Bien mauvaise semaine pour l’image du Parti libéral du Québec. La seule idée qu’un ancien chef se retrouve au cœur d’une importante enquête policière secoue l’imaginaire de la population. Philippe Couillard doit continuer son exercice délicat de distanciation d’avec le passé.
Concernant les enquêtes en cours, il y a peu à dire sinon que les autorités doivent terminer leur travail. Nous nous sommes donné des institutions qui ont tous les pouvoirs et toute la compétence pour aller au fond de ces affaires. Acceptons de les laisser travailler.
À cela s’ajoute le départ de Sam Hamad, qui représente une perte pour Philippe Couillard même si son image ne reluisait pas à la grandeur du Québec. Monsieur Hamad jouissait d’une grande popularité à deux endroits stratégiques. D’abord dans la région de Québec, si essentielle aux libéraux s’ils espèrent être réélus majoritaires. Ensuite au caucus libéral où l’atmosphère se fait de plus en plus lourde.
Le retour dans l’actualité à intervalles réguliers des questions d’intégrité demeure un sérieux embêtement pour le chef libéral. Bien que fragile, sa ligne de défense tient toujours: les révélations embarrassantes réfèrent au passé. Aucun scandale majeur ne peut être accolé à l’administration Couillard.
Quinze ans
Cependant, il demeure chef du Parti libéral et des semaines comme celle qui s’achève rappellent aux Québécois que le PLQ s’accroche au pouvoir depuis longtemps. De plus en plus, l’impression de la population c’est que les libéraux sont au pouvoir depuis 14 ans, depuis 2003. Les 18 mois de Pauline Marois constituent un épisode si bref et si banal qu’on l’oublie.
Si cette perception se cristallise, lors de la prochaine élection, les Québécois partageront le sentiment que les libéraux dirigent depuis plus de 15 ans. C’est long et ça permet l’accumulation de plusieurs souvenirs pénibles, surtout quand l’éthique occupe une place si grande dans l’actualité.
Les départs et les odeurs de scandale dans l’air finissent par donner une atmosphère de fin de régime. Pourtant dans les faits, Philippe Couillard n’en est qu’à son premier mandat comme premier ministre. Et il mène toujours confortablement dans les derniers sondages.
Les libéraux se fient beaucoup à la démographie et à la faiblesse des partis en face d’eux pour croire en leur réélection. Ils n’ont pas tort. Si les partis d’opposition avaient été des machines de guerre bien rodées cette semaine, le gouvernement en serait sorti en confettis. En confettis froissés.
Mouvements brusques
Par contre, si j’étais libéral je m’inquiéterais quand même. L’appétit pour du changement en profondeur semble particulièrement spectaculaire ces années-ci dans le monde. Dimanche dernier en France, les deux partis traditionnels ont été sortis de la course. Les choses vont vite comme nous n’avons jamais vu dans l’histoire. Le meneur Emmanuel Macron dirige un mouvement (même pas un parti) qui n’existait pas il y a un an.
Aux États-Unis, ce qui apparaissait impossible est survenu. En un an, Donald Trump s’est approprié le Parti républicain et est devenu président. Au Canada, Justin Trudeau est passé de troisième à vainqueur en un mois.
L’appétit pour le changement pourrait être contagieux jusqu’au Québec.
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