L’affaire PKP dérape!

Vous inventez un problème pour diluer l’importance du cas de l’actionnaire majoritaire de Québecor

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Comme si les Desmarais n'étaient jamais en conflits d'intérêts !

Ce texte du président de la FPJQ apparaît aujourd'hui dans tous les quotidiens du Québec. En cherchant à circonscrire le débat sur l'indépendance de la presse aux intérêts de Pierre Karl Péladeau dans Québécor, il passe sciemment et délibérément sous silence les pratiques de L'Empire Desmarais confirmées par nul autre que Paul Desmarais père lui-même dans une

Desmarais chased after politicians. Now, he mentors them. If you want to figure out who the next federal Liberal leader will be....

It would be naive to think that Desmarais has never used his influence with, and much-envied access to, politicians to advance his own business and personal interests...

He became a media baron by buying La Presse, then Montreal's largest-circulation French-language daily. He wasted no time exercising his authority over the paper's content...

Desmarais' unabashedly federalist views, and evidence that he has used his wealth and newspapers to promote them, have made him an unloved figure in most of francophone Quebec...

Desmarais never expected much from Jean Charest and, hence, has not been surprised by his so far lacklustre performance as premier. He supported his recruitment as Liberal leader because it looked like the only way to foil the separatists, ...

Given all of the above, it goes without saying that political savvy is a job requirement at Power. Those without it need not apply. You may have a degree from Harvard Business School and crunch numbers better than a computer, but unless you know how public policy is made, how to navigate the political process or how bureaucrats think, you're of no interest to the House of Desmarais. This explains why so many members of the Power brain trust have worked in government and politics...

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec estime que toute la question de l’arrivée éventuelle du grand patron de presse Pierre Karl Péladeau à la chefferie du Parti québécois est en plein dérapage. Depuis le saut en politique de M. Péladeau, le débat porte sur le conflit d’intérêts dans lequel se trouve un politicien qui contrôle 40 % de l’information produite au Québec. Un politicien qui pourrait de surcroît devenir chef d’un des deux plus importants partis politiques du Québec. De nombreuses voix, dont celles de la fédération que je préside, se sont élevées pour demander à monsieur Péladeau de se départir des actions qu’il possède dans les médias de Quebecor pour éliminer ce conflit d’intérêts.

Mais voilà que depuis une semaine apparaît soudainement un énorme problème que personne n’avait vu jusque-là : tous les médias du Québec seraient potentiellement sous l’influence de leurs propriétaires qui pourraient exercer une forme de contrôle sur leur contenu ! C’est ce que j’appellerais un dérapage… contrôlé. « Dérapage » parce qu’on s’éloigne du conflit d’intérêts, bien réel, dans lequel se trouve Pierre Karl Péladeau. « Contrôlé » parce qu’on est en train de créer une forêt, bien artificielle, pour cacher l’arbre qu’est ce conflit d’intérêts. Comme dirait l’autre, s’il y avait un problème d’influence indue sur l’ensemble des médias du Québec… on le saurait !

Noyer le poisson

Le Parti québécois propose de créer un comité d’experts qui enquêterait et ferait rapport à l’Assemblée nationale sur ce problème de l’influence de tous les patrons de presse sur le contenu de leurs médias. En langage clair, cela s’appelle vouloir noyer le poisson. Si André Desmarais, grand patron de La Presse et de six autres quotidiens majeurs de chez nous s’était porté candidat à la chefferie du Parti libéral du Québec, le PQ aurait dénoncé, avec raison, ce conflit d’intérêts. Et dans cette dénonciation, le PQ n’aurait certainement pas invoqué un problème généralisé à tous les médias québécois. La presse québécoise est libre. Elle est même très vigoureuse et alerte. La commission Charbonneau, créée à partir des reportages de journalistes courageux, tenaces et exempts de toute influence, en est le témoignage le plus éloquent.

La société québécoise fait face en ce moment à un problème bien concret : le plus grand baron de la presse du Québec sera éventuellement chef de parti et peut-être même premier ministre tout en conservant la propriété de son empire médiatique. Si vous, députés de tous les partis, ne voulez pas ou ne pouvez pas trouver de solutions à ce problème, dites-le clairement. Mais de grâce, n’allez pas inventer un problème là où il n’y en a pas pour diluer l’importance du conflit d’intérêts qui nous occupe ou pour vous sortir élégamment d’une situation dont vous ne savez plus que faire.


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