L'histoire se répète. Les réformes de l'assurance-emploi des Conservateurs de Stephen Harper ont fait énormément de mécontentement au Québec où beaucoup de travailleuses et travailleurs seront touchés. Plusieurs voix s'élèvent pour le rapatriement de ce champ de compétence, qui a déjà été de juridiction québécoise.
Lors de la création de la fédération canadienne les domaines touchant les mesures sociales relevaient des provinces. Le 2 janvier 1935, Richard Bedford Bennett, PM du Canada propose un programme géré par Ottawa. Le comité judiciaire du Conseil privé de Londres déclare que la proposition de Bennett est en dehors des champs de compétence du fédéral. Mais Ottawa a le bras long. En août 1940, un programme fédéral d'assurance-chômage est créé suite à une modification de la Constitution.
Les mêmes jeux de coulisses continuent aujourd'hui avec la volonté d'Ottawa de gérer la formation de la main-d’œuvre, une compétence provinciale. Sans parler des coupures du crédit d'impôt fédéral de 15% pour les Fonds de travailleurs, une autre mesure qui touche principalement le Québec. Dorénavant, aucun parti fédéral n'aura besoin du Québec pour se faire élire et les décisions à Ottawa se prendront au détriment du Québec. Un peuple qui oublie son histoire est condamné à la revivre.
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
31 mars 2014Là où je suis, chez Metro, les réaménagements logistiques rendent l'entrepôt sous-utilisé. Sur près d'une trentaine de journaliers habitués à faire des 40 heures/semaines de nuit, nous sommes passés à une douzaine faisant 20 heures/semaines, les autres, 10 heures le vendredi soir. Le restant de la semaine sur appel. C'était pas trop pire durant les fêtes ou pendant la Saint-Valentin, mais là, il faut attendre à l'été pour une reprise. Les journaliers limités à une nuit de travail ne doivent pas se faire d'illusions et cherchent un second emploi, quitte à manquer/refuser des appels de Metro (un droit de quatre refus en quatre semaine).
Si l'entreprise était éthique, elle ferait des mises à pied avec promesse de rappel pour que les derniers journaliers puissent vivre avec l'assurance emploi pendant les creux, et répartir plus de distribution pendant la semaine.
Qu'est-ce qui peut motiver à rester chez Metro ? L'entrepôt est syndiqué. Les employés bénéficient d'assurances médicale, dentaire, optique et médicaments. Un fonds de pension couvert par l'entreprise. Sortir de soi-même, c'est perdre ces avantages et l'ancienneté. De plus, on ne peut bénéficier de l'assurance-emploi si on quitte soi-même l'emploi. À quoi bon un tel programme? Pour moi, l'assurance-emploi n'est qu'un impôt déguisé d'Ottawa pour gruger mon salaire.
Jadis, nous avions une usine de transformation jumelée à l'entrepôt (jambon fumé, saucisses, cretons), mais les mesures d'Ottawa de harcèlement sanitaires envers les transformateurs québécois ont fait fermer l'usine ouverte depuis 1968. D'où l'excédent de travailleurs que Metro a su garder pendant un transfert temporaire de ses activités de beurres et de jus. Sans doute aussi l'approche du renouvellement du contrat de travail motive l'employeur à nous intimider.
La réduction des heures de travail sous un niveau qui ne permet pas de faire vivre une famille, comment d'entreprises en font une pratique pour éviter les congédiements coûteux ?
Archives de Vigile Répondre
31 mars 2014Il n'y a pas de surprise là-dedans. Les gouvernements sont là pour faire l'inverse de Robin des Bois, c'est à dire prendre aux moins nantis pour donner aux plus nantis.
Le fameux humaniste anglais du 16e siècle Thomas More avait bien discerné le fonctionnement des gouvernements, qui n'a d'ailleurs pas changé depuis, lorsqu'il écrit dans son ouvrage classique "L'Utopie":
"Lorsque j’envisage et j’observe les républiques aujourd’hui les plus florissantes, je n’y vois, Dieu me pardonne ! qu’une certaine conspiration des riches faisant au mieux leurs affaires sous le nom et le titre fastueux de république. Les conjurés cherchent par toutes les ruses et par tous les moyens possibles à atteindre ce double but :
Premièrement, s’assurer la possession certaine et indéfinie d’une fortune plus ou moins mal acquise ; secondement, abuser de la misère des pauvres, abuser de leurs personnes, et acheter au plus bas prix possible leur industrie et leurs labeurs.
Et ces machinations décrétées par les riches au nom de l’État, et par conséquent au nom même des pauvres, sont devenues des lois."