Dans une lettre adressée à Françoise David, Nadia El-Mabrouk, de l’Association québécoise des Nord-Africains pour la laïcité (AQNAL), réagit vivement à la motion adoptée hier à l’Assemblée nationale.
Hier, la leader de Québec solidaire réclamait un appel au calme en faisant adopter une
motion à l’Assemblée nationale pour condamner l'islamophobie. Nadia El-Mabrouk de l’AQNAL lui a adressé un message dénonçant certains aspects de son initiative.
Publiée entre autres sur la page Facebook de Djemila Benhabib, le site du Journal et rapidement relayée par les médias sociaux,
la lettre de Mme El-Mabrouk dénonce certains points de la motion adoptée hier.
Même si Françoise David se disait satisfaite de l'appui des autres partis, elle déplorait toutefois la réticence de la CAQ et du PQ à utiliser le terme «islamophobie» dans la motion.
C’est justement un des reproches faits à Françoise David par Nadia EL-Mabrouk dans sa lettre: «ce qui nous choque encore plus c’est que vous ayez introduit, aujourd’hui, à l’Assemblée nationale du Québec, le mot islamophobie».
Elle ajoute que l’on doit à ce terme «l’une des confusions sémantiques et politiques les plus graves de notre époque: faire croire que résister au fanatisme relève du racisme. Or, c’est un concept fumeux, qui a été créé pour limiter toute vigilance envers l’islamisme et intimider ceux qui critiquent cette idéologie.»
Quelques passages de la lettre
«Nous constatons que, sous couvert de protection des minorités, vous faites des amalgames qui ne sont pas acceptables.»
«Nombre de personnes et de groupes, dont nous-mêmes avons présenté des arguments [démontrant] qu’une telle loi (loi 59) serait plus apte à protéger les islamistes radicaux qu’à protéger la société contre eux. Malheureusement, vous n’étiez pas présente, ni aucun autre représentant de votre parti, pour entendre nos préoccupations.»
«Plutôt que de s’en prendre à ceux qui ont peur de l’islam, il faudrait se tenir debout devant ceux qui créent cette peur, ceux qui manipulent la démocratie, qui utilisent les chartes du Canada pour faire avancer leur projet d’Islam politique.»
«Nous, citoyens québécois de culture musulmane, sommes également outrés d’être associés à ces victimaires qui se disent parler en notre nom.»
«Nous sommes outrés que vous parliez en notre nom en utilisant ce mot islamophobie.»
«En traitant les Québécois de racistes et d’islamophobes, vous les insultez et vous nous insultez, nous aussi, citoyens québécois de culture musulmane.»
Nadia El-Mabrouk conclut en interpellant directement Françoise David: «Merci Madame de ne plus parler en notre nom».
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