Je ne suis pas communiste, je suis social-démocrate

Les pauvres, victimes du capitalisme; les riches victimes du communisme

Tribune libre

Il va falloir faire la distinction entre être de la gauche et être communiste ou anarchiste. Heureusement, la plupart des gens ont cette capacité, mais ce n'est pas le cas des démagogues quasi extrémistes de la droite. Venant d'eux, il n'y a rien de surprenant puisque les points de ralliement entre les électeurs et leur politique ne sont que purs préjugés.

- Les assistés sociaux profitent du système et abusent.
- Les immigrants viennent chez-nous nous voler nos job et essayer d'imposer leurs croyances.
- Les artistes québécois ne sont pas capables de vivre de leur métier, ils nous vident les poches avec toutes leurs subventions.
- Les séparatistes méprisent le Canada et vont mener à notre perte.
...

Ces affirmations rejoignent le coeur et va chercher les plus écoeurés directement par les sentiments, mais lorsque nous y réfléchissons un peu, rejoignent-ils la réalité? Nous pouvons rationnellement répondre oui si nous remplaçons les "les" au début de leurs phrases par "certains" ou même par "une minorité" dans certains cas. C'est le même principe pour les gauchistes; nous sommes loin d'être tous communistes. J'en suis un exemple. Je suis de la gauche, social-démocrate, mais loin d'être communiste.

Pour moi, le communisme n'est pas une alternative pour effacer les inégalités du capitalisme. Lorsqu'on est dans un système capitaliste (les États-Unis en sont le meilleur exemple), les plus démunis, les plus vulnérables, ceux qui sont arrivés dans ce monde avec moins de ressources sont les victimes, parce que chacun doit se battre pour se frayer un chemin dans la société et l'arbitre est trop faible pour arrêter un combat inégal. Ainsi, le malheureux qui se retrouve dans une situation précaire parce qu'il n'est pas en mesure de rivaliser contre ses adversaires, ses propres concitoyens, ne pourra compter que sur lui pour se sauver et il risque grandement de se retrouver dans une lamentable position.
En revanche, dans un système communiste (prenons la Corée du Nord par exemple), ceux dont les ressources leur permettraient un niveau de vie, un épanouïssement supérieur à ce que l'État leur offre sont les victimes. C'est comme si l'arbitre empêchait le plus fort d'utiliser ses ressources en prétendant défendre le plus faible, parfois même à son profit personnel ou à celui de l'État (pour fabriquer des armes nucléaires par exemple). Encore là, ce n'est pas dans tous les cas, mais il faut quand même avouer que l'Homme étant ce qu'il est, soit d'une imperfection parfaite, il est plutôt tentant pour celui qui est à la tête d'un État communiste, donc un État qui possède tout, de profiter du système pour servir ses propres intérêts (puissent-ils être légitimes ou non).
Bref, il est inconcevable que dans une société de droits, démocratique et saine, que les citoyens n'aient pas la liberté d'être riches. N'oublions pas que si le pauvre doit avoir des droits, le riche doit conserver les siens... bien sûr sans qu'ils n'oppriment les moins fortunés.

La meilleure alternative, pas parfaite, mais sensée, est celle de la sociale-démocratie. Remarquez que "démocratie" apparaît dans son appellation contrairement au capitalisme et au communisme. Dans un tel système, l'arbitre laisse les citoyens profiter de leurs ressources, mais intervient lorsqu'un d'entre eux se retrouve en-dessous. Il veille à ce que les droits du pauvre comme du riche soit respecter tout comme il veille à ce que les intérêts de tous soient considérés lors de la prise de décisions. Bien sûr, il s'agit ici du système idéal vu la manière dont je viens vous l'expliquer, mais malheureusement, il n'est pas appliqué, si une telle application est possible...
Ne nous plaignons pas trop, Québécois, nous sommes plus chanceux que nous le croyons. Oui, notre système a ses imperfections comme tout pays normal, mais il est destiné à être juste et équitable et il tend vers cette sociale-démocratie, avec ses variantes. Peut-être pourrait-il être mieux géré, je ne dis pas le contraire, mais cela ne dépend pas seulement des gouvernements qui passent aussi rapidement que nos étés, mais aussi de chacun des Québécois.
Ne prenons pas les choses pour acquises, car le jour ou nous cesserons complètement de défendre nos intérêts et nos droits, ces derniers disparaitront complètement de notre système. Pauvres, pour que vos intérêts soient considéré, ne lâchez pas prise, manifestez-vous. Riches, faites de même et tâchez de penser aux âmes moins fortuites. Aucun n'est plus important qu'un autre, mais il y a proportion entre l'importance de la valeur des êtres aux yeux de l'État et l'importance de leur intérêt envers l'État.


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    31 mars 2011

    Parfaitement d'accord avec toi, dommage qu'encore beaucoup de gens associe socialisme avec des exemples comme l'URSS, Cuba, la Corée du Nord et la RDA plutôt qu'avec la Suède, la Norvège et la Finlande. Ces derniers ont réussis à amalgamer économie de marché et solidarité social de façon exceptionnelle, preuve que pour faire plaisir au plus grand nombre possible, il faut faire des concessions des deux côtés. J'ai espoirs que le Québec parviennent au même statut que ses homologues scandinaves.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 février 2011

    voici un petit texte qui presente succintement differentes formes de pensée, dommage que l'anarchie n'y figure pas.
    http://2ccr.unblog.fr/2010/11/16/le-communisme-le-fascisme-leglise-et-le-capitalisme/