L’autre dimension de l’Accord de Paris

L’accord conclu dans la capitale française implique l’arrêt de la consommation des énergies fossiles le plus rapidement possible

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C'est la plus grosse, et la meilleure, nouvelle à sortir du sommet de Paris

Dans leur allocution des dernières heures de la conférence climatique de Paris, le président de la conférence, Laurent Fabius, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et le président français, François Hollande, ont tour à tour parlé de « notre responsabilité face à l’histoire », d’un « accord pour une meilleure planète » et d’un « acte majeur pour l’humanité ». Ces discours solennels sont-ils exagérés ?

Sous plusieurs aspects, l’Accord de Paris constitue un tour de force. Il durcit l’objectif à long terme visé par les précédentes décisions de la Conférence des parties en réaffirmant la nécessité de contenir le réchauffement de la température mondiale moyenne « bien en deçà » des 2 degrés Celsius par rapport à l’ère préindustrielle, et de s’efforcer de limiter ce réchauffement à 1,5 °C.

Pour apprécier le niveau d’ambition de cet objectif, rappelons que l’Organisation météorologique mondiale s’attend à ce que la moyenne de l’année 2015 soit déjà 1 degré plus élevée que la moyenne 1850-1900. La marge est mince, sachant qu’il faudra fortement réduire les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 afin d’éviter qu’un deuxième degré s’ajoute à cette augmentation. Respecter le seuil du 1,5 °C signifie essentiellement l’arrêt de la consommation des énergies fossiles le plus rapidement possible d’ici la moitié du siècle.

Au-delà des objectifs quantitatifs

Parmi les nombreuses dispositions de l’Accord de Paris, ce sont ces aspects quantitatifs qui marquent le plus l’imaginaire. Or ces objectifs ne sauraient être atteints sans un effort mondial appuyé par un véritable cadre institutionnel chevauchant les niveaux local, national et international de la gouvernance climatique.

C’est peut-être à cet égard que l’Accord de Paris est le plus significatif : à la suite des précédentes tentatives plus ou moins concluantes, comme le protocole de Kyoto, l’accord met en place une architecture institutionnelle qui déterminera largement le modèle économique, le rôle de l’État et même la qualité de vie à l’avenir. Les institutions, rappelons-le, sont productrices de normes et de règles et jouent un rôle crucial dans la régulation des pratiques sociales, économiques, politiques. L’Accord de Paris trace la voie à cette nouvelle architecture institutionnelle de plusieurs manières.

Le meilleur exemple est sans doute les « contributions nationalement déterminées » (CND) que chaque État devra produire tous les cinq ans. Les méthodologies retenues pour calculer les émissions, pour les déclarer et les comparer seront élaborées par les experts du GIEC, l’instance scientifique reconnue en la matière. Ces engagements concerneront bien sûr la cible de réduction des émissions nationales (dont l’ambition devra augmenter à chaque période d’engagement), mais aussi les stratégies pour atteindre les cibles, les initiatives d’adaptation au changement climatique et l’appui financier aux efforts des pays en développement.
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