Les jeunes Québécois et l'actualisation du projet de pays (suite 2)

Jacques Parizeau, un souverainiste dans l'âme, fidèle à ses convictions!

Rétablir le pont avec le peuple québécois

Tribune libre


Lorsque je regardais Jacques Parizeau sur les ondes au début de sa carrière politique, j’avoue qu’il me donnait l’impression de détonner aux côtés des autres ténors de la souveraineté du Québec, particulièrement en ce qui avait trait à son discours économico-universitaire et sa prestance d’establishment parvenu!
Toutefois, avec les années, je dois admettre que le vieux loup de mer, devenu avec le temps la belle-mère dérangeante, est demeuré un pur et dur fidèle à ses convictions, un souverainiste dans l’âme! Dernièrement, j’ai lu avec beaucoup d’intérêt son allocution lors de la clôture du colloque des IPSO tenu le 6 juin 2009, paru sur le site http://www.ipsoquebec.org. Dans les sept pages de cette allocution, remplie de réflexions pertinentes sur le long chemin vers la souveraineté, deux passages ont retenu particulièrement mon attention. Le premier concerne le commentaire d’une vieille dame qui faisait part de ses inquiétudes à M. Parizeau lors d’une ligne ouverte :

« M. Parizeau, oui, le code criminel, c’est fédéral…je dis oui. Si on se sépare, qu’est-ce qu’on va faire avec les bandits? Faut répondre, elle va voter, elle. Et, si ça l’embête, cette question-là… et que tu n’as pas une bonne réponse! Alors, je lui ai expliqué que le code criminel, c’est une loi fédérale et que l’Assemblée nationale va en faire une loi du Québec. Tout simplement, et puis on la changera au fur et à mesure s’il y a des dispositions qui ne font pas notre affaire. Ah, dit-elle, c’est simple comme ça, bien merci beaucoup. »


Les inquiétudes de cette dame rejoignent probablement les préoccupations de milliers d’autres personnes de tous âges concernant une multitude d’interrogations suscitées par les lendemains d’un Québec souverain! À cet effet, l’histoire nous a prouvé que les tenants du fédéralisme ont mieux réussi que nous quand il a été question de sortir l’épouvantail du « bonhomme sept heures » pour faire valoir les « avantages » de demeurer à l’intérieur du douillet cocon canadien!
Pour pallier de telles craintes, qui sont encore fondées aujourd’hui aux yeux de plusieurs Québécois, Jacques Parizeau nous propose de demeurer branché sur le peuple. Écoutons un extrait de la conclusion de son allocution du 6 juin 2009 :
« …il faut absolument qu’on retrouve le goût des objectifs clairs. Les idées simples et généreuses. Le goût d’écrire, de répondre aux gens quand ils demandent, comme Yvon Deschamps : « La souveraineté, qu’ossa donne? » Qu’on puisse leur répondre tout simplement. Pour qu’on retrouve le goût qu’on a eu pendant tellement longtemps et qu’on a un peu perdu, un peu par l’exercice du pouvoir, de se sentir, dans le peuple québécois, comme des poissons dans l’eau. »

Dans la foulée de ces réflexions et des deux articles que j’ai publiés sur cette tribune libre concernant les jeunes Québécois et l’actualisation du projet de pays, je me permets d’ajouter une quatrième piste de réflexion dans le but d’alimenter les discussions lors des prochains rassemblements populaires initiés par la génération montante :
- Rétablir le pont avec le peuple québécois.
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    2 mars 2011

    Avec l'indépendance nous aurons tous nos impôts et tous nos fonds connsolidés moins une administration fédérale qui nous est désavantageuse du fait que nous somme minoritaires très minoritaires à Ottawa ( 22%)
    En devenant majoritaire au Québec ( 100%) comme pays et représenté dans le monde entier dans l'Organisation des Nations Unies ( plus de 200 pays ) nous pourrons alors contrôler nous mêmes tout l'import -export commercial et culturel au lieu de recevoir des miettes d'Ottawa dans tous les ministères , qui nous ferme le monde comme Nation francophone
    Nous pourrons alors donner des meilleurs services aux citoyenss du Québec en éliminant le non rentable = le royalisme, le sénat, la cours suprême canadians des juges unilingues anglais, l'armée d'agression pour un service civile, les marchands de canons étrangers, le dumping médiatique unilingue anglais du CRTC, le néo-colonialisme de l'ACDI empêchant le Développement , la suprématie des banques canadians qui investissent notre argent hors Québec, le mensonge voleur de la péréquation, la primauté du Canadian Seaway sur notre Fleuve laissé à l'abandon, Nos aéroports nos ports , nos frontières, notre grand Nord et notre Golfe Atlantique etc...
    Votons pour nous et jamais plus pour les canadians colonisateurs et leurs colonisés de service .
    Et Jacques Parizeau est une merveille en soi , un véritable patriote à imiter absolument
    Vive le Québec libre
    Tétraèdre

  • Archives de Vigile Répondre

    1 mars 2011

    M. Marineau,
    En réalité, je me sens toujours partie prenante de cette discussion puisqu’elle est issue de votre texte David/Goliath où vous suggériez un retour aux sources alors que je répondais : « oui mais, les jeunes… que veut la génération montante ? Vivre en français ou en Canadian ? » S’en est suivi le colloque des jeunes IPSO, et la publication des videos des allocutions des jeunes. Ces textes suscitèrent nos questionnements : comment faire le lien entre les générations ? Fort occupés dans leurs jeunes carrières, ils se sont peu manifestés ici, sauf Vladimir De Thézier, dit « le souverain vert ». Dans une entrevue, il nous démontre que les ressources naturelles passionnent autant les jeunes que les aînés.
    http://www.vigile.net/Le-Souverainiste-Vert
    Dans un billet connexe, nous attirons l’attention sur les jeunes impliqués dans les ressources non fossiles :
    http://www.vigile.net/L-avenir-par-l-environnement
    L’actualité explose dans le face à face entre Lucien Bouchard qui dit rétrogrades les opposants aux hydrocarbures polluants, alors que le jeune metteur en scène Dominic Champagne rétorque que les rétrogrades sont justement les tenants des anciennes sources d’énergie alors que les progressistes sont les promoteurs des sources renouvelables. Tous ceux qui verront le docu de Nicolas Boisclair et Alexis de Gheldere, commenté par Roy Dupuis, "Chercher le courant" en conviendront.
    Voilà de bonnes pistes vers l’idée que bientôt toutes les générations au Québec convergeront vers la nécessité de récupérer toutes nos ressources naturelles.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 mars 2011

    Bonjour Monsieur Marineau,
    Je suis très en accord avec vous, cet aspect de la politique a totalement été oublié, surtout au PQ.
    De fait, que pensez-vous du travail de Monsieur Stéphane Bédard. Il me semble être un politicien aux anciennes méthodes ... et au tact absent si je pense qu'il a osé parler ouvertement d'une tentive de suicide de l'un de ses députés ... enfin.
    Cet homme de droit tout comme Monsieur Charest et Bouchard ne semble pas connecté sur les années 2000 où les gens cherchent les hommes aux idées nouvelles et à l'approche paisible et efficace.
    Pourquoi je parle de Monsieur Bédard, c'est tout simplement que de par son poste stratégique il sera difficile pour le PQ d'agir avec humilité et respect tant qu'il sera impliqué près du chef.
    Monsieur Parizeau est un homme de classe comme il y en a plus au PQ, et tant que le PQ ne changera pas ses leaders, cette époque des personnages politiques de tête, d'idées et de convictions ne pourra revenir.
    Il faut se souvenir de toutes les misères qu'avait Monsieur Lévesque de retenir les élans de ses ministres, tous plus intéressés que les autres à exprimer ouvertement leurs vues. Mais quel gouvernement aussi nous a donné cet assemblage d'étalons .... hum ... quel beau souvenir !!!
    Bien à vous,
    Stéphane Bélanger
    Lévis