L'aveuglement volontaire et le contentement de l'échec

Tribune libre

Que proposait Daniel Jonhson père aux indépendantistes ? Il souhaitait habilement que ceux-ci investissent l’Union Nationale.
Cela n’est pas arrivé, l’Union Nationale étant bien trop à droite sur l’échiquier politique pour plaire aux indépendantistes, en majorité à gauche.
La mouvance péquiste est alors née du refus des indépendantistes, mais surtout des souverainistes, de s’allier et s’aliéner à un vieux parti canadiens-français. Ce fut le début réussi de la québécitude.
Nous sommes maintenant dans la québécitude la plus totale. Le P.Q. a puissamment contribué à l’instauration d’une social-démocratie, ce qui est la gauche, sans parvenir à boucler… la boucle.
L’État québécois existe bel et bien, mais Nous n’arrivons pas collectivement à assurer sa souveraineté, qui serait la nôtre. Nous sommes souverains, certes, mais comme un souverain sans royaume, en exil chez lui.
Si, POUR « BOUCLER LA BOUCLE », le P.Q. devait préalablement s’union-nationaliser un peu, il serait où le problème de Nestor Turcotte ?
Réponse : il serait dans le scrupule. Celui que Nestor Turcotte fait au P.Q. de ne pas annoncer haut et fort le détail de son plan de match. Tout le point de vue de Nestor Turcotte et de bien d’autres puristes tient à cette idée que les choses doivent être annoncées pour advenir légitimement.
Si Nestor Turcotte était l’indépendantiste qu’il prétend être, il serait capable de voir, il ne serait pas aveugle, il remarquerait que c’est l’indépendance qui est légitime, bien davantage que la méthode, le message étant bien plus important que le messager, ici la messagère, Pauline Marois. Il remarquerait que Jean Charest est dans les cables. Faut vraiment prendre les gens pour des imbéciles pour croire qu’il suffira aux libéraux qu’ils changent de chef pour qu’ils se sortent de là où ils sont, du simple fait que le chef du P.Q. est Pauline Marois.
Avec des indépendantistes semblables, on comprend que l’indépendance ne soit pas encore advenue….et qu’elle n’est pas à la veille d’arriver !

Par ailleurs, fait longtemps que l’indépendance est annoncée, sans être advenue. Cette annonce, cet idéal, précède de loin la personne de Mme Marois elle-même et son « Plan », toujours perfectible. Mais le Plan est devenu incontournable.

La vérité, c’est que l’indépendance est à FAIRE. À FAIRE, SI ON VEUT BIEN FAIRE LA DIFFÉRENCE ENTRE ANNONCER ET FAIRE. Une passionaria de l’indépendance serait incapable de la FAIRE, l’indépendance. C’est à cela que répond le Plan Marois, la FAIRE. Et, au risque de déplaire à bien des indépendantistes, les fameux « gestes de souveraineté », dont plusieurs se moquent, cela n’a pas commencé ni n’est pas advenue avec la création ni du R.I.N. puis du P.Q. Bien des partis provinciaux en ont fait dans le passé, et même le P.L.Q. La différence, dans la conjoncture actuelle, c’est que le P.L.Q. actuel a fermé les livres et baissé pavillon. Ne le voit-on pas? Ben non esti, on ne le voit pas, on est aveugle et fier de ne pas avoir réussi.
Tout est en place maintenant : l’État, la québécitude, et surtout la conjoncture. Ne manque qu’une étincelle, c’est-à-dire une élection générale.



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1 commentaire

  • Nicole Hébert Répondre

    20 janvier 2011

    J'endosse vos propos, M. Haché.
    Voilà ce qu'il faut: avancer. FAIRE. Y compris des maladresses en route, des erreurs. Il y en aura de toutes façons. Pas une minute à perdre en palabres. Avancer avec les personnes en place. Des personnes réelles. Comme dit M. Sauvé: Pauline Marois est là. Elle est réelle. Et elle est habile. Pas parfaite? ben non!... Pas assez indépendantiste? Et si nous le sommes en masse derrière elle? Dans ses rangs? Elle ira de l'avant. "C’est l’indépendance qui est légitime," dites-vous avec raison, "bien davantage que la méthode, le message étant bien plus important que le messager, ici la messagère, Pauline Marois".
    Allons-y. Et soyons devant l'Assemblée nationale le 19 février et les autres samedis. Avec des stratégies de contamination...
    Merci de vous prononcer, M. Haché,
    cordialement,
    Nicole Hébert