Pendant que nos politiciens jouent au chat et à la souris, on dresse le bilan provisoire de la mission des militaires canadiens de Val-Cartier en Afghanistan. En plus des morts et des blessés, il faut ajouter tous ceux qui souffrent ou souffriront d'un choc post-traumatique (17 % du contingent, selon les estimations de l'armée elle-même, soit environ 400 personnes). À ce triste bilan, il ne faut pas oublier d'ajouter les membres des familles de tous les militaires qui ont vécu et qui vivent encore dans l'angoisse, au jour le jour, sans savoir de quoi demain sera fait. Quand vous faites partie de ces familles, soutenez-vous les troupes? Bien sûr, et à 100 %! Êtes-vous contre ce genre de mission? Bien sûr, à 100 %!
Les politiciens pourront discuter et débattre du bien-fondé d'une guerre pour établir une démocratie à la mode occidentale à des milliers de kilomètres d'ici mais ils ne pourront jamais me convaincre qu'il faut mettre dans la balance la vie et la tranquillité de plusieurs milliers de personnes pour y arriver. D'ailleurs, ce ne sont pas les questions sans réponses qui manquent dans cette aventure.
Pourquoi non en Irak et oui en Afghanistan? Pourquoi a-t-on dépensé des milliards (sans consultation publique) en équipements et en armes et pourquoi y a-t-il encore des nôtres qui meurent à moins d'un kilomètre d'une base où se trouvent 12 000 soldats? À quoi cela sert-il d'avoir autant de politiciens, de journalistes, d'experts et d'amuseurs publics qui vont passer quelques jours sur place et reviennent comme des m'as-tu-vu? Où sont les ONG et que font-elles? Où a-t-on trouvé les enseignants pour les six millions d'élèves qui sont retournés en classe? Distribuer des bonbons et des crayons, cela ne vous rappelle-t-il pas quelque chose? La glorification de la présence canadienne en Afghanistan au Musée de la guerre à Ottawa n'est-elle pas indécente? Comment peut-on en même temps faire la guerre dans un pays et aider la population, puis s'étonner qu'on dise: «Canada, go home»? La solution à long terme imaginée par nos politiciens? Remplacer l'armée d'occupation étrangère par l'armée nationale... Une démocratie contrôlée par l'armée, soit la loi des mesures de guerre à perpétuité.
Comme disait le poète: «Oh! Barbara, quelle connerie, la guerre!».
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Thomas Déri, Père de militaire. Saint-Lambert, le 11 février 2008
- source
Pourquoi non en Irak et oui en Afghanistan?
L'Afghanistan, ce n'est pas mon pays, c'est la guerre
D'ailleurs, ce ne sont pas les questions sans réponses qui manquent dans cette aventure
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