L’atomisation souverainiste

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Les souverainistes plus divisés que jamais

À l’heure des bilans de fin d’année, tous ceux qui se considèrent comme souverainistes ou indépendantistes doivent prendre acte de la faiblesse de leur camp. Franchement, il me semble qu’il faut être aveugle pour ne pas faire le lien entre cet affaiblissement dramatique et la division du mouvement.


Cette semaine, j’ai été à la fois estomaqué et amusé de voir une manchette affirmant que les dissidents d’Option nationale se réfugient maintenant dans le Parti indépendantiste. Oui oui ! Un parti encore plus petit que le leur. Frustrés que leur minuscule parti se soit fusionné avec Québec solidaire, ils en ont trouvé un plus microscopique.


Ils en ont trouvé un dont personne ne connaît le chef, que les sondeurs ne peuvent pas tester parce qu’il est dans les limbes, inconnu du public. Inconnu même de la faune politique, je n’y connais personne. Par le nom, je me dis qu’ils doivent être indépendantistes... Déduction à la Sherlock Holmes !


Année des divisions


Mais quel est donc ce réflexe de ceux qui veulent créer le plus grand mouvement populaire et fonder un pays de se diviser, de se rediviser et de se re-rediviser ? Lorsque dans une élection chaque souverainiste aura son propre parti, je vous annonce que le mouvement sera mort.


Surtout que dans un système électoral comme le nôtre, il n’y a que celui qui finit premier dans une circonscription qui emporte le siège. Le reste, ce sont des statistiques et des victoires morales.


Revoyons le film de l’année. Inquiet de la division du mouvement souverainiste, Jean-François Lisée visait une sorte d’alliance avec Québec solidaire. Première fissure : l’offre finit en gifle de QS. Puis Option nationale songe à se saborder. Logique pour un parti qui ne représente même plus un demi d’un pour cent des votes.


Mais pas question de se joindre au PQ qui serait censé être le navire amiral. D’ailleurs, le fondateur d’ON, Jean-Martin Aussant, était lui-même un démissionnaire issu du PQ, cela aurait pu être naturel. Non, Option nationale se joint à ceux qui ont fait échouer la convergence souverainiste, Québec solidaire. Allo ?


Et le Bloc


Tout cela alors que les forces souverainistes sont déjà divisées entre Québec et Ottawa avec la présence du Bloc. À une époque, le Bloc québécois comptait plusieurs députés et les lois fédérales lui octroyaient beaucoup d’argent. Le Bloc représentait une contribution au mouvement souverainiste.


Aujourd’hui, le Bloc draine un peu d’argent des donateurs et d’heures de bénévolat. Et si des élections avaient lieu demain matin à Québec et à Ottawa, le Bloc et le PQ mangeraient tous les deux une volée. Ah ! Québec solidaire remporterait peut-être un quatrième et même un cinquième siège et ces comiques essaieraient de nous faire croire que grâce à eux l’indépendance progresse.


Il serait facile de mettre le blâme sur Jean-François Lisée. Si toutes les petites factions ne se rallient pas à la maison-mère, on peut crier au manque de leadership inspirant. Mais il y a quelque chose d’autre chez les souverainistes. Comme des réflexes individualistes, obtus... ou suicidaires.