Kirpan: le Bloc veut qu'Ottawa imite Québec

Kirpan - Québec




Le Soleil (Québec) - Le Bloc québécois voudrait que le Parlement fédéral adopte des règles semblables à celles de l'Assemblée nationale du Québec sur le port du kirpan, a déclaré mercredi la whip en chef du parti, Claude de Bellefeuille.
Mardi, quatre représentants de la World Sikh Organization of Canada n'ont pu entrer au parlement québécois parce qu'ils ont refusé de laisser leurs kirpans en con­signe, comme l'exigeait le service de sécurité. Ils devaient présenter un mémoire sur le projet de loi 94, sur les demandes d'accommodement dans l'administration gouvernementale. L'administration fédérale n'interdit pas le port du kirpan à Ottawa, indiquait au Soleil Heather Bradley, porte-parole du bureau du président du Parlement. «On le considère comme un symbole religieux et on essaie de former nos agents pour qu'ils soient en mesure de connaître la signification de ces symboles», dit-elle.
Mesures justifiées
Claude de Bellefeuille estime quant à elle que les mesures québécoises sont justifiées. «Je veux utiliser ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale pour qu'on se questionne sur nos pratiques à Ottawa. La pratique actuelle est de l'accepter mais on ne sait pas sur quoi ça repose. Je siège au Bureau de la régie interne et je vais amener le sujet pour discussion.»
Elle veut en discuter avec le sergent d'armes, le personnel de la sécurité et aussi avec ses collègues des autres partis. «On verra ensuite si on peut se doter de règles similaires à celles de l'Assemblée nationale, à la lumière des explications qu'on nous donnera. C'est un sujet sensible qu'il faut traiter avec prudence dans un forum adéquat.»
Les sikhs ne considèrent pas le kirpan comme un poignard, mais comme un article religieux, l'un des cinq «K» qui identifient les sikhs amritdhari (initiés) et qu'ils doivent porter en tout temps. Les quatre autres sont le kesh (cheveux et poils non coupés), le kangha (un peigne en bois), le kacchera (un short porté en sous-vêtements) et le kara (un bracelet métallique). La pratique remonte à 1699.
Les sikhs acceptent toutefois, avec réticence, de déposer le kirpan en consigne lors d'un voyage en avion. Ils prononcent alors une prière, l'Ardas, pour se faire pardonner ce manquement à la règle.


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