitution ?
    Répondre non à cette question, c'est admettre que notre futur État indépendant et souverain aura les caractéristiques constitutionnelles d'un État multi-national, la Nation québécoise demeurant celle qui comporte le plus grand nombre de citoyens dans l'État.
    Pour ce qui est de votre accusation à l'effet de laquelle, ce disant, "je déteste ma propre ethnie", elle est absurde et ne m'atteint pas. C'est l'expression qu'utilisent les sionistes d'extrême-droite à l'égard des juifs politiquement clairvoyants pour les faire taire et les terroriser. Cette expression tire également sa source dans "Mein Kampf' d'Adolf Hitler. Lisez un peu plus.
    Jean-Pierre Bélisle, ll.m

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    20 février 2012

    @ J-P Bélisle:
    «Et je parle ici non pas du statut politique de Taiwan, mais de l’ethnie originale et de la culture distincte de celle des Hans chinois.»
    Mais, ne disiez-vous pas que la République populaire de Chine, était un état multinational? Avec plusieurs groupes ethniques, autres que le groupe démographiquement dominant, Han, tous citoyens de cette même république, donc Chinois? Les parents de Lin, citoyens de Taiwan, appartiennent à quelle ethnie?
    La Chine, par ailleurs, est un pays multiethnique depuis longtemps. Depuis, en fait, l'unification des différents royaumes par leur premier empereur.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 février 2012


    Selon Aristote et Saint Thomas d'Aquin, un État est
    une société architectonique et ontologique. Il se fonde
    sur des universaux et par conséquent, il est relationnel:
    il n'est pas rationnel au sens discursif du terme. Il n'y a pas d'idéologie dans un État.
    JRMS

  • Luc Bertrand Répondre

    20 février 2012

    Selon moi, ce n'est vraiment pas compliqué, j'appuie la définition de Jacques Parizeau: "Est Québécois(e)s celui / celle qui veut bien l'être!"
    Nos difficultés identitaires sont tout simplement causées par le conflit de NATIONS (la canadienne et la québécoise) sur notre territoire et la subordination de la nation québécoise à la nation canadienne du fait de la défaite de nos ancêtres français(e)s en 1760.
    Effectivement, définir la nationalité québécoise sur les liens du sang est tout aussi utopique qu'injuste. Notre territoire est essentiellement une terre d'immigration, car seul(e)s les descendant(e)s des Premières nations autochtones peuvent revendiquer légitimement "être du pays qu'ils (elles) habitent", encore qu'ils (elles) demeurent des immigrant(e)s plus ancien(ne)s, depuis 10 à 12 000 ans.
    Ce qu'il faut retenir, c'est l'histoire commune et le "vouloir-vivre" ensemble d'une collectivité humaine sur un territoire défini et reconnu. Si nous parlons encore français, même après 252 ans de conquête et d'hégémonie anglo-saxonne, c'est essentiellement grâce aux quelque 60 000 habitants survivants du Canada (qu'il convient d'appeler "Québécois(e)s" depuis que le "Canada-Uni" a choisi de s'approprier notre propre désignation pour nommer le pays fédéré par une oligarchie britannique en 1867), leurs descendant(e)s direct(e)s - qui sont restés ici ou qui ont dû s'établir ailleurs - ainsi que des immigrant(e)s de toutes origines qui ont choisi de s'intégrer à notre société de langue française (le NOUS).
    Ainsi, être québécois(e) n'est ni une affaire de sang, ni une affaire de couleur, ni une affaire d'origine ethnique ou de culture. C'est une question de loyauté envers la société que NOUS sommes, celle qui a su passer à travers le temps et l'adversité et qui ne demande qu'à décider par et pour elle-même.
    En conséquence, il serait incohérent, profondément abaissant et hypocrite de reconnaître à la communauté anglophone - et les autres qui s'isolent volontairement et par principe (pour ne pas dire racisme ou xénophobie) de la majorité francophone - la citoyenneté québécoise, comme il serait aussi injuste de ne pas la reconnaître à tou(te)s ceux et celles qui ont, un jour, participé à la vie collective québécoise, mais qui ont dû, pour toutes sortes de raison, s'établir ailleurs qu'au Québec. De plus, tout(e) canadien(ne) de langue française qui désire immigrer au Québec pour continuer à vivre dans sa langue devrait, elle (lui) aussi, se voir décerner la citoyenneté québécoise. Enfin, même toute personne, de toute origine, langue ou religion devrait également recevoir cette citoyenneté s'il (elle) maîtrise suffisamment le français pour vivre dans cette langue et jure être loyal envers les principes et valeurs fondamentales d'une éventuelle constitution québécoise.
    Pour les autres, une fois le processus de validation de la citoyenneté québécoise (où chaque citoyen(ne) devra obligatoirement prêter serment à notre constitution une fois le Québec devenu indépendant), les personnes refusant nos conditions de vie communautaire et d'intégration auront un délai réaliste mais ferme de devoir quitter le territoire québécois. Une fois que le Canada sera redescendu sur terre, il y aura certainement des ententes réciproques d'échange de citoyen(ne)s qui faciliteront la réinstallation dans des provinces canadiennes.

  • Marcel Haché Répondre

    20 février 2012

    Plusieurs indépendantistes répugnent à être canadiens. Plusieurs se moquent et se pensent intelligents de mépriser les « canadiens-français ». Cela se lit parfois sur Vigile. Pourquoi tenez-vous tant à faire du West Island quelque chose de québécois? Supposément pour dépoussiérer la Nation ? Vaste programme… Ne savez-vous pas qu’ils votent contre Nous depuis toujours, sans jamais discontinuer ?
    Bien assez que des droits soient reconnus à cette minorité, faudrait-il en plus lui dérouler un tapis rouge, ou bleu, lui consentir une place dans le pays des ancêtres ?
    Bien là ce travers ancien de certains gauchistes, toujours prompts à vouloir rééduquer le peuple, et le West Island si nécessaire.
    Le sang, ce n’est pas tout, bien évidemment, ce n’est surtout pas pour les obséquieux, le sang, c’est pour ceux qui sont fidèles. Par ailleurs, qui parle ici d’un grand Québec comme d’un grand Israel ou d’une grande Serbie ? Vous traînez inutilement un traîneau inutile. Un autre…
    Notre diaspora existe aussi surement que Nous existons. Elle existera seulement si Nous continuons d’exister. Telle est a loi qui fait que de très loin, les Gaulois survivent un peu dans nos veines, mais qu’il n’y a pas de diaspora gauloise. Nous sommes québécois. Nous ne sommes pas une diaspora.
    Qu’est-ce qui empêche votre mâchoire de dire Nous, votre mémoire de l’écrire ?

  • Archives de Vigile Répondre

    20 février 2012

    M. Bélisle
    Comme tous ceux de votre âge, vous avez évolué dans le cité-librisme et/ou le néo-nationalisme, c’est à dire dans la honte et la haine de votre propre ethnie ou plus exactement de votre nationalité canadienne-française. En conséquence, vous réduisez tout attachement à cette nationalité à du racisme. C’est vraiment moche.
    Surtout que, vous le savez bien, toutes les nations européennes, qui pour la plupart abritent des minorités historiques et connaissent une forte une immigration, font toujours reposer leur cohésion et leur fierté sur leur héritage ethnique. Ainsi peut-on conserver en tête une image bien précise d’un Écossais, d’un Français ou d’un Allemand même si, en réalité, de plus en plus de citoyens d’Écosse, de France ou d’Allemagne, n’ont que bien peu à voir avec cette image d’Épinal.
    Et bien, c’est cette image de nous-mêmes, et la capacité de cohésion et d’intégration qui va avec, que nous avons perdue dans votre délire de québécitude «désethnicisée» et dénationalisée. Vous en êtes là, à promouvoir un État multinational, précisément ce que proposait Trudeau pour perdre les Canadiens-Français… C’est Justin qui a raison, si vous faites l’indépendance, ce sera pour parfaire le rêve de son père. C’est vraiment moche.
    RCdB

  • Archives de Vigile Répondre

    20 février 2012

    A l'évidence, nous en sommes encore à essayer de nous définir comme peuple, comme en son temps notre grand rhétoriqueur national Elvis Gratton a tenté de le faire.
    Comment pourrait-il en être autrement? Nous sommes une minorité comprise dans un ensemble national multiculturel appelé le Canada. Dans ce contexte, l'espace qui nous est dévolu est le même qu'à tous les autres Canadiens, peu importe leur provenance, soit le petit coin que la «mosaïque canadienne» consent à toutes ses «communautés» ethniques. Nous pouvons être Québécois, mais dans la mesure ou le Canada le veut bien. D'où nos interrogations constantes sur ce que nous sommes. Il y en a même parmi nous qui voudraient que nous parlions «les deux langues du Canada», quitte à parler deux langues secondes, phénomème d'acculturation courant. Etant autochtone métisse, j'observe abondamment ce qui se passe dans la branche amérindienne de la famille. Vivement l'indépendance si nous ne voulons pas partager le sort tragique de nos cousins indiens. Ils sont en voie de tout perdre, mais le Canada ne consent-il pas quelques privilèges aux porteurs de la «carte d'Indiens? Tout est parfait dans «le plusse meilleur pays au monde».

  • Archives de Vigile Répondre

    20 février 2012

    "Le Québec indépendant sera français et pluriethnique ou il disparaîtra !"
    Voilà la seule voie à suivre et le seul objectif à atteindre. Pour l’heure, il nous faudra aller proposer aux communautés culturelles de réaliser l’indépendance du Québec en toute solidarité avec nous. Après tout, ce sera un ENRICHISSEMENT autant pour eux que pour nous. Et puis, ne seront-ils pas fier d’être, eux aussi, des bâtisseurs de pays ? Le jour UN de l’indépendance du Québec nous serons tous québécois.
    M. Noël, à n’en pas douter, est un fervent indépendantiste. Cependant il existe encore en lui une fragilité qui, de facto, l’empêche de s’ouvrir à l’autre. Il faut d’abord avoir CONFIANCE en soi afin d’être convaincu que nous aurons le pouvoir d’attraction requis pour intégrer les communautés culturelles, une fois le Québec indépendant.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 février 2012

    Ayant des racines amérindiennes...
    Je prétend que je n'ai jamais quitté ce sol...
    Je prétend que mes ancêtres y sont arrivés à pieds...
    Et je prétend qu'après 3-4 hivers ici, n'importe qui est alors Québécois... car ici, mère nature ne fait pas d'accommodements raisonnables...
    Devant cette grandiose démonstration que l'homme n'est qu'une minuscule poussière en ce monde, poussé à ce constat par la force de la nature... Les hommes ici sont grands...
    Faire du cas par cas quand on parle de nation relève de la plus grande démonstration de mauvaise foi et de malhonnêteté intellectuelle...
    Vous devriez cessez de faire le lit de la misère avec de telles élucubrations...
    Mon sang est Québécois, en ce sens ou, il contient tous les anticorps propre à ce territoire... propre à cet environnement... et mon sang sait c'est quoi -52...
    Être Québécois, s'est être petit devant la grandeur de cette terre qui nous porte...
    Être Québécois, c'est être capable d'aider ton pire ennemi en train de crever de froid dans un fossé...
    Être Québécois, c'est la fierté de passer au travers un autre hiver, que ce soit financièrement ou physiquement.
    C'est pas du sang qu'on a dans l'corps...
    C'est du Prestone.
    Je propose une chasse aux vils esprits... cela suffira.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 février 2012

    1) Vous êtes-vous au moins donné la peine d'aller voir le reportage de Catherine Mercier (on peut le revoir sur le site de RC)? Tout son reportage reposait sur l'appropriation du phénomène Lin par les Chinois qui voient en lui un enfant du pays, fût-il de Californie. Et aussi américain que les Mcdos, comme j'ai écrit (mais que vous n'avez pas cité, préférant me faire un procès d'intention). Un fait divers certes mais qui témoigne d'un courant universel basé sur le gros bon sens universel: l'identité ethnique ne se limite pas à un sol. On peut et on est chinois bien au-delà de la Chine. Comme on est québécois bien au-delà du Québec. La plus grande chanteuse québécoise vit en Floride depuis 10 ans, le plus grand joueur de hockey québécois vit à Pittsburg depuis 27 ans, le plus grand compositeur de chansons québécoises vit en Europe depuis 30 ans, la plus grande poétesse québécoise a vécu 40 ans à Paris, le plus grand peintre québécois a vécu 50 ans en France. Slackez-moé avec votre loi du sol svp!

    2) La Chine va dominer le 21e siècle. Pas seulement à cause de son économie et de sa démographie, mais aussi à cause de sa prodigieuse diaspora, de NY à Djakarta, en passant par Toronto, Frisco, Paname et Panama. Les Chinois sont partout. Partout. Même en Afrique!
    Israel n'existerait pas sans sa richissisme diaspora juive qui alimente sans cesse la Terre promise et ce depuis les premiers kibboutz arrachés au désert.
    Chaque année les Irlandais de Montréal et de Boston défilent dans les rues le 17 mars, en s'abreuvant de bières vertes. De beaucoup de bières vertes. 188e version dans un mois. Mulroney et Reagan ont même fait un sommet tout vert à... Québec! Dans la Capitale nationale!!
    Les Italiens ont une immense diaspora, marquée par la pizza et la mafia, Gucci et Ferrari, sans parler de l'hystérie innomable autour du ballon rond à chaque quattro anni. On est fièrement ritals dans les rues de Buenos Aires à Montréal, de Melbourne à New York. Rick Santorum ne cesse de répéter l'histoire de son grand-père arrivé en Amérique sans une cenne noire en 1925. «Mon grand-père a travaillé dans une mine et vécu dans un baraquement avant de retourner chercher mon père en Italie. Il a travaillé jusqu'à 80 ans, ses mains étaient énormes, elles ont construit ma liberté.»
    Le Canada a été le deuxième pays au monde à reconnaitre l'indépendance de l'Ukraine (après 350 ans d'occupation russe!). La présence d'une forte communauté ukrainienne et surtout d'un GG ukrainien y ont été pour beaucoup.
    Les Noirs du Québec ont maintenant un mois entier pour célébrer leur race puisque qu'on met tous les Noirs dans le même bateau, autour de la pigmentation de la peau. Et tous les Noirs de la planète ont braillé de joie en voyant Obama accéder à la présidence. Un grand moment dans l'histoire de l'humanité. Lui, un mulâtre dont les ancêtres n'ont jamais été esclaves pourtant!
    De par le monde, la diaspora c'est du sérieux. Sauf ici, chez les Tremblay d'Amérique. Nous, on a complètement coupé les contacts avec la grande famille nord-américaine. Avec la montée du mouvement souverainiste, dans les années 60, on a coupé les ponts avec la diaspora, un peu trop ringarde à notre goût, un peu trop catho, un peu trop assimilée et surtout beaucoup trop fédéraliste, pour reconstruire une nouvelle identité basée sur le territoire. "Est québécois qui vit au Québec", dit le mantra de nos cocus contents qui attendent encore que le vote anglo dépasse les 3% et le vote ethnique les 8%. C'est unique au monde. Avec les résultats qu'on connait...
    Si vous lisez ma série sur la Diaspora, je mets en relief la réussite de cette prodigieuse diaspora, plutôt que son agonie, comme on nous l'a toujours présentée. On a toujours vu ces gens comme des traîtres qui ont abandonné le Québec et qui sont allés s'assimiler aux Anglais, là-bas. Les enfants de Lord Durham. Je dis à mes amis: voyons les choses autrement. Faisons comme font les Chinois, les Juifs, les Irlandais, les Russes, les Écossais, les Amérindiens, et j'en passe: collons-nous à eux, à leur réussite pour faire avancer notre cause.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 février 2012

    Les Québécois sont un peuple moderne, ouvert, aux multiples visages... portant des valeurs de liberté, d'égalité et de développement durable de leurs ressources humaines et économiques.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 février 2012

    Le Québec indépendant sera français et pluriethnique ou il disparaîtra!

  • @ Richard Le Hir Répondre

    19 février 2012

    M. Bélisle,
    Votre article nous ramène à une discussion que nous avons eue ensemble il y a près d'un an. L'identité procède-t-elle du sol sur lequel on vit ou du sang qui coule dans nos veines ?
    En droit romain, "jus soli" ou "jus sanguinis" ?
    Les pires dérives de l'Allemagne nazie procèdent de l'attachement de l'Allemagne au droit du sang. Encore aujourd'hui, la nationalité allemande est accordée à quiconque peut faire la démonstration que du sang allemand coule dans ses veines, indépendamment de la réalité des frontières qui ont évolué à travers le temps.
    Ainsi, les Moldaves de Roumanie peuvent-ils prétendre à la nationalité allemande, ce qui n'est pas sans poser de singuliers problèmes politiques aux deux pays.
    Que l'Allemagne soit un des derniers pays au monde à fonder l'appartenance à la nation sur le sang constitue un signe incontestable que tous les autres ont opté pour le 'jus soli", ou une combinaison des deux.
    Dans le cas du Québec, terre d'immigration dès son origine, l'octroi de la nationalité sur la base du "jus sanguinis" serait à tout le moins totalement ridicule, sinon carrément xénophobe ou raciste.
    Les Québécois ont à choisir leur modèle, et une fois qu'ils l'auront fait, à en assumer les conséquences, profiter de ses avantages, ou subir les répercussions.
    Richard Le Hir

  • Archives de Vigile Répondre

    19 février 2012

    L'erreur est de croire qu'il sera soit l'un soit l'autre. Il sera multinational sur une base ethnique rassembleuse, comme il le fut toujours...
    GV