OTTAWA | Le gouvernement fédéral commence à prendre la mesure de l’effet dévastateur de la pandémie de la COVID-19 sur l’économie du Canada. Son aide aux travailleurs et aux entreprises s’élève maintenant à 260 G$.
Le gouvernement Trudeau a détaillé, mercredi, un des plus gros morceaux jusqu’à présent de son plan de relance, soit la subvention atteignant jusqu’à 75 % des salaires des entreprises frappées par la crise.
Coût de la mesure : 71 G$ sur trois mois, ce qui porte le total de l’aide fédérale à 260 G$.
Jamais, dans toute l’histoire du pays, Ottawa n’a dépensé autant d’argent en si peu de temps.
Et ce n’est peut-être qu’un début. Justin Trudeau a encore répété, mercredi, qu’il ne ferme la porte à aucun appui financier supplémentaire.
« Il y aura probablement plus à faire », a-t-il déclaré dans son point de presse quotidien.
En plus de la subvention des salaires, Ottawa a aussi détaillé mercredi un autre coûteux programme d’aide, la Prestation canadienne d’urgence.
Le Journal vous présente un résumé des nouvelles informations disponibles dans les encadrés ci-contre.
Encore des mois ?
L’économie canadienne s’est arrêtée brutalement. Plus de 2 millions de Canadiens ont perdu leur emploi dans les deux dernières semaines.
Le ministre des Finances, Bill Morneau, espère que le programme de subvention des salaires poussera les entreprises à conserver un lien d’emploi avec leurs travailleurs.
« Mon message aux employeurs du Canada est le suivant : préparez-vous à réembaucher des gens », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse, à Toronto.
Les travailleurs devront être patients. Justin Trudeau a jugé « réaliste » le scénario d’un retour à la normale seulement en juillet, et même au-delà.
260 G$ en aide fédérale
- Prestation canadienne d’urgence : 24 G$
- Subventions salariales : 71 G$
- Autre aide directe : 10 G$
- Impôts différés : 85 G$
- Crédit aux entreprises : 25 $
- Garanties de prêts : 40 G$
- Soutien au secteur agricole : 5 G$
De nouveaux détails concernant la Prestation canadienne d’urgence
- Pour recevoir votre première prestation, vous devez avoir été privé de revenus d’emploi pendant 14 jours consécutifs sur quatre semaines. Les mois suivants, vous ne devrez toucher aucun revenu d’emploi.
- L’inscription sera possible en ligne ou par téléphone à partir du 6 avril. Faites votre demande dès le 6 avril si vous êtes né en janvier, février, mars ; le 7 avril, né en avril, mai, juin ; le 8 avril, né en juillet, août, septembre ; et le 9 avril, né en octobre, novembre, décembre.
- Les personnes en recherche d’emploi, mais qui n’ont pas cessé de travailler à cause de la COVID-19, ne sont pas admissibles.
- Les étudiants qui occupaient un emploi d’été l’année dernière et qui souhaitent travailler de nouveau cet été ne sont pas davantage admissibles, s’ils ont gagné moins de 5000 $ dans les 12 derniers mois.
- Les revenus gagnés à l’étranger, pourvu qu’ils dépassent 5000 $, sont acceptés, mais vous devez habiter au Canada.
- Les travailleurs et étudiants étrangers sont admissibles s’ils possèdent un numéro d’assurance sociale et habitent au Canada.
- Après une demande, vous devriez obtenir un paiement par dépôt direct dans les trois jours ouvrables ou par la poste dans les 10 jours ouvrables.
- Pour plus de détails, vous pouvez consulter le site : canada.ca/pcu-coronavirus
— Sarah Daoust-Braun, Agence QMI
De nouveaux détails sur la subvention des salaires
- Les entreprises bénéficiaires sont « encouragées », mais pas obligées, à verser la portion de 25 % des salaires non couverte par la subvention.
- Le programme exclut les sociétés d'État et les entreprises financées par des fonds publics (par exemple les universités).
- Un portail internet sera lancé d’ici trois à six semaines pour l’inscription des entreprises.
- Pour être admissible, l’entreprise doit avoir subi des pertes d’au moins 30 % en un mois, en comparaison du même mois l’année dernière.
- Pour évaluer leurs pertes, les entreprises existant depuis moins d’un an feront une comparaison avec un autre mois significatif dans l’année précédente.
- La subvention sera considérée comme un revenu pour les entreprises, donc imposable.
- Les employés qui en bénéficieront seront imposés à la source.
- Les entreprises étrangères sont admissibles, pourvu qu’elles soient enregistrées au Canada.
— Jules Richer, Le Journal de Montréal