L'arrogance

Affaire Jan Wong et The Globe and Mail


C'est un petit détail. Tout petit. Mais il démontre tellement d'arrogance que ça m'inquiète. Comme citoyen qui participe aux débats publics et comme lecteur fidèle et vieil abonné du Globe and Mail.
Quand un premier ministre du Québec et un premier ministre du Canada prennent la peine d'écrire à un journal à propos d'un article qui y a été publié et qui a créé une controverse, on ne place pas leurs propos dans la colonne des lettres des lecteurs.
Il y a, bien sûr, une question de respect pour l'institution, mais surtout une question de modestie. Le message que cela envoie c'est : «vous n'êtes que des Premiers ministres. Nous sommes le Globe and Mail».
Comme institution, ce journal a fait une faute professionnelle. Il le reconnaît d'ailleurs en page éditoriale quand il affirme qu'il n'y a pas de preuve d'un lien entre la marginalisation dont seraient victimes les non-francophones et la tuerie à Dawson.
Mais le ton de l'éditorial est d'une arrogance inquiétante pour ses lecteurs. «Now, a small uproar has arisen». (Une petite tempête s'est levée...) C'est le ton que l'on emploie pour décrire une colère d'enfant ou une tempête dans un verre d'eau.
Personne n'aime devoir admettre une erreur. Mais quand on le fait, on essaie d'avoir un peu plus de classe.
C'est quelque chose qui m'inquiète comme lecteur du Globe. Si le journal traite de cette façon un reportage qu'il reconnaît comme inexact et qui donne autant de place à de simples préjugés quand il s'agit du Québec, pourquoi devrais-je croire les reportages du Globe quand ils traitent de ce qui se passe en Alberta ou en Albanie?
Beaucoup de gens, au Québec comme ailleurs, ont prétendu que ce n'était pas la journaliste en cause qui devait s'excuser de ses propos, mais le Globe and Mail comme institution.
À la lumière de l'éditorial d'aujourd'hui, cette demande est plus que jamais d'actualité.


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