Jean Charest «se cache», affirme Pauline Marois

Budget de MJF - mars 2009


Julie Lemieux - (Québec) Le premier ministre Jean Charest se cache et envoie sa ministre des Finances au front pour ne pas porter l'odieux du retour au déficit et des déboires de la Caisse de dépôt et placement, dénonce la chef de l'opposition, Pauline Marois.
En entrevue au Soleil, jeudi, me Marois n'a pas mâché ses mots à l'endroit du premier ministre du Québec. À son avis, Jean Charest se sert de sa collègue Monique Jérôme-Forget comme d'un paravent pour affronter la tempête économique. Une tactique qu'il a utilisée à plusieurs reprises par le passé, a-t-elle avancé.
«Il l'a envoyée au front combien de fois pendant qu'il se cachait? Je crois que M. Charest a pris sa ministre des Finances au dépourvu (avec les élections) et qu'elle est revenue à sa demande. Malheureusement, c'est elle qui va porter l'odieux. Mais je vous dirais qu'elle n'est pas seule dans le bateau, que son premier ministre est le premier responsable de ça», a soutenu Mme Marois.

Déficit. Caisse de dépôt...

Bado, Le Droit, 13 février 2009
La chef du Parti québécois estime que l'attitude de ce gouvernement est gênante pour le Québec. Selon elle, il est inadmissible qu'un premier ministre affirme avant et pendant les élections que l'économie se porte bien, que tout est sous contrôle, qu'il n'y aura pas de déficit, mais arrive quelques semaines plus tard avec un scénario catastrophe.
«Je n'ai jamais vu ça. Il y a quelqu'un qui nous a menti quelque part. Le premier ministre n'est d'ailleurs pas très visible ces temps-ci. Il se cache. C'est du mépris à l'égard de la population du Québec. C'est de tromper et de manipuler en pensant que les gens seront dupes. Mais je pense que les gens ne sont pas dupes en ce moment et c'est très dur pour la crédibilité de ce gouvernement.»
Mme Marois n'a toujours pas digéré que Jean Charest la ridiculise pendant la campagne au sujet de la péréquation. La chef de l'opposition avait dénoncé le trou de 1 milliard $ provoqué par les nouvelles règles du fédéral en cette matière, mais le gouvernement Charest avait réfuté cette hypothèse qui se concrétise aujourd'hui. Même chose pour la Caisse de dépôt. Tant l'ADQ que le PQ avaient prédit des pertes majeures à la Caisse pendant la campagne, ce que refusait de reconnaître Jean Charest.
Mme Marois avait en outre admis qu'un gouvernement du PQ accepterait de faire un déficit en cette année de difficulté économique, ce qui lui avait valu les railleries de ses opposants. «C'est choquant», a-t-elle lancé, en ajoutant que les gens ne devraient pas se fier à un gouvernement qui ment. Elle prévient même les citoyens de la capitale nationale, qui ont été bombardés de promesses libérales pendant les élections. «Si Jean Charest a promis comme il a menti, ce n'est pas de bon augure pour la suite. Les gens doivent être vigilants et nous, on le sera pour eux», a-t-elle promis.
Mme Marois soutient que les libéraux mettent beaucoup trop de temps à réagir pour contrer les effets de la récession. «Nous, ayant dit la vérité, nous n'aurions pas attendu le prochain budget pour proposer des mesures de soutien plus costaudes pour soutenir l'économie», a avancé la chef de l'opposition.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé