Langue d'enseignement

L'abandon du projet de loi 103 réclamé

Panique à bord - intimidation de la part d'une minisss tout sauf intimidante...

Les esprits se sont un peu échauffés à Québec vendredi à la commission parlementaire chargée d'étudier le projet de loi 103 sur les « écoles passerelles ».

Alors qu'il venait faire entendre ses propositions, le regroupement des Intellectuels pour la souveraineté (IPSO) a été surpris par plusieurs questions de la ministre responsable de la Charte de la langue française, Christine St-Pierre.

Le président des IPSO, Gilbert Paquette, s'est fait demander par la ministre des informations sur son regroupement, tant sur son financement que sur ses membres et ses experts.

http://diffusion.assnat.qc.ca/video2/39_1/CCE/cce201009100930_CONS.wmv

M. Paquette a notamment dû expliquer pourquoi seulement une quinzaine de personnes s'affichent ouvertement sur le site Internet du regroupement, alors qu'il revendique par ailleurs 150 membres.

Il évoque entre autres que certains d'entre eux oeuvrent dans des organismes gouvernementaux et, « à tort ou à raison », préfèrent ne pas être identifiés.

Le député péquiste Pierre Curzi a comparé ces questions à un interrogatoire de l'Inquisition. Il y voit un signe de « panique » de la part du gouvernement.

La ministre St-Pierre a répondu que le fait de demander de connaître les gens qui font partie d'un groupe relevait d'abord de la liberté d'expression.

S'en remettre à la loi 101

Les Intellectuels pour la souveraineté ont fait valoir qu'à leur avis, mieux vaut abandonner le projet de loi 103 et s'en remettre à la loi 101 en y assujettissant les écoles privées non subventionnées.

IPSO rejette aussi l'idée, prônée par le PQ et la FTQ, de recourir à la clause dérogatoire pour se soustraire à l'application de la charte canadienne, comme le proposent le PQ et la FTQ. Il critique au passage le PLQ qui justifie le projet de loi par son refus de recourir à cette même clause.

Cet avis reçoit notamment l'aval de Stéphane Beaulac, professeur de droit à l'Université de Montréal. Selon cet expert, le débat actuel sur la loi 103 est un écran de fumée. Rien, dit-il, dans la constitution canadienne, ne serait bafoué si Québec obligeait les écoles dites passerelles à appliquer la loi 101.

Il n'y a pas, soyons clair, de droit à l'éducation dans la langue de notre choix.

— Stéphane Beaulac

D'autres organisations, comme l'Union des artistes et la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ)ont également réclamé l'abandon du projet de loi 103.

Ce projet de loi permettrait aux parents francophones et allophones d'envoyer leurs enfants dans le réseau public anglophone en les inscrivant pendant trois ans dans une école anglaise privée non subventionnée.

Une quinzaine de groupes sur 40 ont été entendus lors des audiences de la commission parlementaire. Tous s'entendent sur la préservation de la langue française, mais pas sur les moyens pour y arriver.

Radio-Canada.ca avec des reportages de Marie-Andrée Brassard et de Martine Biron


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