Juste une grosse machine?

Dans un parti de pouvoir comme le PLQ, le danger c’est de devenir strictement un parti d’intérêts

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PLQ : «Le pouvoir pour le pouvoir»






Le Conseil général du Parti libéral du Québec qui se tient ce week-end devrait donner lieu à des discussions qui ne se sont pas produites depuis des lunes dans les rangs libéraux, surtout avec le sondage publié ce matin. En fait, il sera question du parti lui-même, de ses militants, de son éthique, de sa mission.




Je résumerais la question centrale que se posent les militants de la base de la façon suivante: notre parti est-il devenu juste une grosse machine à gagner des élections? Comme une chaîne commerciale de chaussures, comme une bannière de fast-food bien implantée, comme une bannière de magasins à un dollar?




Le président sortant de la Commission politique lance un appel aux autres membres concernant l’état de son parti. Il souhaite que le militantisme dans son sens le plus noble retrouve une signification dans PLQ de Philippe Couillard.




Dur constat !




Les constats de ce libéral ne manquent pas de punch. Le parti connaît des dysfonctionnements, sa base militante est en chute libre et le gouvernement libéral fait fi des positions votées par ses propres militants.




Curieuse affaire quand même. Généralement, un parti politique se trouve très beau et très bon, même lorsque les électeurs l’appuient peu. Le Parti libéral de son côté domine dans les sondages, est au pouvoir presque sans interruption depuis 15 ans...et ce sont ses propres troupes qui trépignent.




Il y a néanmoins quelque chose de rassurant dans ce soubresaut venant de la base libérale. Cela nous fait voir qu’il se trouve encore dans les racines du Parti libéral un fond de gens qui militent pour les bonnes raisons. Cela nous indique que le PLQ n’est pas entièrement entre les mains de gens qui y sont par intérêt.




Convictions vs opportunisme




Je sais que la mode veut que l’on soit cynique envers les partis politiques. Un parti politique, c’est une farce, des croches, des profiteurs ou au mieux des rêveurs lorsqu’ils sont loin du pouvoir. Pour quiconque croit en notre démocratie, un parti politique est plutôt le premier lieu de rassemblement d’hommes et de femmes qui partagent des convictions et des idées pour l’avenir de leur société.




Ainsi réunis, ils sont en mesure de regrouper leurs idées sous la forme d’un programme, puis de se donner les moyens d’offrir ledit programme à leurs concitoyens en présentant un candidat dans chaque comté. Celui qui y milite est un citoyen qui veut participer plus activement à définir la société de demain.




Vous n’êtes pas naïfs. Vous savez qu’il y a aussi des gens qui sont là par intérêt personnel. L’argent, le pouvoir. Ce n’est pas si grave tant que ceux-ci ne mènent pas la barque. Tant que les vrais militants de conviction restent aux commandes.




Dans un parti de pouvoir comme le PLQ, le danger c’est de devenir strictement un parti d’intérêts. Un parti qui bâtit un programme à partir des sondages, ramasse de l’argent et soigne sa marque de commerce pour être élu. Le pouvoir pour servir ses intérêts. Le pouvoir pour le pouvoir.




Des militants veulent éviter cela? Il est minuit moins cinq.



 




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